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Adam Green & Binki Shapiro + Head Full of Flames au Grand Mix

 

Un goûter-concert. Mais pour les adultes. Comment envisager autrement le rendez-vous proposé en cette fin de dimanche après-midi par le duo composé d'Adam Green et de Binki Shapiro ? Toutes les conditions étaient en effet réunies pour faire de cet événement une sympathique récréation.

 

De la fanfaronnade avec un crooner-branleur qui n'hésite jamais, souvent sous influence éthylique, à faire le clown pour le plus grand plaisir de son public. Du charme avec la délicieusement « Itsi Bitsi Petite » Binki Shapiro, déjà croisée au sein des très cool Little Joy  Et, surtout, beaucoup de sucreries. Les deux amis s'étant mis platoniquement en couple pour accoucher d'un album suavement rétro. Un disque porté par le thème de la rupture amoureuse, les deux artistes ayant vécu une récente séparation, rendant hommage à la Pop bubblegum des années soixante et invoquant les esprits de duos tels que Lee Hazlewood & Nancy Sinatra ou ceux formés par Serge Gainsbourg et ses conquêtes de l'époque. Une œuvre légère, sucrée dont les chansons aux charmantes mélodies Nelson coulent comme du miel dans les oreilles. De quoi mettre en appétit.

Démarrage feutré avec les belges de Head Full Of Flames. Qui à n'en pas douter ont également la tête emplie d'images en provenance des coins les plus reculés des Etats-Unis. Une musique que l'on qualifiera volontiers d'Americana, s'inscrivant dans la plus pure tradition du Folk-Country américain. Intimistes, les compositions du groupe incitent à la mélancolie. Guitares champêtres, percussions discrètes, claviers éparpillés ça et là, chant mélodieux chuchoté au creux de l'oreille, les Belges ne réinventent pas la roue, on pense souvent aux regrettés Grant Lee Buffalo, mais font preuve d'une belle sensibilité. Plutôt séduisant. On regrette cependant la similitude structurelle de nombreux morceaux. Empêchant des chansons de se détacher du lot. Et de garder un souvenir fort et prégnant de la prestation.

Ce qui ne sera pas le cas pour le set d'Adam Green et de Binki Shapiro. Car même si les faux tourtereaux n'auront nullement livré un concert d'anthologie, leur absence d'ambition artistique, leur décontraction et leur simplicité ne pouvaient que ravir. Adam, fagotté comme un Jim Morrisson sur le retour, avec ses cheveux longs, sa barbe et son pantalon en cuir, mais étonnement sobre, et la toute menue Binki ont ainsi offert au public un joli moment de douceur. Prolongeant de la plus belle manière le charme éprouvé à l'écoute de leur album.

Les différentes chansons qui composent le disque agissent en live telles de délicieuses comptines, de succulentes mignardises. Le timbre grave et désabusé d'Adam se marie à merveille avec la délicatesse de la voix de Binki. On sent une grande complicité entre les deux artistes. Et une joie partagée d'être là, sur la scène du Grand Mix, à entamer une tournée française qui leur permettra de défendre leur bébé. Comme à son habitude, Adam fait le pitre. Se lance dans de stupides pas de danse. Narre de savoureuses anecdotes sur les passagers rencontrés dans l'avion à l'aller. Chante quelques chansons issues de ses albums solos, comme 'Buddy Bradley'. Histoire de prolonger le plaisir. Pas rancunière pour un sou, Binki l'accompagne alors à la guitare. Et on ne voit pas le temps passer. On se laisse porter par l'agréable légèreté du spectacle.

Au final, un concert tout en modestie. Frais. Généreux. Sans cynisme. Mu uniquement par le plaisir. Fait de petits riens qui veulent dire beaucoup. Bref, mignon. Au sens le plus noble et le plus esthétique du terme. 

 

 

 

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