Pour la première soirée, le festival les Paradis Artificiels a donné rendez-vous au public à la Péniche et à l'Hermitage Gantois. Pendant que Marion prend en photo Fiodor Dream Dog et Lidwine sur notre bateau préféré, Delphine et moi découvrons la magie de la salle des Hospices de cet hôtel-restaurant qui est aussi un lieu culturel pour concerts et expositions. C'est donc dans un décor très intimiste que nous retrouvons An Pierlé en solo. Cette soirée spéciale « Paradis Sonores » affiche complet.
La pianiste assise sur son ballon nous dit « Bonjour » comme si on s'était vu il y a peu de temps. Notre dernier concert date pourtant déjà de février 2011 au Grand Mix en compagnie d’Agnès Obel. On avait aussi déjà pu la voir lors des Paradis Artificiels 2010 au Théâtre Sébastopol. Quel plaisir de la retrouver dans un endroit aussi original !
Le lieu est vraiment parfait pour mettre en valeur la voix de cette chanteuse belge. On assiste ce soir à un véritable moment de grâce ! An Pierlé se prend au jeu : « Je me sens comme un prêtre » avoue-t-elle. Elle nous fait rire dans ses moments de bavardage. Elle nous confie ses souvenirs d’enfance comme le rêve de sa grand-mère qui voyait son mari de l'autre côté d'une rivière après sa disparition et qui n'arrivait pas à le rejoindre à cause du courant. Elle chante, elle raconte, elle siffle... elle nous emmène dans son univers.
« Et si les notes ne sortent pas sur la prochaine chanson, pas grave, elles sont sur l'album » dit-elle tout simplement. Mais elle tient les notes, les envoie jusqu'au ciel. Même si les thèmes sont tristes : « une chouette chansonnette sur les bombardements de Dresden » présente-t-elle de manière ironique, « une chanson sur le fait qu'on est en train de pourrir notre Terre » annonce-t-elle subitement... on ne ressort pas avec le moral dans les chaussettes. Au contraire, on est émerveillé par tant de lucidité, de beauté, de simplicité.
An Pierlé a une voix magnifique, nous offre à chaque fois de très belles reprises comme « Such A Shame » de Talk Talk ce soir, fait sa publicité de façon amusante (« Vous en avez marre de cet hiver, vous n’arrivez pas à perdre vos kilos en trop, votre vie sexuelle n’est pas ce qu’elle devrait… maintenant, il y a le nouveau CD d’An Pierlé »), et fait même son merchandising à la sortie du concert. Mais avant de vendre son album et de le dédicacer, elle imagine « A la queue leu-leu » en slow motion ou encore une demande en mariage dans cet église. Pas de doutes, ce lieu l'inspire et nous dévoile encore un peu plus la personnalité de cette chanteuse que vous devez apprendre à connaître ! On vous conseille fortement d’écouter l’album « Strange Days ».
Vivement la suite des Paradis Artificiels !
