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Apocalyptica & Lacrimas Profundere à l’Aéronef

Projet casse gueule. Apocalyptica prouve, une nouvelle fois, que le mélange entre le metal et le noble instrument n’est pas glacial. Et pourtant, des sceptiques, il y en avait, ce soir. Ceux qui n’attendaient que les reprises de Metallica, ou les quadras qui découvrirent la formation en tournée avec Rammstein. Tous, tous furent conquis par un set d’une précision chirurgicale.
En première partie, Lacrimas Profundere peine à convaincre. Poseur à souhait, le front man Rob semble fort peu concerné. Parfois même agacé de devoir prolonger son supplice en attendant la tête d’affiche. Aussi coquet que HIM, ses mimiques font néanmoins fondre la gente féminine. Etonnament, leur musique s’apprécie davantage sur albums. (Le très bon Ave End) Dommage que l’énergie déployée en studio ne se retrouve pas sur scène.

Une lumière blafarde inonde la salle. Quatre crânes, quatre trônes troublent le public.
Worlds Collide donne les premiers frissons. L’entrée est théâtrale. Les musiciens prennent place, après un salut. Un souffle majestueux emporte déjà l’Aéronef, vers des cieux agités. Intimidant, le groupe embarque le spectateur au cœur d’une douce sauvagerie. Les cordes apaisent ou transpercent, tour à tour. La batterie martèle et somme les premiers rangs de reculer, face aux assauts. I’m not Jesus (Corey Taylor de Slipknot, en moins) lance alors Eicca. Nul doute, pourtant qu’Apocalyptica ne soit l’idole attendue du metal classique. Le headbanging autour des violoncelles leur confère des statures magistrales.

Les membres se défient du regard. Le combat fait rage sur les planches et en contrebas. Incroyable comme le public se laisse aller à la communion. Les slams savent se faire cotonneux sur Helden. Bercés par une marée humaine caressante, les corps se meuvent dans les airs avec élégance. Till (Rammstein) manque inévitablement au titre. Mais l’émotion est intacte. On jurerait retrouver les souffles et les pleurs de l’allemand. Intense !

La première reprise de Metallica (Seek and Destroy) conserve la toute puissance des Four Horsemen. Scandé par les metalleux de tous horizons, le refrain marque les esprits. Les poings levés retombent bien vite alors que résonne l’introduction de Bittersweet. L’auditoire plonge dans une torpeur maladive. Les visages s’inclinent et les briquets s’allument.
Last Hope met un peu plus à genoux. La vitesse d’exécution effraie presque. Véritables objets de fascination, les violoncelles sont portés à bout de bras. La chaleur des cordes et du bois se fait plus pressante sur Hall Of The Moutain King. Le spectre de Fritz Lang est dans tous les esprits…Le sifflement de M angoisse. Les musiciens semblent maudits, eux aussi. Leur pouvoir d’attraction n’est plus humain.
Enter Sandman n’endort pas les aficionados. L’expérience live est unique. De même Life Burns soulève une dernière fois la foule, avant un rappel touchant sur Seeman. Les virtuoses se saluent et tirent la révérence avant de se retirer.
Rideau !

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