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AqME + Black Bomb A + Unswabbed au Splendid

Ce soir, c’est la guerre au Splendid de Lille, on a rendez-vous à 19h30 pour en découdre avec trois groupes de la scène métal française : AqME + Black Bomb A + Unswabbed. A première vue, la salle va se remplir très vite puisque pas mal de personnes convergent vers l’entrée, et les bières sont déjà servies à la chaine.

Unswabbed, la région bien représentée

Il y a un attroupement de fans devant la scène qui chantent à l’unisson les chansons de Unswabbed du début à la fin. Le groupe a été créé en 1996, trois EP et 5 albums studios plus tard, les voici devant nous tout frais pour se bagarrer musicalement avec le public. Unswabbed, c’est de l’émotion, de la sensibilité dans les textes et le métal à l’état pur. Sur scène, le groupe gère l’espace et son show comme il l’entend. Nous, dans le public on reçoit volontiers le son du quintet. Sébastien, le chanteur, nous somme de nous scinder en deux groupes. Il propose la meilleure course poursuite possible qui se finit en pogo géant devant la scène. Le set se déroule sans accro, la salle a été chauffée comme il se doit, on voudrait entendre plus de Unswabbed mais il nous faut garder des forces pour la suite.

Black Bomb A, le show à l’état brut

Voici un groupe à l’expérience non discutable, dès leur entrée sur scène, le charisme du quintet crève les yeux. Et quand ils nous balancent leur son, d’autorité, on sera attentif du début à la fin. Le rythme est entêtant, les riffs puissants et ce qui est le plus surprenant, ce sont ces deux voix qui se répondent sans cesse. L’une, celle d’Arno, est venue du tréfonds des mines de la Moria. L’autre, celle de Poun, est la quintessence de la folie stridente. Le dernier album éponyme des BBA est sorti en 2018 et le set nous donne à écouter plusieurs morceaux. Le groupe nous parle de “civil war” ou encore d’”Arrogance”. Il fait chaud dans le Splendid et sur scène les morceaux déchaînent le public. C’est “Bulletproof” qui met tout le monde d’accord. Son rythme est entraînant, le duo voix déploie toute sa puissance dans un dialogue qui nous colle un coup de poing dans les tripes. Il faut ajouter que cette composition est surprenante grâce à son refrain qui nous emmène dans une sorte de ballade planante.

Entre chaque morceau, Arno aime interagir avec le public. Entre blagues grivoises et préparation de pogo, ce mec à la longue barbe blanche transmet son énergie au public, et le Splendid le lui rend bien. Les fans sont présents en grand nombre. Les têtes bougent en saccades et les lèvres ne sont pas closes. On verra aussi le bassiste être impeccable dans l’exécution de sa partie et être capable de tourner comme la toupie du film “Inception” (Va-t-elle s’arrêter ?) L’unité se poursuit avec “Mary”. Dès les premières lignes de basses, la salle entonne l’introduction et tape des mains le rythme. Poun est sur les crashs barrières au plus près des amoureux du métal. Le temps a passé trop vite, la salle est rincée et après les remerciements d’usage, Arno s’assure qu’il nous reste des forces pour AqME. On a qu’une idée en tête : “Vite un rafraîchissement”. Si tu ne connais pas le métal français, Black Bomb A est une bonne entrée en matière pour s’ouvrir l’esprit et si au contraire tu es un gros fan ; tu sais ce qu’il te reste à faire. Ecoute leurs morceaux sur Deezer ou ailleurs.

Aqme, pour l’éternité

Il y a vingt ans sortait "Universtity of nowhere" et avec lui débutait la carrière d’AqME. Aujourd’hui après quelques albums, autant de concerts, une pause et un changement de line-up ; l’essence même d’AqME perdure. Ce soir dans la salle du Splendid, le groupe va nous prouver encore une fois que le métal à la française ne meure jamais. Le quatuor va nous servir du bon gros son et nous narrer l’existence et ses travers. Le set commence et c’est avec plaisir que le public retrouve pour la dernière fois à Lille, Charlotte à la basse, Etienne à la batterie, Julien à la guitare et Vincent au chant. Sur la composition “Rien ne nous arrêtera”, Arno, des Black Bomb A, prête sa voix pour créer un duo puissant qui restera dans les souvenirs du public. La prestation est à la hauteur et la complicité sur scène est au rendez-vous.

Tour à tour, on entendra “Pornographie”, “Entre les mains” du dernier album “Requiem” tout frais du 12 avril 2019. On attend dans le noir, la tête entre les mains sans perspective d’avenir ou un soupçon d’espoir. Pourtant les changements de rythmes, le solo de guitare, sans parler de la voix schizophrène de Vincent à la fois caresse et coup de massue ; nous donne la certitude d’être ancré au Splendid pour l’éternité. Les morceaux s’enchainent, l’ambiance est chaude et les pogos sont de sympathiques chorégraphies. Lors du morceau “Si, n’existe pas” la salle est en communion. Tous entonnent les paroles. Pour l’occasion, Poun des Black Bomb A s’intègre sur scène et apporte du relief et de l’émotion à la composition. Vincent descend dans la foule plusieurs fois. La soirée s’enchaine avec un goût “d’encore”. D’ailleurs, on n’oubliera pas le solo de batterie d’Etienne qui distille l’instant et permet au public de profiter un maximum de ce concert sauvage, rageux et nostalgique à la fois. Le Splendid est en folie, et ne veut pas en rester là. Le livre AqME se ferme ce soir sur Lille. Après l’ultime concert du Trianon en octobre 2019, le groupe deviendra l’Histoire du métal français. 

Le dernier clip “Enfer” à regarder à s’en faire saigner les yeux.

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