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Arch Enemy + The Charm the Fury à l’Aéronef

C’est déterminés par la volonté de se payer une bonne tranche de rock fort que nous débarquons du côté de l’Aéronef. L’offre metal proposée étant bien moins pléthorique que naguère, il nous tardait alors de retrouver les Suédois de Arch Enemy et leur death mélodique oscillant entre énergie et volupté.

The Charm The Fury chargés de motiver les troupes

Ce sont tout d’abord les Néerlandais de The Charm The Fury qui sont chargés de motiver les troupes. Ce soir aucune volonté de surprendre puisque nous avons à faire à un groupe sensiblement de la même veine. Metal massif accompagné d’une chanteuse au phrasé guttural, voilà de quoi passer une trentaine de minutes de manière agréable.

Le groupe, visiblement ravi de sa première en terre lilloise, fait vrombir les Les Paul avec un certain entrain pour nous proposer ses compositions, mélange de Pantera et de néo metal féminin façon Otep. L’audience, bien que se remplissant doucement (car accaparée par le merch' et les pompes à bière) semble réceptive. Un léger mosh pit et plusieurs mouvements de tête viendront corroborer cela, notamment lorsque le guitariste lâchera quelques notes du Seek and Destroy de Metallica. Dans l’ensemble donc, un hors-d’œuvre tout à fait acceptable avant le plat de résistance made in Sweden.

La puissance de Arch Enemy

L’hymne Ace of Spades sonnant la fin de la récréation, chacun revient à sa place pour célébrer dès 21h tapantes l’arrivée sur scène de Arch Enemy. Âmes sensibles s’abstenir, ce soir la puissance est reine et cela se ressent dès les premiers arpèges de The World is Yours, l’un des singles de Will to Power.

Pendant tout le show, Alissa n’aura de cesse d’haranguer la foule en français dans le texte (rappelons que cette dernière nous vient du Canada), le public le lui rendant bien en étant en parfaite osmose.  Il suffit d’ailleurs d’observer pour s’en convaincre ce War Eternal faisant headbanger jusqu’à la petite fille présente devant nous. S’en suit alors un savant mélange de titres issus des deux albums période Alissa, ponctués ici ou là de titres plus anciens mais en totale cohésion avec l’ensemble.

Déjà convaincus par leur précédent passage au Splendid, le live de ce soir ne fit que confirmer notre sentiment d'absolue maîtrise d’Alissa naviguant aisément dans l'intégralité du répertoire. L’audience semble visiblement d’accord avec notre analyse, le circle pit formé sur The Race étant la plus belle des réponses, une intensité à vous réveiller un mort.

Au cœur d'un volcan, non, de l'Aéronef !

Dans une ambiance à la Tolkien, le duo de guitares Loomis / Amott peut dégainer les riffs avec la majestuosité qu’on lui connait. Derrière les fûts de Daniel Erlandsson, lui aussi très en verve, un diablotin chasseur d’âmes damnées donne encore davantage de caractère à une prestation qui n’en manquait guère.

Après la frénésie d’un You will Know my Name toujours aussi efficace, c’est le moment que choisit Michael Amott pour faire retomber la pression d’un intermède néo-classique dont il a le secret. Moment parfait pour introduire Reason to Believe, fameuse « ballade » issue du dernier opus et qui a fait couler beaucoup d’encre. Notre crainte ne durera que quelques secondes, l'assistance savourant particulièrement l’instant, les incartades de voix claire d’Alissa nous donnant littéralement la chair de poule. Un très beau moment.

Bien servies par les coups de paluche du géant bassiste Sharlee d’Angelo, les hostilités reprennent tout de suite après avec un Dead Eyes See No Future puis the Eagle Flies Alone. Deux titres qui nous font définitivement nous demander si nous sommes toujours à l’Aéronef ou au cœur d’un volcan. Chaleur qui ne retombera définitivement pas avec les quatre morceaux suivants dont le bien nommé First Day in Hell.

Une performance une nouvelle fois épique

En guise de rappel, une Avalanche déferle sur un public lillois toujours aussi enchanté… mais aussi trop sage quand on se rappelle l’ambiance de folie d’il y a trois ans, peut-être le seul bémol de la soirée.

Le maestro Amott nous achève avec une dernière envolée avant l’assaut final composé d’un Nemesis, véritable symbole de Arch Enemy, alternant parfaitement phases rugueuses et nappes mélodiques.

Bref une performance une nouvelle fois épique qui classe définitivement dans nos oreilles Arch Enemy comme un groupe à part de la scène metal actuelle. Quand tant de groupes se cantonnent à envoyer directement la sauce, les Suédois nous proposent à chaque fois des titres à la précision chirurgicale, fruits de tant d’heures de travail et d’influence diverses. Et tout cela se ressent évidemment sur scène avec un groupe qui donne à chaque prestation le meilleur de lui-même. Lille n’aura donc pas dérogé à la règle et ce, pour notre plus grand plaisir…vivement la prochaine !

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