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Asa + Rococo au théâtre Sébastopol

Repéré avec le tube « Honeymoon in Jail », le trio français Rococo composé d’Eléonore, Pierre et François n’a pas manqué de rappeler à quel point il était honoré qu’Asa ait accepté de faire leur deuxième partie. Un trait d'humour qui, d’emblée, fait sourire l’assemblée et contribue à détendre l’atmosphère. La voix douce et fluide portée par la chanteuse androgyne offre davantage de consistance aux mélodies instrumentales parfois trop sophistiquées. Au fil de « Bedtime Story », leur premier album, on perçoit clairement leurs inspirations pop-rock britanniques et américaines : The Beatles, Fiona Apple ou encore Damon Albarn. Un savant mélange composé de folk et d'électro entraînant les auditeurs dans une balade bucolique où on s'attarderait volontiers. Une jolie découverte !

Deux années après "Asa", premier opus éponyme sorti dans les bacs en 2008, la belle nigériane nous offre une deuxième pépite : « Beautiful imperfection ». Un album plus groovy qui compte déjà ses titres cultes qu’on se plaît à repasser en boucle quand le soleil pointe le bout de son nez ou quand on a le vague à l’âme. Avec son timbre de voix feutré oscillant entre force et fragilité, Asa fait figure d'amie réconfortante dans notre playlist MP3. Hier soir, au Théâtre Sébastopol, la jeune femme nous a servi un show sensuel et énergisant...

C’est à grands coups d’applaudissements et de sifflements que la diva au look rétro fait son entrée sur scène. Accompagnée de ses quatre musiciens et de sa choriste, Asa nous prend par la main et nous emmène dans un cabaret pop/ jazzy très intimiste. Elle ouvre le bal spontanément avec le morceau « Bimpé » puis enchaîne sur « Ok ok » avec un flow singulier qui roule sur les hanches et fait claquer des doigts. Très vite, son chant chaleureux et son pep’s débordant se répandent agréablement dans les oreilles du public. Pour introduire son titre « Maybe », aux sonorités de comptines de cours de récré, elle saisit un spot pour éclairer le public plongé, l’espace de quelques secondes, dans l’obscurité. On apprécie d'autant plus la proximité qu'elle instaure avec les spectateurs notamment, en communiquant en « franglais » et en nous livrant quelques boutades ci et là. Le public n’hésite pas à pousser la chansonnette sur le refrain de son titre phare « Why can’t we » et lui lance à tue-tête de joyeux « HouHou… Houhou ». On s’attendait à n'entendre que ses dernières compositions et, cerise sur la gâteau, les premières notes de « Fire on the mountain » gagne la scène du Sébasto. S’en suivent « Preacher man » et « Be my man ». La jeune femme nous offre, entre deux, un petit solo de cornet. Largement ovationnée par les Lillois, Asa n’a pas envie que le rideau tombe et revient pour nous interpréter « Ces petits riens » de Serge Gainsbourg. Avec son accent hésitant, le bel oiseau ("Asa" en Yoruba signifie faucon) a dû faire craquer plus d'un jeune homme dans la salle! Un moment tout simplement magique et inattendu. « Mieux vaut ne penser à rien, que ne pas penser du tout. Rien, c’est déjà, rien c’est déjà beaucoup ». Rappelée une seconde fois, pour le plus grand plaisir de nos mirettes, elle clôturera le spectacle avec l’indémodable « Jailer » qui l’a propulsé sur les ondes internationales.

 

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