Astonvilla et Labo [Festival Les Enchanteurs] à l’Odéon

« I wanna play Rock Music ! »

Ce soir, petit changement de programme pour le Festival Les Enchanteurs qui s'achève le 17 avril : ce n’est pas Poney Express qui assure la première partie d’Astonvilla, mais Labo. Très vite, les sons de ce groupe lillois rappellent ceux de deux autres groupes mélangeant pop, rock et touches électro : Placebo et Archive. La plupart des titres de la setlist, issus de l’album One Billion Satellite sorti il y a un an, plonge le public dans des ambiances lointaines et profondes. Une impression que l’on retrouve exacerbée lorsque le groupe reprend Another Break In The Wall de Pink Floyd dans une version plus aplanie mais non moins intéressante. Mais les Labo savent aussi allumer la poudre ambiante : la reprise de l’agitée Song 2 de Blur, suivie d’une « chanson que Blur aurait aimé écrire », font bouger plus sincèrement le public.
Ol, le chanteur, remercie Astonvilla (dont Labo a déjà fait les premières parties) avant de quitter la scène : « C’est pour Astonvilla que vous êtes venus, non ? » Inutile de préciser que le public confirme à grands cris !

Car voir Astonvilla en live, c’est un peu comme retrouver des amis qu’on n’aurait pas revus depuis quelques temps. On est vite pris d’une sorte de nostalgie et d’intimité, sûrement due au fait qu’Astonvilla est depuis ses débuts un groupe qui n’a pas connu d’immense succès commercial mais qui retrouve souvent un public de fidèles (qui s’agrandit) sur scène.

Le groupe entame son concert avec un de ses titres les plus rock, Rock Music, qui se conclut par un échange souriant entre Fred (le chanteur) et le public : « Rock Music… » « Yeah ! ». Astonvilla enchaîne directement avec Coming Out, autre titre qui fait la part belle aux sons rock. Ce live commence donc très fort ! Mais le groupe sait aussi distiller des émotions sincères avec des titres plus posés comme Ma Blonde (« C’est décidé, ce soir…/J’arrête/Bande de menteurs ! »), Un Million de Lézards, Un Homme bien (« Ya des hommes bien dans la salle ? ») ou encore Wash My Soul. Des chansons dont l’intimité de l’Odéon fait ressortir le charisme vocal de Fred. Le premier rang du public qui s’est retrouvé par moment à quelques centimètres du chanteur a dû apprécier.
Petit moment d’attention lorsque Fred explique : « En ce moment, on fait plein de petits concerts comme ça et on écrit quelques titres ; pas pour un album, mais pour les partager juste avec vous ». Applaudissements et échanges de sourires, avant que le groupe n’entame donc un de ces nouveaux titres dont il nous a gratifiés ce soir. Ces nouvelles compos (Pour Envoyer ; Invincible), plutôt parlées que chantées, laissent présager qu’Astonvilla poursuit dans la direction musicale prise avec l’excellent album De Jour Comme de Nuit.

Le groupe offre aussi une reprise des Black Rebel Motorcycle Club et surtout une impro très rock lorsque Fred s’absente un moment, ce qui permet d’apprécier les talents des autres musiciens du groupe : Greg qui se défoule littéralement sur sa batterie entre deux bouffées d’air ; Manu qui nous démontre comment il manie avec habileté sa guitare, autant sur les solos rock’n’roll que sur l’émotion des titres plus doux ; et Damien à la basse qui impressionne déjà par sa carrure et son jeu mais encore plus quand il crie pour faire bouger le public !
Juste avant le rappel, Astonvilla nous joue son plus célèbre titre, Raisonne, que le public reprend et termine en chœur. Un pur moment de magie. Le point d’orgue de ce concert reste cependant la magnifique reprise en guitare-voix que Fred et Manu nous ont offerte pour débuter le rappel : la Petite Entreprise du grand Bashung n’aurait sans doute pas espéré meilleur hommage. « Tu t’es bien débrouillé ! » assure Fred à Manu qui a loupé un couplet sans que personne ne s’en aperçoive.

Astonvilla achève son set avec deux titres bien énervés encore une fois : De Jour Comme de Nuit et Voiture Française clôturent ces retrouvailles entre gens qui s’apprécient. Après un peu d’attente, le groupe arrive au coin merchandising pour rencontrer son public, signer quelques autographes et poser volontiers pour des photos. Preuve qu’Astonvilla est vraiment un groupe sincère et généreux.

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