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Avatar + Hellzapoppin + Old Kerry Mckee au Splendid

Approchez, approchez, la troupe avatarienne est de retour en ville pour le bonheur et pour l’horreur des petits comme des grands ! Son bluesman suédois, sa revue Hellzapoppin et le groupe que vous attendez tous seront présents au complet afin de vous faire passer une soirée que vous n’oublierez pas de sitôt !

Tel est le discours qu’aurait pu haranguer un hurleur de rue tant cette soirée semble nous avoir projeté deux siècles en arrière. Séduits par la performance parisienne offerte par le combo en décembre 2016, il nous tardait de revoir les Suédois à travers, cette fois, le récit hagiographique de leur souverain, le Kungen Jarlsby. Un petit tour s’impose donc du côté de ces  "Paradis Artificiels", dénomination se prêtant admirablement au ton de la soirée.

Old Kerry Mckee, agréable hors d’œuvre de cette soirée

C’est Old Kerry McKee qui pénètre le premier sur la scène du Splendid, prenant pour l’occasion des allures de barnum. Une poignée de morceaux suffit à nous transporter à l’époque de Robert Johnson et des pionniers du blues, le Suédois au léger cheveu sur la langue maîtrisant parfaitement sa discipline. Véritable one-man band, celui-ci partage pendant un court set son blues sudiste agrémenté de soubresauts nous rappelant son homologue norvégien Bjorn Berge. Un agréable hors d’œuvre.

Hellzapoppin, la surprenante représentation...

S’en suivent alors les artistes de la revue Hellzapopin circus sideshow qui ne pouvait mieux s’accommoder à une soirée si baroque. Un chapelier fou façon Jack Sparrow lance les hostilités en crachant du feu, donnant ainsi le top départ à une kyrielle de performances toutes plus déjantées les unes que les autres. Homme élastique s’accrochant des poids sur le visage, nain dévoreur de baudruches, homme-tronc dansant sur du verre pilé, avaleur de sabres… tout y passe et ce, au son des plus gros rythmes metal. Tantôt surpris, tantôt hilare, tantôt dégoûté, le public du Splendid semble vraiment réceptif à cette représentation ubuesque de Hellzapoppin et l'on vous passe certains détails pour vous laisser un peu de surprise !

Avatar, le clou du spectacle

Après une pause majoritairement houblonnée, il est temps d’accueillir le clou du spectacle en la personne du roi Jarlsby aux dreads dorées et de sa Cour.

Entrée en fanfare pour le roi, acclamé de toutes parts par une assistance en furie, récitant religieusement l’hymne Glory to our King, publié pour le coup sur un drapeau géant en avant-scène. Déjà un grand moment, et cela ne fait que commencer.

Surplombant la foule sur son trône de velours rouge, le souverain lance alors les premiers riffs de Legend of the King, le chanteur Johannes apparaissant sous les hourras. Ce dernier semble être, une fois n’est pas coutume, au meilleur de sa forme, nous dégainant avec énergie le remuant Let it Burn, le lancinant Paint me Red ou encore le sépulturesque King’s Harvest. Avatar, c’est la puissance mais aussi la délicatesse : il suffit pour s’en convaincre de savourer les premières notes de Bloody Angel où le clown diabolique peut mettre en lumière toute l’étendue de sa palette vocale. Une sublime parenthèse où le public peut véritablement communier avec la troupe.

Dès cet interlude passé, les hostilités reprennent avec la rugosité d’un For the Swarm ou le punch du dernier single issu du plus récent opus, The King Wants You. Théâtral à souhait, Johannes n’hésite pas à taquiner un valet venu jouer de la cloche, se désaltérer avec son fameux bidon d’essence ou encore pratiquer une remarquable séance de pantomime avec le batteur John Alfredsson. Si quelqu’un en doutait, les 900 personnes présentes ce soir soulignent décidément cette capacité des suédois à rassembler leur audience avec brio.

Après un Puppet Show fleurant bon le cirque d’antan, un délicat Tower ou un The Eagle Has Landed des plus fédérateurs, le groupe nous offre une petite friandise en reprenant deux titres anciens et méconnus. Avec War Song et Reload (entrecoupés de Raven Wine), Avatar nous rappelle ses origines vikings, berceau du metal "charpenté" : de quoi insuffler un vent de fraîcheur pour attaquer la dernière partie du "freakshow".

Toujours aussi espiègle, le leader, bien aidé par ses comparses Henrick Sandelin à la basse et Tim Öhrström à la guitare, s’amuse à chauffer la foule d’un doigt inquisiteur et de mimiques inquiétantes. Cette fois, plus de doutes, in Lille it Smells like a Freakshow !  C’est donc le moment d’envoyer le titre du même nom à coups de guitares vrombissantes avant de remercier comme il se doit le Kungen de sa présence et de son talent au travers d’A Statue of the King.

Le groupe en est convaincu, ce premier show lillois ne sera sans doute pas le dernier tant l’Avatar Country ne cesse de rassembler chaque jour de nouveaux sujets. Après un rapide passage en coulisse, le combo suédois revient tout de blanc vêtu et remercie chaleureusement la foule qui le lui rend bien, consciente de cette volonté du band de donner à chaque show le meilleur de lui-même. Le roi conclut cet intermède en offrant à chacun sa bénédiction et l’accès définitif à son royaume par l’entremise de The King Welcomes You to Avatar Country. Un titre qui termine de convaincre les derniers spectateurs qui auraient eu le malheur d’être encore dubitatifs quant au talent de ces cinq-là.

Il est désormais temps de refermer ce conte de plus d’1h45 avec Hail the Apocalypse, véritable hymne du groupe pouvant recevoir sans détours les derniers slams, symbole d’une soirée des plus réussies.

Car c’est bien avec des étoiles plein les yeux et du bon son plein les tympans que nous ressortons du Splendid de Lille. Comme souvent avec Avatar, on n’a pas vu les minutes défiler tant ces derniers arrivent à suspendre le temps pour littéralement nous emporter. Alors, si la Cour du roi Jarslby s’arrête près de chez vous, surtout n’hésitez pas : l’Avatar Country vous accueillera les bras ouverts et vous en sortirez conquis !

Notre précédent concert des Paradis Artificiels était déjà au Splendid avec Arthur H + Gaël Faure + Chaton. Et la suite, c'est à la Condition Publique pour le concert d'Editors.

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