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Bass Meeting à Marcq-en-Baroeul

Réunir trois des meilleurs bassistes « internationaux » français : un tour de force qu’a réussi l’association ADRIEM en partenariat avec Jazz en Nord. La salle Charcot à Marcq-en-Baroeul est habituée aux master class, sa configuration se prêtant à merveille aux concerts « pédagogiques ». Mardi 9 décembre, la leçon fut magistrale. Pour une question de timing, il s’avérait cependant impossible d’interrompre le jeu des musiciens par d’éventuelles questions. Les trois parties de 40 minutes chacun s’enchaînèrent. De quoi lasser peut-être quelques spectateurs, surpris par les improvisations free des deux premiers sets, préférant dès lors s’échapper discrètement – dommage car ils manquèrent le groove du troisième set, et le final exceptionnel rassemblant les trois bassistes. Mais les gradins et les tables disposées devant restèrent bien remplis : Adrien Zampieri, concepteur de la soirée, pouvait être rassuré, lui qui craignait de ne pas faire le plein. Le prix attractif a contribué au succès: dix euros, ou quinze pour le pass permettant de voir aussi, deux semaines plus tôt, Ntoumos.

Le patron de l’école régionale de batterie, rue Jean-Jacques Rousseau à Lille, a récemment innové, ajoutant à ses formations un atelier où les élèves batteurs jouent avec un bassiste professionnel. D’où l’idée du « Bass meeting ». Philippe Bussonnet, Philippe Chayeb et Hadrien Ferraud (basse électrique) se sont relayés, entourés du même groupe, composé de Manu Borghi (piano électrique), Denis Guivarc’h (saxophone) et Maxime Zampieri (batterie). « Pour les bassistes, il s’agissait de tenir simplement leur set de 40’, résume Adrien Zampieri. Le défi semblait pour les trois autres musiciens, obligés de s’adapter, de retenir chaque tempo... » Surtout si l’on sait que les répétitions se limitèrent à environ quelques sessions de deux heures, guère plus d’une par bassiste. « Je possède un local de répétition à Paris, raconte Philippe Bussonnet. Nous y avons répété cinq fois ensemble, le tout étalé sur deux mois. Mais cela valait la peine : une telle formule de concert est rare; pour moi il s’agissait même d’une première. Quel plaisir d’écouter Hadrien, un soliste virtuose époustouflant – à seulement 23 ans, il est déjà l’un des meilleurs bassistes au monde. Quant à fifi (Chayeb) j’adore son groove ! » Bussonnet, lui, c’est le calme en apparence, mais un bouillonnement intérieur créatif.

Le batteur lillois Maxime Zampieri choisi par Mathieu Boogaert

Le concept trottait dans la tête de Zampieri-père depuis un an. « On prévoit toujours d’une année sur l’autre. Là, Dominique Desmond le programmateur de Jazz en Nord réfléchit déjà à octobre 2009. Le problème c’est que les musiciens savent rarement six mois à l’avance leur emploi du temps. » C’est ainsi qu’en octobre, Philippe Chayeb semblait forfait pour ce Bass meeting, Benabar venant de l’engager pour sa tournée au Mexique et en Corse. Adrien appelait aussitôt un bassiste remplaçant. « Et finalement, sa tournée fut repoussée, et nous l’avons récupéré… »
Il faut dire que la barre semblait placée haute, ces musiciens ayant déjà assisté Dee dee Bridgewater ou le phénomène manouche de la guitare Biréli Lagrène. En ce moment, Ferraud accompagne l’immense John McLaughlin, Bussonnet travaille depuis 1996 avec Magma, Guivarc’h suit Magic Malik…
Quant au Lillois Maxime Zampieri, considéré comme l’un des plus talentueux jeunes batteurs de la scène jazz (fusion, électro…) il offrait le scoop du jour : le fils d’Adrien a gagné, devant treize autres batteurs pré-sélectionnés, une audition qui va lui permettre d’accompagner désormais Mathieu Boogaerts

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