Il est 20 heures et une file s’allonge sur le trottoir avoisinant la salle où se produisent Blues Pills, soutenus par Glowsun en première partie. Date attendue puisqu’on joue ce soir à guichet fermé, mais je me rends compte que je suis bel et bien en territoire inconnu, ne reconnaissant personne dans la foule, hormis le copain qui m’a dit que c’était une date à ne pas louper et le bassiste de Bloody Hours que je croise.
Il est 20h30 environ quand le trio de Glowsun commence à chauffer la salle. Le son est profond comme les vaux du Gévaudan. Riffs minimalistes aux ambiances qui oscillent entre feu et glace enrobées dans une texture sonore de velours et rythmique complexe parfois ponctuée d’un accord oriental. Moi qui suis fan de Godflesh, Year of No Light ou encore The Lumberjack Feedback, je ne suis pas dépaysé. Après une demi-heure environ de transe, on se dirige vers le bar ou vers la lourde pour prendre un bol d’air avant de s’immerger au cœur du sujet.
Setlist : Death Face – Behind the Moon – Dragon Witch – Arrow of Time
Il faut encore une bonne demi-heure avant que les Suédois ne débarquent sur le plateau. Ne connaissant le groupe que de nom, je m’attends à tout. Vais-je avoir un revival d’Abba ou de Marduk ? Je n’en sais rien. Le visuel psychédélique qui habille le fond du plateau me laisse cependant deviner ce qui m’attend ou presque. Dès les premiers accords, je sens un frisson me parcourir l’échine et la chair de poule me saisir. Ne serait-ce la grosse vache scandinave qui parle fort dans mon dos, je serais transporté à San Francisco dans les années 60, quand Jim Morrison tapait un bœuf avec Hendrix et Janis Joplin. Le son est neuf, mais les racines musicales me sautent à la gueule comme une meute de loups joueurs et me lèchent la couenne. On aime Black Sabbath ? Il y en a. Ritchie Blackmore ? Aussi. Jefferson Airplane ? Ouais, ils doivent traîner quelque part. Cette chanteuse, en plus d’être charismatique, donne tout pendant un peu plus d’une heure, soutenue par un trio de musiciens qui ne sont pas en reste et le guitariste, avatar visuel de Robby Krieger, passe en revue tous les styles du blues au rock. Après un court rappel, on sent que le groupe aurait pu jouer deux fois plus longtemps, mais les restrictions administratives de Tourcoing nous obligent à nous quitter plus tôt que voulu. On sort de la salle alors qu’Epitaph de King Crimson résonne dans les wedges, une jolie banane sur le visage et le pied léger.
Setlist : Intro / Black Smoke – Bliss – Astralplane – No Hope Left for Me – Gypsy – Dig In – Elements and Things – High Class Woman – Ain't No Change – Little Sun – Encore: Yet to Find – Devil Man
