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Bob & Lisa à la Péniche du pianiste

« En art, une seule règle : la simplicité » affirme le personnage incarné par Clint Eastwood dans le film Chasseur Blanc, Cœur noir. Adage adopté par Bob et Lisa venus présenter leur album Rosethorns au public lillois ce 06 décembre 2009.

C’est en toute simplicité, en effet, que se sont produits, à La Péniche du Pianiste, Lisa Kekaula et Bob Vennum, le couple mythique (ils sont à la ville mari et femme) des Bellrays, groupe électrique et explosif autant influencé par le Punk que par la Soul dont la devise est 100% Maximum Rock’n’Soul.

Oubliées, ici, la rage, la fureur et l’urgence qui caractérisent ce groupe. C’est débarrassé de tout apparat électrique que Bob et Lisa s’offrent une mini tournée acoustique qui, par chance, s’arrête le temps d’une soirée dans nos contrées nordistes afin de réchauffer nos petits corps engourdis par le froid qui commence à sévir.

Car dans l’intimité de cette salle de spectacle qui, comme son nom l’indique, a pris place dans un vaisseau spatial (mais non, dans une péniche, c’était pour voir si vous suiviez…), comment ne pas s’imaginer autour d’un feu de bois, lors d’une virée entre potes sur les rives du Mississipi ou autre territoire américain sauvage dont le nom nous fait tant rêver ?

Perchés sur leur tabouret de bar, laissant tomber leur veste et leurs ustensiles de cuir et de clous, sans aucune amplification superflue, juste une guitare acoustique, quelques monitors et un tambourin, Bob et Lisa nous invitent à un retour au source du blues, de la folk music, du gospel et de la soul. Un grand moment de plaisir simple, sans fioritures, sans artifices, sans arrangements alambiqués. Juste de l’émotion, de la générosité et de l’authenticité .

Et surtout, quelle voix !!! En interprétant des compositions issues de leur album Rosethorns (déjà enregistré dans des conditions live à La Maroquinerie à Paris) et des morceaux des Bellrays (dont certains figureront sur l’album à venir), Lisa Kekaula prouve qu’elle est une des meilleurs chanteuses Soul actuelles, digne héritière d’Aretha Franklin ou Betty Lavette. Dire que les médias préfèrent faire leurs choux gras avec des pétards mouillés comme Joss Stone ou Duffy. Quand elle entame le morceau « Walking On The Rain », on s’imagine sans mal subir les intempéries avec elle et on a qu’une envie : celle de la protéger et de la réconforter.

En bref, un concert lumineux, que l’on aurait aimé voir s’éterniser jusqu’au bout de la nuit, qui aura irradié de bonheur la cinquantaine de personnes présentes et qui prouva qu’il ne suffit pas de hurler ou d’ériger un mur du son pour faire vibrer le public. Le pouvoir de la Soul et du Blues des deux tourtereaux américains aura suffit amplement à transporter les spectateurs.

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