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Brigitte + Ok Bonnie + Lolito au Théâtre d’Arras

Le deuxième volet du projet « Quand les jeunes s’en mêlent » se tenait ce samedi 28 mai au Théâtre d’Arras. Cette initiative portée par plus d’une dizaine de jeunes arrageois, âgés de 15 à 25 ans, était l’occasion de découvrir les nouveaux talents de la scène musicale française. Il aura fallu, neuf mois à Anne, Juliette, Laur-Ella, Emeline et les autres pour mener à bien ce temps fort culturel. Des rencontres hebdomadaires, tous les mercredis, leurs ont permis de découvrir des groupes et d’aller à leur rencontre. Mais leur investissement ne s’arrête pas là. Ils ont également apporté leur contribution à la logistique et à la communication. Une expérience qui a suscité, chez certains, une vocation pour le monde du spectacle.

L’affiche de la soirée est très évocatrice. Un porte-manteau habillé d’une robe à pois rouge. Un peu de lierre, un mégaphone, une guitare… Un univers rétro un brin printanier qui dessine à merveille les contours de cette programmation. Très attendue par le public arrageois, cette dernière en a séduit plus d’un. « Nous avons écoulé la majorité des billets en une journée » relève une des organisatrices. Et pour cause, une tête d’affiche très prisée, Brigitte, et un prix attrayant, 6€, qui motivent les plus casaniers à sortir de leurs tanières pour venir pousser la chansonnette.

Salle André Reybaz, 21h. C’est Ok Bonnie qui se charge de chauffer la salle. Le quartet marseillais, venu faire un « one-shot » dans le Pas-de-Calais, nous sert, sans plus attendre, un cocktail énergisant au carrefour du rock et de l’électro. Après avoir remixé le morceau « Pay TV « du DJ frenchy, Laurent Garnier et sorti un premier EP dans le cadre du concours "En français dans le texte", Ok Bonnie (en référence à l’album « Ok Computer » de Radiohead et à la chanson « Bonnie and Clyde » de Gainsbourg) a le vent en poupe. Ils passeront leur été en studio pour enregistrer leur second EP, histoire d’écumer les festivals l’an prochain. Les inconditionnels devront s’armer de patience...

Le timbre lascif de la jolie blondinette, Justine, nous invite à prendre place dans un univers psychédélique et énigmatique. Alternant la langue anglaise et française, le groupe déborde de pep’s. Après avoir fait monter le public au septième ciel avec sa mélodie dédiée au plaisir féminin, on redescend en douceur. On plane, même, sur son refrain « I wanna see you again before i lose my brain ». Sur les planches, les allées et venues de la chanteuse offrent une dimension expérimentale plutôt sympa à observer. L’instrumental prédomine sur les textes. L'ensemble batterie, basse et guitare laisse à notre esprit la liberté de s’évader. Un show d’une demi-heure environ qui céde sa place à la formation lilloise et parisienne de Lolito.

Après des résidences au Théâtre du Nord, au Tri Postal et au Nautilys, ces enfants terribles de la pop et du rock comptent bien enflammer le Théâtre d'Arras. Très vite, le public se trémousse sur leurs airs mutins anglo-saxons. Habillées par des robes kitsch très sixties, Anne et Florence, marient leurs voix et dansent en rythme sur une chorégraphie maîtrisée. Une connivence qui donne beaucoup de relief à leur musique et qui, il faut l’avouer, fait son petit effet. Multi-instrumentistes, les demoiselles touchent à tout : clavier, guitare, maracasses… Donnant naissance à des sonorités pêchues très métissées. Largement ovationnées, les comptines légères de Lolito ont fait sensation.

Après de longues minutes d’attente, le tandem espiègle de Brigitte fait son apparition derrière un épais nuage de fumée. Une entrée solennelle pour Aurélie et Sylvie, vêtues de capes noires. C’est de concert qu’elles entament « Après minuit » à l'intro très 80’s et dévoilent leurs célèbres robes fourreaux pailletées. D’emblée, on reconnaît, par touches éparses, leur côté très vintage. A l’avant de la scène, bordée de longs rideaux sur lesquels sont projetés des images fixes et animées, deux chèvres. Elles enchaînent sur « Le cœur comme du chewing-gum » et « English Song » . S’en suivent, « La vengeance d’une louve » parce que, si tu touches à leurs mecs « Brigitte te casse la gueule » puis « Monsieur je t’aime ». Les deux titres phares : « Ma Benz » et « Battez-vous » mettent le public aux aguets. Le très oriental « Jesus sex symbol » suivi de « Encore un verre » marquent la fin des festivités. Après un tonnerre d’applaudissement, Brigitte reprend les micros pour nous faire une reprise dynamique de « Eyes of tiger » de Survivor. " Nous avions collaboré ensemble dans le passé. On se connaissait à peine et pourtant, il y a tout de suite eu quelque chose d'évident et de naturel dans l'écriture". Et c'est une recette qui marche !

Une soirée « Girl Power » réussie dans le cadre cosy et intimiste de la salle André Reybaz du Théâtre d’Arras où générosité et sensualité étaient les maîtres mots.

Crédit photo Lolito : Subjective Magazine
Crédit photo Ok Bonnie : Camille Bonneville

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