La rumeur circulait depuis quelques semaines, le Réverend Beat-Man sera de passage à Lille le 29 mars 2014. La scène rock'n'roll est sur les starting-blocks, où se passera la messe ? Le voile est levé, rendez-vous à l'Aéronef. On découvre dans la foulée le thème de la soirée : Catch me ! If you can..., et son programme : des concerts, une expo, des DJ's, des performances, et bien sûr, des matchs de catch. Même pas peur.
L'Aéro et 666 La Chasse ont mis le paquet : de charmantes hôtesses distribuent des friandises, un ring trône au beau milieu de la grande salle et DJ Barnaby Street nous ambiance de rythmes oldies. Un coup d'oeil au programme : on commence avec Mr Marcaille.
"Tu vas voir, c'est un mec à poil qui transpire la bière en jouant sur deux grosses caisses et un violoncelle, on comprend rien mais c'est drôle". Ma foi, c'est fort bien résumé, le slip en plus. Mon manque de sensibilité heavy/hard m'a contrainte à n'entendre qu'une vague bouillie mal digérée, contrebalancée par un plaisir des yeux évident et de bonnes boutades d'entre-morceaux.
La phrase récurrente quand il s’agit de one-man-band : « Oui, bon, t’as vu trois morceaux, t’as vu tout le concert ». Et bien NON, un musicien en solo peut tenir en haleine le public un set complet, beaucoup l’on déjà montré, comme Scott H Biram, King Automatic, The Goon Mat ou encore Bob-Log (Peut-être pour ce dernier, mais c’est tellement bon qu’on lui pardonne). Ca marche aussi avec le Reverend Beat-Man. Fondateur du label Voodoo Rhythm Records et du groupe The Monsters, le suisse-allemand prêche la bonne parole du trash blues depuis plus de 20 ans. Il a de la bouteille et ça se sent : entrée sur le ring l’œil aguerri et la chevelure éparse, suivi d’un sermon rock’n’roll donné à ses disciples dévoués. La Danelectro craque et le Reverend, en trans céleste, joue de ses tours pour convertir tous ces pauvres pêcheurs. C’est chose faite malgré la brièveté de la prestation, le programme est chargé et il faut libérer le ring !
Il y a de ces univers qui me laissent perplexe : le jeu de rôle médiéval, le cosplay et le catch. Assurément par méconnaissance, et c'est ce soir l'occasion d'en rayer un de la liste. Et de répondre aux questions qui me taraudent quant à cette discipline : est-ce qu'ils se font mal ? Ils ont répété avant ? C'est quoi ces tenues ? Plusieurs matchs se sont succédés, à deux, à quatre, entre garçons, entre filles... Rien qui n’éclaire ma lanterne mais la découverte d’un sport à spectacle qui semble ravir les jeunes et les moins jeunes. Et on comprend pourquoi : on se prend au jeu, on se marre, et on se fait un peu peur aussi (enfin, surtout pour eux).
Deux concerts pour finir cette soirée en beauté : le duo de métal minimaliste OVO (une bonne patate sur scène, pour les amateurs du style le bandcamp à découvrir par ici : bandcamp OVO ) et Mc Gaff E Feat. My Bad Sister (de l’electro fluo qui pique les yeux).
Très belle soirée, il est maintenant temps de quitter l’univers impitoyable du catch et de résister à l’envie de faire aussi la bagarre face à la faune lilloise du samedi soir.
