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Chad VanGaalen + Lanedolis à la Péniche

Ambiance pop-folk ce soir à La Péniche avec deux groupes venus présenter leur monde musical : Lanedolis et Chad VanGaalen.
Sous le pseudo Lanedolis se cache Walter Brückmann originaire de Villeurbane. C'est seul qu'il se présente sur la petite scène. Assumer une telle démarche n'est pas chose facile quand on a que sa guitare pour compagne. Mais c'est semble-t-il ce défi enthousiasmant qu'il s'est donné. On sent beaucoup de trac chez ce jeune homme, aussi bien dans la voix parfois tremblante que dans les attitudes souvent saccadées. Cela vient sûrement un peu du fait que la majorité du public assez peu fourni se trouve à coté du bar et papote assez bruyamment! Pourtant, une fois cet état de stress dépassé et le bruit ambiant laissé de coté, on se laisse facilement guider par ses textes riches et bien construits. Car on sent tout le travail lyrique et musical derrière l'interprétation. Les textes traitent de sujets qui touchent tout le monde (cartes de crédit, démons intérieurs, ...) et on retiendra plus particulièrement celle parlant de deux amants redoutant que le temps passe trop vite avant que leurs cheveux ne deviennent gris. Lanedolis c'est un peu Robert Smith armé d'une guitare acoustique, la renaissance de The Smiths ou encore le revival de Jeff Buckley dans ses accents folks. Une belle découverte donc, à aller écouter en version studio !

Après un petit interlude, on découvre le duo composé de Chad VanGaalen et de son acolyte Matthew Flegel. Chad nous vient de loin, des contrées sauvages du Canada précisément. Depuis sa naissance, en 1977, il a passé beaucoup de temps à composer chez lui dans sa chambre lui tenant lieu de studio et à dessiner. Quant il se décide à enregister, il nous offre Infiniheart, petit recueil de chansons nous emmenant dans son univers personnel fait de joies et de désillusions où l’on sent déjà le songwriter talentueux.
Suivront Skelliconnection en 2006, Soft Airplane en 2008, plusieurs E.P. Et surtout Diaper Island, le disque qu’il nous fait découvrir cette année lors de sa tournée à travers l’Europe et le Monde. Diaper Island opère un virage dans son univers, car l’on passe de la folk à des accents beaucoup plus rock où Chad dispense ses colères, son amertume et ses combats intérieurs. Les mélodies sont bien plus complexes qu’elles n’y paraissent. Les arrangements savamment orchestrés en font un auteur et un compositeur à retenir.
Mais Chad n’est pas que musicien, si en 2009 il sort sous le pseudo de Black Mold un album intitulé Snow Blindness is Crystal Antz, on note aussi son talent pour le dessin. C’est lui qui illustre d’ailleurs ses artworks d’albums, allant même jusqu’à créer des vidéos animés pour ses clips.
Avec tant d’échos on se dit que Chad VanGaalen est un artiste complet comme on les aime.

C'est donc avec curiosité qu'on le découvre en live ce soir. La première impression est bonne, le courant passe bien entre les musiciens et le public. Certains pour être plus à l'aise s'assoient devant la scène laissant ainsi une plus grande visibilité à ceux du fond. On entend également moins de bruit mais toujours quelques uns singulièrement distraits! La composition du set est assez étrange : deux guitares, un harmonica, un caisson, un tambourin et un clavier. Un peu plus tard on apprendra que cette répartition particulière est due à l'absence du batteur qui vient d'être papa! Inutile de dire que son excuse est acceptée immédiatement et même accueillie de quelques murmures attendris venant de certaines.
Mais revenons au sujet principal : la musique. Les textes sont relativement courts. Les paroles profondes et souvent assez dures. Cela parle de mort, de déchirures internes, de violence des sentiments, d’amour inconditionnel. Des mots qui font que chacun s'y retrouve à un moment ou a un autre! La voix de Chad est puissante et aérienne, appuyée par celle plus grave de son comparse qui fait les cœurs. Ici ou là on repère des airs déjà entendus. On retrouve des sonorités présentes chez Sonic Youth, Neil Young ou bien encore Magazine. Le duo est visiblement content d'être la. Les blagues fusent, déridant l'assistance qui devient encore plus attentive et qui manifeste son contentement. L'enchaînement des morceaux courts fait qu'il n'y a pas de temps mort. Les tempos restent souvent les mêmes. On assiste ici à un concert de pop et on le sait! Pourtant, parfois une vague rock pointe le bout de son nez et on se meut à son écoute. Beaucoup de maitrise aussi bien vocale qu'instrumentale.

Le rappel n'était visiblement pas prévu mais les deux acolytes reviennent en soulignant le fait que la France doit être un de ces pays où « si l'on ne revient pas pour un rappel ,on vous hait. »… Une très claire réponse positive émanant de quelqu'un dans la salle fait éclater de rire pas mal de personnes, et c'est avec un grand sourire que Chad et Mathew entonnent deux derniers morceaux.
Après avoir passé un moment agréable on sa compagnie, il faudra retenir que Chad VanGaaleen nous emmène très facilement dans son univers intime. Qu'il nous ballade joliment et qu'on en redemanderait bien. Mais (car il faut bien un mais!) peut être faudrait-il y ajouter un peu de folie douce. Ainsi qu'un peu plus de variétés dans les sonorités.... 


 

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