Cheyenne 40 + Metz : l'Aéro se paye tes tympans !
Il est assez rare de voir l'underground noise lillois se produire sur les scènes "officielles", du coup ça fait plaisir de voir Cheyenne 40 en Club à l'Aéronef. Groupe au line-up variable, trio guitare/synthé-chant/batterie à l'origine mais avec deux bassistes en alternance ce soir, on pourrait dire de leur musique : "y'a un mec qui hurle, un mec qui fait beaucoup de bruit, et un autre qui en fait plus", le tout avec les amplis à fond. Y'a de ça, on va pas se mentir.
Cependant, la débauche sonore démesurée participe pleinement à la définition du style Cheyenne 40. "This is meant to be played loud" disait quelqu'un. Musicalement en place, pour ce que les larsens permettent d'entendre, les lillois se revendiquent d'un "solex-punk hongrois". C'est à dire qu'ils jouent ce qu'ils veulent sans se préoccuper de quelque considération de mode que ce soit. Et ça marche. Ca reste une espèce de rock 'n roll déguelard, mais tu peux y entendre un rythme afrobeat, une valse foireuse, un hymne country hurlé au mégaphone, voire des ambiances lentes et sombres à la Fantômas sur The Director's Cut (oui je rattache tout à Fantômas, et alors, c'est ma chronique).
Bref, Cheyenne 40, c'est un groupe qui envoie tes conceptions musicales sur un lit de roses et d'amplis à burne. Si ça te plaît, guette les dates de Der Ophtalmologist (c'est les même), de Grüppe, ou plus généralement va au CCL.
Le combo canadien Metz prend d'assaut la scène pour rappeler que "trio" n'est jamais aussi bien utilisé qu'accolé à "POWER". Dire que l'Aéro s'est pris du gros son dans les dents n'est que le début (et pourtant on venait tous de voir Cheyenne 40). Quel putain de gros son ! Bon c'est beaucoup plus linéaire, assez classiquement grunge/noisy punk, c'est signé chez Subpop, pour donner une idée. Mais Metz fait partie des groupes qui font de la montagne de son un instrument à part entière. Tout le monde joue très très fort, mais tout est parfaitement équilibré, les fréquences des uns ne bouffent pas les cymbales des autres. Sans fioritures niveau lumières, les trois balaises sont dans leur concert, remuent la tête en rythme.
Chose appréciable, malgré leur rock 'n roll brut, sauvage, Metz ne se la joue pas du tout bad guys, l'ambiance est détendue, les gars sont contents d'être là dans une belle salle, avec un public restreint mais motivé. Juste des jeunes mecs qui jouent la musique qui leur plaît sans se poser de questions (un peu l'esprit du label quoi).
Une bonne soirée, bisous au bassiste de Metz qui a un son tellement gras qu'on pourrait se faire une banane avec.
