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Circum Grand Orchestra à l’Aéronef

Kartet

Eh oui, il arrive que les concerts commencent à l’heure...
C’est donc à 20h30, dans une salle très peu rempli que Benoit Delbecq entame calmement un solo de piano ; suivi de Jean Leclerc, qui remplace exceptionnellement Hubert Dupont, à la contre basse ; puis Guillaume Orti au saxo et finalement Chander Sardjoe à la batterie.
Leur musique, teintée de sonorités de jazz expérimental, est d’une singularité peu commune. Les morceaux débutent par un solo auquel se joint progressivement chaque instrument. Ils jouent ensemble, puis se laissent alternativement le devant de la scène. Ils improvisent, explorent toutes les combinaisons possibles, les poly-vitesses… C’est original, parfois lent, parfois énergique, mais souvent malheureusement cacophonique. Chaque musicien a un style différent qui donne l’impression qu’ils jouent indépendamment des autres. Ils terminent leur prestation tout en douceur par une musique lente où les instruments jouent tellement bas qu’on croirait qu’ils chuchotent.

Circum Grand Orchestra et Charlène Martin

Après une petite pause au bar, entrée majestueuse de ces 12 musiciens sur scène : double section rythmique avec Jean-Luc Landsweerdt et Peter Orins à la batterie, Christophe Hache à la basse, Nicolas Mahieux à la contre basse, Olivier Benoit et Seb Beaumont à la guitare, et Stefan Orins au piano. Tout cela enjolivé par 5 vents : Christophe Motury et Christian Pruvost à la trompette, Philippe Lemoine au sax alto, Julien Favreuille au sax tenor et Christophe Rocher à la clarinette. Mais ce n’est pas tout !! Le Circum Grand Orchestra a invité (tout comme sur leur dernier album) l’envoûtante vocaliste-instrumentiste Charlène Martin.

On sent qu’ils sont ravis d’être là, leur musique est énergique… ça déménage !
Au 3ème morceau tous les musiciens s’assoient… Les tambours de la batterie arrivent… On se croirait en pleine bataille… puis les cymbales… la contre basse… le piano… et finalement la voix de Charlène Martin. Elle colle parfaitement avec la musique. On la reçoit tel un instrument. Elle ne chante pas, elle produit des sons, des notes allants du suraiguës au chuchotement, du cri au soupir, et parfois même des pseudos imitations de Donald Duck.
Elle explore toutes les ressources de son instrument vocal et s’allie harmonieusement avec le reste du groupe.

Tous ces talents nous permettent de profiter d’un jazz de création, original, doté d’improvisation et mêlant les influences de jazz traditionnel à la chanson pop et de jazz traditionnel américain plus typé rock. Ils s’accordent tous avec justesse, les rythmes varient, chaque instrument à son moment d’effervescence. Parfois la voix grave et ténébreuse du trompettiste s’entremêle aux mots doux de la chanteuse… on vibre !!
Et dire que tout ça est né à la malterie (lieu alternatif de Lille)…
Ch’est qu’on n’en ch’n’a des richesses dans ch’nord !!

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