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Coeur de Pirate & Ignatus à l’Aéronef

Retour à l'Aéronef jeudi.
Les murs tremblent encore du son de la guitare de Shannon Wright mercredi soir.
Autre ambiance, autre public, et grande salle cette fois !

Ignatus entre en scène pour la première partie, avec son musicien aux cuivres.
S'il n'est pas inconnu pour la majorité du public lillois, il commence le spectacle dans un brouhaha incessant. Ça papote, ça rigole, ça commente, ça répond, mais rare sont ceux qui écoutent vraiment, du moins sur le devant. Derrière ça semble plus attentif, et en tout cas ça reprend en chœur quelques airs de son album “Je remercie le hasard qui, comme "Dans l'herbe"...

Puis il quitte la scène, et la chaleur monte dans l'Aéronef. Ça s'agite, ça remue, ça crie, ça appelle la chanteuse tant attendue... sur la scène, les techniciens s’affairent à la préparation des instruments. Sur le devant : un grand piano noir. Sur les côtés, nombre d’instruments : clavier, violon, violoncelle qui côtoie la batterie dans le fond de la scène. Tout s’agite, les photographes se collent les uns aux autres près du piano, et enfin, elle arrive, accompagnée de ses cinq musiciens. Petit haut rayé et jupe noir, Béatrice Martin, plus connue sous le nom de Cœur de Pirate fait son entrée en scène sous les applaudissements intimidants du public lillois qui s'est déplacé en masse pour l'occasion !

Cœur de Pirate s'installe donc ainsi au grand piano noir à queue qui a pris place sur le devant de scène pour l'occasion, et sourit, remercie chaleureusement son public. Joliment éclairée, elle commence son spectacle, concentrée sur son piano, et jette des sourires et des regards enflammés à son public. Elle scrute la salle tout en jouant, de haut en bas, de gauche à droite, elle semble impressionnée par le grand nombre de fans.

Elle enchaîne les titres de son premier album, et reste très communicative avec son public, qui n'hésite pas à lui chanter en chœur entre deux morceaux "elle est des nôtres, elle a bu son verre comme les autres", ou encore "elle est vraiment phénoménale". Ambiance stade de foot, et bon enfant, Béatrice apprécie mais répond honnêtement qu'elle ne comprend pas ces chants, se demandant si c'est "l'hymne des lillous", puisque c'est ainsi qu'elle a toujours appelé les habitants de Lille ! Le public est chaud, c’est sûr, et bien décidé à accueillir la jeune québecoise comme il se doit ! Le courant passe bien et elle échange entre chaque morceau avec ses fans.

Des morceaux pour la plupart au piano, dont une quinzaine de minutes qu'elle passera seule sans ses musiciens. Même les plus rétissants se prennent au jeu et apprécient !

Francis, Place de la République, Loin d'ici... Et bien sûr une reprise en chœur de son tube “Comme des enfants”.

Mais son premier album ne dure qu'une demi-heure comme elle nous dit, difficile de tenir un concert complet avec cela ! Ainsi, elle nous offrira plusieurs nouveaux morceaux inédits, sous l'oreille attentive de ses fans tout de suite emballés. Aussi, elle reprend plusieurs chansons bien connues, dont le fameux « Yesterday » des Beatles, complètement a cappella. Un pari risqué qu'elle honore entièrement et qui donne la chair de poule. Chapeau bas l’artiste !

En fin de concert, elle est acclamée par son public et ne peut faire autrement que de revenir sur scène.
Elle est touchée, dit-elle, par cet accueil qu'elle “anticipait” tant. Comprendre “appréhendait tant” pour la traduction québecoise. Il faut dire que déjà lors de son passage à la Cave aux poètes à Roubaix, en avril, le public s’était déplacé en masse. Mais cette fois c’est dans la grande salle de l'Aéronef, là où sont passés nombre d’artistes, qu’elle fait tout simplement un spectacle complet. De quoi mettre la pression !

Puis elle se remet derrière son piano, et nous annonce une reprise que tout le monde devrait connaître, à moins de ne pas être sorti d'une grotte depuis deux ans. Les premières notes annoncent déjà une reprise magnifique, plus lente mais très agréable, de "Umbrella" de Rihanna. Puis, Béatrice s'arrête net, fixe le bord de scène et jette un "ça va ?" inquiet.
L'un de ses fans vient de faire un malaise semble-t-il, ce qui inquiète beaucoup la demoiselle. Après une courte pose pour s'assurer que tout va bien, elle reprend le morceau, et c'est une réussite, bien entendu.

En fin de concert, alors qu’elle annonce un morceau un peu "country", ponctué par un ukulélé, elle signale que pour l'occasion, elle a mis ses bottes de cow-boy ! Et plusieurs demoiselles sur le devant de lui dire qu’elles sont belles, et le public de lui demander en chœur de les enlever ! Plus "qu'un truc de star", on a plutôt l'impression qu'elle n'ose pas refuser, et veut réellement faire plaisir aux jeunes filles. "Je ne vais pas les lancer quand même, ça risque de vous faire mal !".
Ainsi elle descend sur le côté de la scène pour les donner directement en main propre, peut-être à deux jeunes filles différentes, et remonte sur scène pour son morceau, déchaussée !

Enfin, elle finit sur une note pleine d’émotions, avec une parfaite reprise de l’un des morceaux phares de Serge Gainsbourg, "Je suis venu te dire que je m'en vais”.

Au final, un spectacle magnifique, même pour ceux qui découvrent, ou qui n'aimaient pas trop. La relation avec le public est tellement riche, l'on rentre facilement dans les chansons, l'œuvre majeure au piano, un mélange qui plaît et qui nous fait passer une bonne soirée. Espérons qu'elle garde cette simplicité et cette candeur !

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