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Death In Vegas au Splendid – Festival Ground Zero

Death In Vegas.

Rarement un groupe aura aussi bien porté son nom.

Car assister à un concert de ce groupe anglais, c'est avoir la sensation de mourir sous le feu d'intenses lumières. De succomber à une overdose d'opiacées, à un excès de substances hallucinogènes dans un déluge d'éclairages stroboscopiques.

Et de pénétrer dans un monde intermédiaire. Un purgatoire paradoxal. Où les ténèbres sont incandescentes. Où les musiciens ne sont que des ombres fantomatiques. Où la froideur des machines se mêle à la chaleur d'instruments plus organiques. Et où les voix (celle, par exemple, d'Iggy Pop sur 'Aisha' ou de Katie Stelmanis sur 'You Loft My Acid'), samplées, semblent surgir d'outre-tombe. Tout comme celle de Richard Fearless, leader et tête pensante du groupe, qui interprétera pourtant en live, une grande nouveauté dans le groupe, différentes chansons du dernier album en date, Trans-Love Energies. Sur des titres tels que 'Coum' ou 'Scissors', sa voix semble, en effet, dénuée d'humanité et apporte une touche profondément gothique à l'ambiance des nouvelles compositions.

De retour après sept ans d'absence, Death In Vegas n'a rien perdu de son aura. Et continue de fasciner, d'intriguer. Après avoir marqué la fin du siècle dernier avec le magistral 'Contino Sessions' en 1999, le groupe ne cesse de réinventer avec brio la musique de demain. Tout en gardant un oeil sur le passé.

La création artistique chez Death In Vegas est avant tout un travail d'hybridation. La juxtaposition de divers courants musicaux. Le Psychédélisme, le Rock Progressif le Krautrock, le Shoegazing, la Cold Wave, le Trip Hop, la Techno. En résulte une hydre musicale à multiples visages. Une mutation à la fois effrayante et envoûtante. Une bête indescriptible.

Sur scène, les basses sont lourdes, la batterie martèle des rythmes chamaniques sur fond de beats puissants et le guitariste repousse les limites de la distorsion. Chaque morceau ('Leathers', 'Girls', 'Black Hole', 'Medication', 'Hands Around My Throat',...) a une vie qui lui est propre. S'impose comme la musique d'un film imaginaire. Plus proche, bien évidemment, de 'Requiem For A Dream' ou de 'Enter The Void' que d'un Walt Disney Des chansons fortement évocatrices, filant crescendo pour finir en apothéose malsaine et cataclysmique. Une musique narcotique. Toute en montées et en descentes. Donnant l'impression de participer à une rave d'un nouveau genre. Une rave Rock. Dont on ne ressort pas indemne. Fébrile et dans un état de transe.

Ce fut décidément une bien belle soirée pour mourir.

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