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Empyr, The Subways et Serj Tankian [Les Paradis Artificiels] au Zénith

Débandade au Zénith. 2000 personnes seulement répondent à l’appel des Paradis Artificiels. L’annulation des Babyshambles ne doit pas être étrangère à cette désaffection. Empyr investit les lieux avec conviction. Les ex membres de Kyo, Pleymo, Watcha et Vegastar font table rase des succès précédents et doivent à nouveau convaincre. C’est sous un jour nouveau (New Day) qu’ils se présentent. Le premier album, passe haut la main l’épreuve du live. Les vocalises des deux Ben font trembler les slips et bottent sévèrement les fesses des sceptiques. Le concert est percutant, et va à l’essentiel avec un son lourd, presque intimidant. L’éclairage sobre participe à l’humilité de ce retour sur le devant de la scène. Ce soir (Tonight), Empyr livre un set épique. Les forces en place quittent le champ de bataille après un terrifiant Join Us, devant un auditoire médusé ! Espérons qu’un groupe de cette trempe ne sera pas récupéré par les midinettes.

Pete Doherty
retourne par la case prison et passe son tour. The Subways, suppléants de luxe retournent Lille avec leur rock abrasif. La claque fait très mal. Billy et Charlotte, les deux superbes rock n’ roll queen entrent en folie furieuse jusqu’au dernier accord. Le duo cinglé, harangue la foule, prend même les poses sexy les plus improbables pour satisfaire un public ultra réceptif. Billy se fendra même d’un énorme slam, devant une sécurité consternée. Oh yeah ! Un contraste saisissant avec la power pop toute en retenue de Nada Surf…
 

Popular à l’honneur d’ouvrir, comme pour se séparer au plus vite d’un hymne étouffant. S’ensuit alors l’exploration d’un tendre univers, en toute simplicité, entre « amis ». Souvent à fleur de peau, le public est pris dans la tourmente des émotions. We like what they say ! (I like what you say) Les sons oldies du clavier font toucher du doigt ces paradis artificiels qu’on nous promettait. Inside of love, très soul, très Motown, invite la fosse à se balancer. L’instant est à part, presque hors du temps, tout n’est qu’ici question d’amour (Always Love). Rarement le Zénith n’a aussi bien porté son nom.
 
Il est 22h30. Après un sound check interminable, Serj Tankian lance Empty Walls, titre phare de Elect The Dead. La voix du charismatique Monsieur Loyal est inaudible. Incompréhension. La salle entière scande les paroles, mais l’on passe tout de même à côté d’une bombtrack, déjà classique. Rageant. Difficile d’appréhender ce tour de chant, Serj se lançant parfois dans des improvisations plus qu’hasardeuses… La performance n’est pas à la hauteur d’un tel personnage. Celui qui, habituellement donne tant, semble en garder sous le pied. Le passable n’est pas envisageable et la déception peut paraître grande.
Oui, mais voila… Malgré un set mal ficelé, Serj dépose ça et là quelques mines assassines : le triptyque détonant : Feed Us, Saving Us, Sky Is Over, et l’inédit Sounds Of War chanté dans des aigus presque inaccessibles.

Au final, l’explosion n’est pas aussi grande qu’on l’aurait espéré. Et ce soir, The Unthinking Majority, à la nette impression d’un rendez-vous manqué.

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