Aujourd’hui10 événements

Family of the Year à la Péniche

Cela fait déjà quelques années que le Folk, sûrement en réaction au développement des musiques électroniques et digitales, a fait son grand retour. Allez, disons depuis le premier album, en 2001, des Moldy Peaches, groupe dans lequel l'exubérant Adam Green a fait ses premiers pas, et qui, paradoxalement, qualifiait sa musique d'Anti-Folk. Quoiqu'il en soit, l'entrée dans le nouveau millénaire s'est accompagnée d'un retour salvateur des guitares acoustiques ou électro-acoustiques avec l'émergence de groupes ou artistes talentueux tels que Devendra Banhart, les Fleet Foxes, Mumford and Sons, Angus et Julia Stone... Et, bien entendu, l'apparition de nombreux suiveurs, prêts à s'engouffrer dans la brèche, transformant le revival en effet de mode. C'est donc avec une grande suspicion que l'on accueille désormais les jeunes groupes portant l'étiquette Folk.

Ce qui est le cas de la Family Of The Year, nouvelle sensation californienne de cette scène prolixe. Surtout qu'avec un nom pareil, légèrement prétentieux, le radar à buzz fonctionne à plein régime, prêt à détecter une nouvelle fois un pétard mouillé. Mais à l'écoute de leur premier album, Our Songbook, face des petites merveilles d'universalité telles que « Stupidland » ou « Let's Go Down », renvoyant autant à l'univers des Beach Boys, des Fleetwood Mac ou des plus récents Ben Kweller ou Ben Folds, on ne peut que tomber sous le charme de ce jeune groupe. Et, par chance, c'est à la Péniche qu'il donne son tout premier concert français.

Joseph Keefe, guitare à la main, et son frère Sebastian sont les premiers à monter sur scène pour chanter en duo la chanson « Summer Girl », titre ensoleillé, californien en diable dont les divines harmonies vocales plongent l'auditoire à la fin des années 60 et font souffler un délicieux vent de Flower Power dans ses cheveux. A la fin du morceau, le reste des musiciens, James Buckey à la guitare, la somptueuse Christina Shroeter au clavier (certains membres de la gente masculine auront d'ailleurs extrêmement de mal à la quitter des yeux) et leur bassiste, nouveau venu dans le groupe, les rejoignent tandis que Sebastian s'installe derrière son instrument de prédilection, la batterie. Le voyage à Hippieland peut tranquillement continuer et chacun est ravi d'avoir pris son ticket pour monter dans le bus. Un voyage délicieux qui dure une heure, où on ne peut que se laisser bercer par les comptines Folk du groupe et savourer, le sourire aux lèvres, la joliesse bucolique des mélodies, leur joyeuse mélancolie, douce comme un retour en enfance, et, surtout, l'alliance des voix, chacun apportant sa contribution et faisant preuve d'un joli brin de voix, tout simplement envoûtante. Trip d'autant plus agréable que les conducteurs font preuve d'une joie d'être là, d'une simplicité et d'une modestie telles que l'on se met à rêver de faire partie de leur famille, les priant de sortir leurs instruments à chaque réunion familiale.

Steven Tyler, chanteur du légendaire groupe Aerosmith, a déclaré au sujet de The Family Of The Year qu'ils étaient « Des Mamas And The Papas sous acide ». Disons simplement, pour conclure, que leur musique procure, en fait, la même sensation que les bonbons acidulés et fruités de notre jeunesse : une irrésistible envie d'y revenir et de finir le paquet.

Revenir aux Live report Concerts
A lire et à voir aussi
193 queries in 0,379 seconds.