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Festival Les Nuits de l’Alligator au Grand Mix

Le festival itinérant Les Nuits de l’Alligator a entamé son périple à travers la France. Après l’ouverture à Caen mercredi, c’est au tour du Grand Mix à Tourcoing d’offrir au public une soirée de festival sur « des musiques roots d’ascendance américaine ».

Le voyage commence tranquillement avec Oh ! Tiger Mountain. Derrière ce nom mystérieux se cache Mathieu, un Marseillais. Quel rapport avec l’Amérique ? Ce bonhomme qui a vraiment un masque de tigre avec lui sur scène a en fait vécu dans le New Jersey. Mais les spectateurs peuvent approcher sans craintes. Accompagné de son ami Kid Francescoli, ce gentil fauve à la voix puissante fait découvrir au public les morceaux de son premier album « Sings Suzie » sorti en octobre dernier. C’est en live qu’on peut vraiment apprécier la voix et la musique de Oh ! Tiger Mountain. Alors que le public encore timide et frileux a tendance à se réchauffer au bar, la présence scénique de Mathieu et ses ballades Folk attirent l’attention vers la scène. Une belle entrée matière bien trop courte mais le temps est précieux pour enchaîner les trois groupes programmés ce soir.

Lindi Ortega ne se fait d’ailleurs pas désirer. La pretty canadienne nous emmène un tout petit peu plus dans l’univers de la Country. Avec elle et ses quatre amis musiciens, on passe la tête aux portes d’un saloon sans forcèment y rentrer. Cette Calamity Jane aux bottes rouges propose un ensemble esthétique très bien travaillé mais le style Country des morceaux est très effacé par le côté Pop. Mais ses fans ont l’air ravi et le crient à coups de « Hiha ! ». Entre deux phrases sur l’amour et ses difficultés, elle révèle le timbre chaud de sa voix avec « I’m no Elvis Prestley », « Little Red Boots » et surtout la reprise de Johnny Cash. Le public est ainsi prêt à swinguer avec le groupe tant attendu de cette soirée : Kitty, Daisy & Lewis.

Décidemment, le groupe londonien se fait attendre… Après deux premières parties et un changement de plateau un peu longuet, c’est presque timidement que la petite famille s’installe, chacun derrière son instrument de prédilection, ou presque. Si les parents restent postés en accompagnement contrebasse/guitare acoustique, les trois frères et sœurs se passent tour à tour harmonica, guitare, clavier, ou encore batterie en maîtrisant chacun d’entre eux avec une aisance déconcertante.

Ça ne fait aucun doute ; Kitty, Daisy et Lewis baignent dans le rockabilly depuis toujours… Le son à l’ancienne, les bananes, l’eyeliner, tout est fait (les mauvaises langues diront « surfait ») pour nous ramener tout droit dans les années 50. Même (très) serrés, les spectateurs ne tardent pas à remuer les gambettes sur leurs tubes les plus « puristes » comme la reprise des Canned Heat « Going up the country », ou celle de Johnny Horton « Mean son of a gun ». Leur tournée ayant aussi pour but de nous faire découvrir leur dernier album « Smoking In Heaven », ils enchaînent efficacement "Messing with my life" ou autre « I’m so sorry », ska gaiement agrémenté d’un invité trompettiste.

Même si certains trouvent que le show manque d’un « petit quelque chose » (une pointe de fougue propre au rock’n’roll ?), c’est avec plaisir qu’on rentre dans le salon de Kitty, Daisy, Lewis et leurs parents, et avec le sourire qu’on en sort.

 

 

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