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Finale du tremplin Musiques de R.U au Kino

Nous y voilà ! Après plus d’un mois de présélection régionale au Kino de Lille 3, il est temps de choisir les deux groupes qui représenteront le Nord – Pas-de-Calais lors de la finale régionale à Bordeaux le 14 mai. Parmi les douze groupes présélectionnés [voir note en fin de review], il n’en reste plus que quatre. Le président du jury (le responsable d’Action Culture à Lille 3) rappelle les quelques règles et présente l’ordre de passage des groupes : pas plus de 25 min sous peine de pénalisation ; Les Brin’Chieux, Paye Ton Schtreimel, What Planet is This ? et Rastapopoulos.

Les Brin’Chieux

« On pourrait baisser les lumières s’il vous plaît ? Comme ça, vous pourrez laisser vos mains baladeuses aller… ». « Moi j’aime bien les mains baladeuses ! » C’est ainsi que Les Brin’Chieux entament leur concert : avec plaisir et humour. Les Mains Baladeuses, puisque c’est son titre, est une « chanson post-romantique » (d’après le groupe). Plus qu’un concert, Les Brin’Chieux nous offrent un vrai spectacle. Sur scène : un banjo, une guitare sèche, une contre-bassine en guise de contrebasse, un accordéon, des instruments à vent : clarinette, trompette et saxo. D’ailleurs, ces trois derniers font les chœurs mais se la jouent aussi « bimbos » en nouant leur T-shirt comme on faisait dans les cours de récréation en primaire. Petite surprise pour ceux qui découvrent le groupe : clarinettiste, accordéoniste et banjoïste sont en fait des jammers ! Leur autre groupe qui, étonnamment, est aussi sélectionné pour cette finale régionale n’est autre que Paye Ton Schtreimel.
Le petit spectacle des Brin’Chieux se poursuit sous le regard amusé de Philippe Moreau, le chanteur des Mauvaises Langues. Et soudain tout s’arrête pour laisser place à La Famille à Dam’s. Un loup, une horloge, un chat… sur scène, ça bouge dans tous les sens ; une mise en scène genre théâtre de rue. La chanson monte en puissance et crée une vraie ambiance inquiétante, le sourire en coin. Puis Denis à l’accordéon vient nous décrire un peu ce qu’est le style « Java picolette traditionnelle » que joue le groupe : « un mouvement qui dure depuis le Moyen-Âge… » Transition parfaite vers une chanson du groupe qui date de 1288 : Jacqueline.
Les Brin’Chieux au fond, c’est une bande de copains qui fait la fête en musique et nous invite à partager leur joie d’être ensemble. « On va conclure par une petite valse, vu qu’on a que 25min… ». Juste un accord et puis s’en vont ! Vraiment petite cette valse ! …

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Paye Ton Schtreimel

La voix grave et rauque de Xavier, le contrebassiste, raisonne dans le Kino : « Bonjour à tous. Enfin, bonsoir. On commence par une chanson triste, un peu morbide… ». Cette sorte de complainte klezmer [cf. review] et ses « laolaolao » implorants nous plonge dans l’ambiance des bars perdus des pays d’Europe de l’Est. La setlist de Paye Ton Schtreimel n’a pas vraiment changé par rapport au concert de présélection ; mais la mise en scène est un peu plus poussée. D’un autre côté, ce concert-spectacle est bien tourné alors pourquoi changer ? C’est donc reparti pour un tour ferroviaire avec Le Train de 7h40 : « Embarquement immédiat » ! Et Sylvain à la clarinette se transforme à nouveau en locomotive impatiente, enfumée et agitée.
Un méchant dans la forêt : nous revoilà sur Une Île… la folie de Jack Sparrow n’est pas loin. Sur cette fameuse île, on retrouve la mouette poursuivi par le méchant pirate ; mais cette fois-ci, c’est Donald qui tient le rôle principal. Celui-ci demande d’ailleurs un peu plus de voix en retour. Donald est-il devenu sourd ? Sur scène, la chasse-poursuite entre le pirate et la mouette continue et amuse le public. Paye ton Schtreimel achève son concert avec un titre bourré d’onomatopées rigolotes (genre La Soupe au Chou et ses « bleuleuleulou ») que le groupe demande au public de reprendre avec lui… sans trop de réussite malheureusement. « Les groupes font ça ; donc on s’est dit qu’on allait le faire en mieux ». C’est un peu loupé mais le public a malgré tout apprécié la prestation.


What Planet is This ?

La bande d’aficionados de la Megadrive est de retour ! Le trio de geeks au look atypique de What Planet is This ? ne tarde pas à chauffer un public qui, a priori, ne lui est pas destiné. Il faut dire que, entre un V.Kago (batteur) complètement parti dans son trip « poum poum tchak » et un Toy Commander (guitariste) funky à souhait, le groupe donne envie de bouger. Et ce n’est pas le second titre qui va calmer les ardeurs : un riff qui rappelle un peu celui de Smells Like Teen Spirit et des « woohoo » à la Song 2 de Blur, la recette est toute trouvée pour électrisé le Kino. Et comme lors de leur concert de présélection [cf. review ], les WPIT font quelques vannes : « Bah alors, t’es pas venu à la soirée hier ? / Bah nan, je pouvais pas / Ah c’est dommage parce qu’il s’est passé un de ces trucs ! / Ouais ! Vers 16h, je rentre chez moi pour faire le ménage et là je tombe sur qui ? Mel Gibson qui dormait par terre… » On ne va pas vous la faire en entière, mais pour le coup, c’est un bide ! Heureusement, après cette introduction douteuse, le groupe assure derrière ses instruments.
Tandis que The Toy Commander nous fait profiter de ses déhanchés les plus funky, V.Kago nous démontre une nouvelle fois qu’il a les diables du disco en lui et CanBlaster, lorsqu’il envoie ses programmations, se transforme en DJ version "David Guetta balance des putains de mix". Pourtant, de manière générale la prestation de WPIT est un peu moins bonne et aboutie qu’aux présélections : les vannes poussées ne trouvent pas (ou peu) preneur, le guitariste aura débranché sa guitare par trois fois en tentant un saut rock’n’roll… peut-être l’effet de surprise qui joue moins. Ou le fait que What Planet is This ? soit le seul groupe « non-roots » sélectionné pour cette finale.
Néanmoins, le trio achève son concert sur de bonnes notes (électro) : « On va vous jouer une chanson qui parle d’un ami à nous, le premier super héros au monde : Jésus Christ ! » Jesus Theme est un titre un peu rap, sur lequel CanBlaster vient "poser son flow" la capuche sur la tête avant de se mettre à genoux pour prier. Pour finir, les What Planet is This ? balance un Rock Stage furieux, « un morceau en hommage à la Sega ». Ce titre déchire toujours autant ; et amuse aussi lorsque CanBlaster ramène des coulisses une énorme fausse Megadrive sur laquelle The Toy Commander se met à jouer. A la fin du titre, Mario meurt et les membres de WPIT s’écroulent. Fin de la partie, place au dernier groupe !

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Rastapopoulos

Le Kino est bien rempli lorsque les cinq membres de Rastapopoulos débutent leur set. Ou plutôt, lorsqu’ils finissent leurs balances assez longues. Le groupe entame un morceau, on pense que c’est parti et puis non, ça s’arrête. Le groupe essaye de décoincer l’ambiance avec une petite note d’humour : « Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, on fait les balances là ! » Mais celles-ci ne seront complètement achevées qu’à la fin du concert. Et c’est d’ailleurs ce qui va décourager les Rastapopoulos.
Malgré ces soucis (pour lesquels il ne pouvait rien), le groupe entame son concert et nous emmène en Irlande avec la cornemuse de Yannick. Le titre à l’intro « stressante » [cf. review] est une fois de plus au menu et entraîne une nouvelle fois le public avec lui. Le reggae aux accents parfois ska de Rastapopoulos est toujours aussi bon, mais l’enthousiasme n’y est plus. Le problème de balances aura rendu le groupe un peu terne et par conséquence, le public moins enjoué. Une finale en demi-teinte donc pour des Rastapopoulos dépités par le manque de professionnalisme de l’ingé son. Mais leur déception est compréhensible.
Pourtant, quelques fidèles (amis) pogotent devant la scène. François (guitare/chant) finit par aller régler lui-même ses retours sous les encouragements du public. Et histoire de finir ce concert sur une note positive, le groupe balance L’utopiste, titre qui avait emporté le public lors du concert de présélections. Les Rastapopoulos invitent le public à se lever et/ou à venir danser devant la scène, mais tous ne suivront pas. Dommage. A sa décharge, le groupe aurait sans doute offert un concert aussi bon que celui du 10 mars si les conditions techniques avaient été meilleures.

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20h30. Après les nombreux remerciements du président du jury, il est temps d’annoncer les vainqueurs. Maxence, batteur des Mauvaises Langues et membre du jury annonce le 2ème : What Planet is This ? ; et le premier finaliste de ce tremplin, annoncé par Bertrand, guitariste du même groupe, c’est Paye ton Shtreimel !
Les deux groupes sont invités sur scène. Xavier de PTS balance « un mot : mot ; deux mots : mot mot », et surtout tiens à saluer la performance de son accordéoniste, Denis, qui a assuré deux concerts (celui des Brin’Chieux et celui de Paye ton Schtreimel) avec une crève. Et alors que cette petite assemblée s’apprête à quitter la scène, V.Kago, batteur de WPIT fait son entrée pour remercier tout le monde et assurer que le groupe sera présent « dans toutes les foires et ducasses auto-tamponneuses ». Le public se marre et applaudit.
La suite pour ces deux finalistes : la finale nationale qui aura lieu à Bordeaux le 14 mai !

La liste des douze groupes présélectionnés : Saltomel Ô, Flabbergasting, Licksplit, Les Brin’Chieux, Phok’s Story, Cinnamon Screen, Hélène et les Pochtrons, What Planet is This ?, Twist of Soul, B-Road, Paye Ton Schtreimel, Rastapopoulos.
 

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