Holy Fire. Le feu sacré. Les Foals ne pouvaient plus judicieusement nommer leur dernier album. Car avec ce troisième disque, les Anglais sont désormais très loin du statut de jeune groupe prometteur qui leur collait encore à la peau il y a peu.
Ils font maintenant partie des valeurs sûres. De celles qui attirent les feux des projecteurs. Qui enflamment les critiques. Et qui incendient les foules. Comme en témoigne l'impact médiatique du dernier opus. Et la tournée actuelle. Qui se joue à guichets fermés. Face à un public qui permet de juger de l'ampleur du phénomène. Les Foals sont, en effet, devenus transgénérationnels. Jeunes, vieux, Fluokids, Hipsters, Rockers... La salle de L'Aéronef, en ce soir du 26 mars, est remplie de la manière la plus bigarrée qui soit. Et chacun piétine d'impatience.
Pour chauffer tout ce joli monde, du Rock à pilules. Avec les Australiens de Jagwar Ma. Trois petites frappes débonnaires semblant avoir été aspirées par une faille spatio-temporelle et débarquer du Manchester du début des années 90. Et, tout particulièrement, de l'Hacienda. Club plus que mythique de cette époque marquée l'ecstasy et autres psychotropes.
Musique électronique. Rock Primaire. Les Australiens évitent de choisir leur camp. Et décident de les fusionner. Dans un magma incandescent et orgiaque. Qui réchauffe le corps. Et donne envie de sautiller comme un idiot dans son coin. Les Jagwar Ma laissent entrevoir une énergie et un sens de la fête propre à foutre le feu aussi facilement chez les amateurs de Dance Music que chez les intégristes Rock. Les Happy Mondays ont-ils enfin trouvé de dignes héritiers. L'avenir nous le dira. A surveiller de très près, donc.
C'est avec le 'Prelude 'inaugural du dernier album que les Foals allument la flamme. Une flamme qui, tout au long de la soirée, ne vacillera pas un seul instant. Car le groupe, sur scène, se montre réellement impressionnant. On sent qu'il ne laisse rien au hasard. Et a mûrement réfléchi sa prestation. Le son est impeccable. Profond et puissant. Les jeux de lumières travaillés pour correspondre le plus parfaitement possible à l'ambiance des morceaux.
Très vite, le concert prend des allures de montagnes de russes. Grâce à la diversité, la richesse et la complexité du répertoire du groupe. Les Foals alternent chansons rentre-dedans, jouées toutes guitares dehors, et morceaux planants. Un concert bipolaire. Passant par différents états d'esprit. Jouant sur plusieurs registres, diverses atmosphères. Rock emphatique, sonorités Africaines, passages Funk, envolées expérimentales, mélodies éthérées, instants célestes s'enchaînent, se chevauchent, s'accouplent. Avec subtilité. Et l'harmonie du déséquilibre.
Les Foals confirment leur place dans la cour des très grands. L'incendie n'est pas prêt de s'éteindre.
