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Fujiya & Miyagi + Gold Panda + Jon Hopkins au Grand Mix – Paradis Artificiels

Ce soir au Grand Mix les "nerds" sont de sortie. Et comme il en faut pour tous les goûts, les adeptes de coolcats et autres meme  côtoient une foule branchée dont les magazines indés sont les bibles. Tout ce beau monde, et d'autres encore, est rassemblé devant Jon Hopkins. A l'inverse d'un DJ set, le monsieur ne se contente pas de passer deux vinyles bière et saucisse à la main. Au contraire, il crée une musique électronique très inspirée où flotte çà et là l'ombre de groupes dub ou trip hop à la Massive Attack. C'est que le monsieur n'est pas le premier bidouilleur venu, producteur reconnu au Royaume-Uni et au-delà, copinant précisément avec ce type de groupe. Véritable travail de fourmi dans les faits, Jon Hopkins est équipé d'un ensemble de machines avec lesquelles il produit des mélodies entêtantes. Alors on observe un temps les lumières, on ferme les yeux, et on s'imagine déjà sur quelque lieu de festival underground sur une terre brûlee par un soleil de plomb. De nombreux applaudissements closent la demonstration.

Le deuxieme intervenant est également un courageux solitaire, soutenu par une foule visiblement consentante. Plus d'un spectateur est venu écouter Gold Panda, qui avait déjà produit son petit effet à De Kreun non loin de la. Méthodes équivalentes et déballage de machines, mais changement d'ambiance. Le monsieur produit une electro à l'image de son nom : pleine de references, enjouée, lumineuse. Sur l'ecran, l'ambiance est au road trip tokyoite (mit chat - on avait bien flairé le truc dès le départ). Des images lumineuses, globalement claires même pour illustrer la nuit japonaise. Et une brise electro au parfum soudain oriental de parsemer le paysage du petit matin. Cela ne va malheureusement pas aller en s'arrangeant. Samples références et pop japonaise déboulent à fond de train pour les derniers morceaux. A ce stade, on voudrait un peu mourir, trop de lol-cat-tokyoite sont délétères.

Fujiya & Miyagi montent enfin sur scène. Drôle de groupe qui semble se contrefoutre de l'aspect scénique, et qui démarre son set par des chansons peu convaincantes (Cat Got Your Tongue, Minestrone). Néanmoins, ce n'est là que le début. Si chaque chanson est évolutive et va crescendo, il en est de même pour le concert, un peu à la manière d'Archive. Et à la manière d'un Numb, Knickerbocker Glory fait littéralement décoller le set, suivie par le classique Collarbone qui précède Pills. Les hommes de Brighton se révèlent d'excellents bricoleurs et l'aspect expérimental fait ressortir la filiation revendiquée avec Aphex Twin. Le concert se termine notamment par deux versions très travaillées, 16 Shades Of Black And Blue et Ankle Injuries. Un choix judicieux qui laisse mesurer le talent du combo, encore trop sous-estimé dans nos contrées.

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