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Gaëtan Roussel à l’Aéronef

La contre-(Louise) Attaque de Gaëtan Roussel

C’est un concert très attendu. Car c’est un artiste qu’on attend et qu’on admire. Ce soir, Gaëtan Roussel est à l’Aéronef et compte bien nous enivrer de son « gingembre » (Ginger).

Les lumières s’éteignent et un titre des Beatles raisonne dans la salle. Après cette intro un peu longue, Gaëtan Roussel fait enfin son apparition, tout sourire. « Salut tout le monde. Ça va comme vous voulez ? » L’artiste échauffe les mains du public avec son électrisant Clap Hands. Ce morceau qui alterne ponts acoustiques et mélodie rock embrase instantanément la fosse, surtout lorsque le chanteur, Joseph Dahan (basse), Daniel Jamet (guitare) et France (chœurs) viennent entourer la seconde choriste (chœurs, saxo) pour son solo de saxophone. Le concert vient de commencer mais l’ambiance est déjà agitée de chaque côté de l’Aéro.
Le groupe enchaîne avec Tokyo, titre électro-pop qui aurait gagné à être plus connu du public. Au milieu des plaques lumineuses de plexiglas, les musiciens sont en symbiose avec l’énergie du morceau. « Nous aussi ça va ! » assure Gaëtan, avant de lever le pouce pour remercier un mec dans la fosse qui vient de faire de même. S’ensuit l’entêtant Inside Outside sur lequel on aperçoit soudain une petite fille de 3-4 ans sur les épaules de son père au premier rang qui fait "coucou" au groupe. Et on la verra encore sautillante le reste du concert ! À la fin du morceau, l’artiste présente ses deux choristes et lance un « Santé mec ! » à une bière levée au milieu du public.
Avec Si L’On Comptait Les Étoiles, le jeu se calme un peu, ce qui permet de noter l’excellent travail de réarrangement des morceaux pour le live. Et de voir aussi à quel point Gaëtan Roussel incarne les ambiances de chacune de ses chansons, lorsqu’il grimace ou qu’il balance vigoureusement le rythme de sa main droite. Ce gimmick a d’ailleurs quelque chose d’assez entraînant et son charisme sur scène est incontestable. Le concert se poursuit dans cette voie romantique et douce avec Dis-Moi Encore Que Tu M’Aimes, tandis que le public accompagne la batterie en tapant des mains tout au long du titre.

L’atmosphère est colorée, notamment grâce à un jeu de lumières qui sert à merveille le show, et l’artiste est décontracté. Lorsqu’il repère un homme qui le shoote avec son portable, il taquine : « Les photos, les textos… Ça va comme tu veux ? » En guise de réponse, l’Aéronef l’acclame et l’artiste constate que « ça crie plus fort à droite ! ». L’échappée pop s’achève avec Mon Nom et Des Questions Me Reviennent. Des "Merci !" s’échappent de la fosse et Gaëtan Roussel ne manque pas d’y répondre : « Merci à vous ! Une petite dernière et on y va… (rires du public) Bon, elle était facile ».
C’est alors une vague d’euphorie qui emporte le public lorsque raisonnent les premiers sons du célèbre Help Myself (Nous Ne Faisons Que Passer). Il est évident que ce titre était attendu comme le summum du concert. Et on n’est pas déçu lorsque Philippe (percussions) entame un solo dantesque, à tel point qu’il en attrape mal aux mains. De son côté Joseph nous délecte d’une drôle de danse inspirée par "La Danse des Canards", ce qui rend son look "mafioso sicilien" complètement second degré et amuse la foule qui l’encourage. Le public reprend les paroles en chœur, saute dans tous les sens, tape des mains et la petite fille danse toujours sur les épaules de son papa. L’Aéronef est chaud et crie dès qu’il le peut. Le moment est intense !
La pression ne se relâche pas avec Backgammon, titre inédit sur lequel Joseph Dahan fait marteler sa basse par le batteur et ses baguettes. Puis Gaëtan Roussel reprend la parole : « Le morceau suivant est normalement chanté par Gordon Gano (du groupe Violent Femmes, ndlr) et s’appelle Trouble. Mais comme il n’est pas là ce soir, on va jouer en même temps qu’il chante. On a enregistré sa voix, donc il n’est pas là mais c’est comme si il était là » assure malicieusement le chanteur. Gaëtan a endossé une basse six cordes dont les sonorités accentuent le côté lancinant et intense de ce titre en partie instrumental. Après un DYWD bien fou qui fait encore grimper la tension, le groupe salue le public et part en backstage.

Au bout de quelques minutes d’applaudissements et d’acclamations, il réapparaît sur scène et remercie la foule. Le rappel débute en acoustique avec Les Belles Choses. Gaëtan nous offre ensuite un second inédit avec 1000 Milliards de Dollars sur lequel les deux choristes improvisent une danse digne de Philémon Siclone (dans Tintin, Les Cigares du Pharaon). Le chanteur-guitariste semble avoir gardé quelques belles compositions en stock pour un possible deuxième album solo…
Le rappel n’est cependant pas fini ! Car même si toutes les pistes de Ginger ont été passées en revue, le groupe nous a réservé une autre surprise : une énergique reprise de Psycho Killer des Talking Heads. Là encore la main droite de Gaëtan Roussel balance le rythme si bien qu’on n’a qu’une envie : se déhancher sur les « fa fa fa fa fa » qu’il scande de manière si spécifique. La (re)découverte du titre est un vrai plaisir. On réalise à peine l’osmose qui vient de se créer entre le public et l’artiste que celui-ci part à nouveau.
Mais il ne faudra pas attendre longtemps avant que le groupe revienne et entame une autre reprise. Cette fois-ci, c’est Joseph qui s’empare du micro. Après plusieurs (fausses ?) tentatives, il se lance pour chanter Love Hurts du groupe Nazareth. Sa voix de crooner se mêle avec brio à son look costard-cravate. Gaëtan l’accompagne finalement au chant jusqu’à la fin du titre. Cette langoureuse ballade est acclamée par le public qui en veut encore. « Désolé mais on n’a plus de morceaux ! » Les encouragements persistent et le chanteur avoue qu’il leur en reste un.
C’est en fait Help Myself que le groupe joue à nouveau, mais avec une énergie deux fois plus survoltée. La foule est dans le même état d’esprit et saute à l’unisson. Philippe nous offre un autre solo de percus et Joseph vient l’accompagner avec des baguettes, jusqu’à finalement les claquer rageusement sur un des tambours. Le break continue tandis que le bassiste nous gratifie à nouveau sa danse délurée au lieu de reprendre sa partie de basse, ce qui amuse Gaëtan Roussel.
Une fois le titre achevé, l’artiste salue son public, le remercie chaleureusement et présente tout son staff (des musiciens aux ingés son et lumières) avant de quitter la scène pour de bon. En sortant, on retrouve la petite fille qui chantonne encore les musiques de Ginger. Quelque soit leur âge, ce soir Gaëtan Roussel a marqué les esprits, même s’il « n’a fait que passer ».

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