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Gaëtan Roussel + Ours à l’Aéronef

Souvenez-vous. Il y a un peu moins d’un an, le 7 mai 2010, Gaëtan Roussel débarquait sur la scène de l’Aéronef. Un concert très attendu d’un artiste reconnu dans le Rock français. Les Louise Attaque sont en pause et les membres ont pris des chemins différents, mais c’est sans grande surprise Gaëtan Roussel, le chanteur du groupe, qui a fait le plus de bruit jusqu’à présent.

Son premier album solo, Ginger, a été très bien accueilli par le public et depuis il enchaîne les dates dans toute la France. Ce 30 mars 2011, il revient à l’Aéronef et bien sûr, nous y étions. Je dois d’abord signaler que je suis une grande admiratrice des Louise Attaque depuis leurs débuts. Je les écoute, je les aime, je les suis en concert, je les admire. Quand Gaëtan et Arnaud se sont échappés un peu du groupe pour former Tarmac en 2001, je les ai suivis également avec beaucoup de plaisir. Cependant, j’ai eu du mal à accrocher à Ginger. Gaëtan était là, sa voix, son jeu, ses textes... mais c’était un album inattendu et bien différent qui ne m’a pas emballé tout de suite. Et puis il y a eu le concert de 2010 à l’Aéronef, et j’ai appris à écouter l’album autrement. Depuis ça va mieux, je ne suis pas très “fan” de son album mais j’aime beaucoup certains morceaux. Et puis il y a eu le concert de 2011 à l’Aéronef.

Avant son arrivée sur scène, une question taraudait un peu tout le monde : va-t-il refaire le même concert ? Moins d’un an, pas de nouvelle tournée, pas de nouvel album... En arrivant à l’Aéronef l’installation de la scène laisse largement penser qu’on va assister au même concert. Qu’à cela ne tienne !
Après une première partie assurée par Ours, Gaëtan et sa fine équipe de musiciens entrent en scène. Pas moins de 7 musiciens l’accompagnent : un guitariste, une bassiste, un claviériste, deux batteurs, deux choristes (saxophoniste et tambouriniste à leurs heures).
Le concert commence fort avec “Clap Hands”, l’un des tubes du nouvel album qui plonge immédiatement le public déjà chaud dans l’ambiance. Après “Tokyo”, Gaëtan demande au public comment ça va, suite à cette remarque, quelqu’un soulignera qu’à Tokyo, en ce moment, ça ne va pas trop... Mais à Lille ça va... Alors on continue ! “Inside Outside” emboîte le pas de façon phénoménale avant un nouveau titre inédit.
Puis les premières notes du morceau “Help Myself (nous ne faisons que passer)” : le public crie et entre en transe avec le groupe.
La nouveauté est ici. Les arrangements musicaux sont à l’opposé du concert de l’an dernier, qui était très proche de l’album studio. Ici, les deux batteries ont toute leur importance. Quant elles partent dans une symphonie crescendo l’une et l’autre, l’Aéronef est en folie.
Après “Help Myself”, le titre “Trouble” impose un retour au calme.
Mais ce n’est que pour un instant, puisqu’à la fin du morceau, tous les musiciens s’avancent en bord de scène et entraînent les spectateurs dans des claquements de main rythmés qu’ils garderont durant tout le morceau suivant, “Dis-moi encore que tu m’aimes”.

Un nouveau retour au calme plus folk avec “Des questions me reviennent”, puis Gaëtan annonce qu’ils nous ont amené “un morceau pour danser”. Plongé dans le noir avec des saturations de guitare, une nouvelle chanson en anglais commence. Le résultat est un peu mitigé, mais après 10-15 minutes de morceau qui transforme la salle quasiment en dancefloor, l’effet est là. Le morceau s’arrête et reprend chaque fois de plus belle. Après un passage dans le noir avec des lunettes de leds, le morceau finit par s’arrêter pour de bon... Il était temps, certainement.
Le groupe revient avec un rythme plus calme et l’une des pépites de l’album, “Les belles choses”, puis un nouveau morceau inédit, en français.

Pour suivre Gaëtan dans son travail, je trouvais dommage qu’il ne fasse pas de reprises dans son concert, parce qu’il a l’art et la manière de s’approprier les morceaux et de leur donner une nouvelle dimension. Eh bien, c’est chose faite ! Le groupe reprend avec brio “Psycho Killer”, de Talking Heads, avant de s’effacer. Un premier “faux rappel”, avec “Si l’on comptait les étoiles”, très différent du morceau original, puis... un vrai rappel ! Le groupe revient et annonce qu’il va jouer avec plaisir, mais qu’il n’a plus de morceau... Ce n’est pas sans nous rappeler le rappel de l’an dernier, où ils avaient repris “Help Myself” une seconde fois. Ça ne manque pas cette année, nous aurons droit au même traitement ! Mais le morceau est entraînant et cette réinstrumentation tellement magique avec la batterie en fait un pur moment de bonheur. Et que dire lorsque les musiciens posent les instruments pour s’amuser sur scène, grand sourire sur leur visage... L’euphorie est contagieuse ! Le refrain est repris à plein volume par le public, c’est un moment quasi-magique...

Le groupe quitte la scène... Mais c’est sans compter sur l’insistance du public pour un autre rappel ! Alors que les techniciens indiquent qu’ils n’ont plus le temps, et que les musiciens s’en vont en disant au revoir, Gaëtan attrape sa guitare avec un sourire de gosse qui fait sa bêtise. C’est reparti ! Cette fois c’est “Inside Outside” qui se voit revenir sur scène pour un au revoir très chaleureux où chacun vient saluer le public sur le bord de scène. Un moment très émouvant, les lumières se rallument, le CD des Black Keys reprend l’avantage, le groupe s’efface, et chacun rentre chez lui, se souvenant de “ces belles choses”.

Alors, ce concert ? Pas vraiment différent de l’an dernier, c’est sur, mais tous les morceaux ont été retravaillés, réarrangés d’une main de maître, et les quelques inédits donnaient une note fraîche au concert. Avec sa guitare électrique rouge, ses riffs et ses fameux sauts jambes écartées, difficile de ne pas se rappeler le Gaëtan des Louise Attaque. Mais à le voir le sourire aux lèvres avec son groupe, il semblait avoir besoin de cette aventure en solo, et après avoir raflé la victoire de la musique de l’album Rock, celle de l’interprète masculin et celle du meilleur album 2011, qui pourrait dire le contraire ?
Finalement, on pourrait presque reprocher au groupe d’avoir “trop“ travaillé leurs morceaux. À part lorsqu’ils se lâchent, les morceaux sont carrés, pas une note de travers. Un morceau en acoustique simple et sans effet aurait sans doute été beaucoup apprécié pour finir cette soirée plutôt que de reprendre des morceaux déjà joués. Reste à voir ce que nous réserve le prochain album solo de Gaëtan, qui a déjà annoncé ne pas vouloir arrêter son aventure là !

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