La métropole lilloise est une terre prolifique pour la scène hardcore, qu'il s'agisse des groupes qui la composent ou des assos qui la font vivre, il y a une effervescence dans ce style, il faudra un jour se demander pourquoi... Alors quand l'affiche de Get The Shot, Hardmind et Sick Nerves s'est présentée, c'était l'occasion de ressortir l'appareil photo et d'aller voir ce que donne la scène hardcore actuelle. C'était le jeudi 21 novembre 2024 au Black Lab.
Faux départ. On entend les dernières notes du set de Sick Nerves au moment de pénétrer dans la salle surchauffée du Black Lab. La session de rattrapage sera obligatoire, le rédacteur s'engage, mais nul doute que la formation locale a su préparer le terrain pour les autres groupes.
Des autres groupes, c'est Hardmind qui poursuivra les hostilités (le mot est particulièrement approprié). Si entre les deux groupes, l'espace s'est fait dans le pit, on comprendra vite que ce n'était pas pour rien. Pas de transition, Hardmind donne dans le metal hardcore dur, violent, brutal. On ne sera pas trop surpris de par la réputation que s'est forgée le groupe. Si sur scène cette brutalité s'exprime par un set qui mise sur l'efficacité, dans le public c'est une moshpart permanente qui a rempli la fosse laissée à moitié vide pour les quelques danseurs. C'est un délire qui a ses adeptes, soit.
Quoiqu'il en soit, cette tendance s'inversera directement quelques secondes après l'entrée en scène de Get The Shot. Grande attente de la soirée, la formation canadienne n'avait plus foulé les scène de la métropole depuis des années, et que de chemin parcouru depuis... C'est sous les acclamations de leur frontman que le public est invité à rejoindre le devant de la scène. Ça n'en rendra pas la fosse moins nerveuse, bien au contraire, mais quel plaisir de sentir cette communion entre le groupe et son audience ! Si ce set de Get The Shot est physique (c'est le mot, vraiment), le groupe sort cependant des formules toutes faites du genre pour se distinguer par un côté mélodique bien présent sur scène. La crainte que cette claque perçue en album ne se retrouve pas en live est vite estompée mais par-dessus tout, c'est l'énergie et la générosité transmise par le groupe qui marqueront sans doute leur passage. Entre l'engouement du public, allant jusqu'à le groupe au micro entre deux stage dive, ou leur leader partageant cette ferveur depuis la fosse, nul doute qu'on attend juste que Get The Shot reviennent au plus vite dans nos contrées.
