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Get Well Soon & Musée Mécanique à l’Aéronef

L’Aéronef est à moitié rempli lorsqu’on y entre ce soir. En fait, le reste du public n’est pas encore arrivé. Il faut dire qu’à 20h un samedi soir, il est peut-être encore à table. Et c’est dommage pour lui car la première partie ne manque pas d’originalité !

Sur scène, une scie musicale, un accordéon et un mélodica… On se laisse vite emporter par ces douces sonorités. Mais qui est donc ce groupe ? C’est avec le troisième titre que nous allons l’apprendre : un ensemble de diapositives s’affiche en flou sur l’écran à l’arrière de la scène. Puis au fur et à mesure du titre, l’image se fait de plus en plus nette et laisse apparaître le nom du groupe : Musée Mécanique. Les musiciens de MM sont polyvalents et nous embaument de leur doux folk lyrique. Quelques murmures de xylophone par-ci, quelques notes de synthé par-là, la symbiose est parfaite et ne laisse place qu’au plaisir des oreilles. Il ne reste plus au groupe qu’à établir le contact un peu plus direct, entre anglais et français : « Nous sommes Musée Mécanique. It’s our first show in France, our favorite country in the world. We come from Portland. Nous venons de Portland… ». Les titres s’enchaînent avec la grâce d’un cygne voguant sur un lac. Le romantisme qui ressort de ces mélodies captivantes est évident ; ce concert est celui où il fait bon être avec son amoureux/se. D’ailleurs ce soir, beaucoup de couples sont présents parmi le public.
Pour The Things They Live, le groupe est rejoint par « Paul, the wonderful drummer of Get Well Soon » qui, en guise de batterie, n’aura besoin que de ses mains, d’une cuisse et de maracas. Il est difficile de ne pas succomber à la musique de ces Américains, située au croisement de Feist, Beirut et Yann Tiersen. D’autant que le groupe est sincère et humble : « I’ll try to explain something in French : Normalement, il y a cinq musiciens. Mais on est trois… What can I say more ?... » (rires du public). Le plaisir du public est indéniable : après un dernier morceau et quelques « merci », Musée Mécanique quitte la scène sous les applaudissements.

L’Aéro s’est rempli et le public semble impatient de (re)voir Get Well Soon (le groupe est déjà passé par l’Aéronef en mai dernier, cf. la review). La salle s’assombrit, l’écran s’allume et le film commence : une petite fille vêtue de rouge marche dans une forêt et nous parle, en anglais. La musique se met en route, les musiciens arrivent sous les applaudissements et avant que le concert ne démarre vraiment, ce simple message apparaît à l’écran : « Get Well Soon - Vexations » (titre de leur dernier album sorti le 25 janvier 2010). Un souci technique sur la batterie vient casser l’élan qu’a pris le groupe, mais Konstantin Gropper (chant/guitare), voyant que l’ingé son galère avec ce problème, rattrape vite ça avec quelques mots qu’il adresse à moitié gêné au public : « Euh… ça va ? ». Dès le début du concert, on sent que la bonne ambiance est de la partie. « Paul, ta batterie ne marche pas. Dis quelque chose en français » lance le chanteur, le sourire en coin. Et Paul de répondre : « My bass drum is broke… in french ! Je suis le petit-déjeuner. Le chat est sur la table ». La salle rit joyeusement, avant que Konstantin ne reprenne la parole pour lancer le titre suivant (We are Free) : « Merci. Nous sommes free ». Il y a ce petit quelque chose d’Arcade Fire dans Get Well Soon qui ravit ; sans doute la présence de Verena Gropper ou les « We’re free » repris en chœur par le groupe.
Au milieu des guitares, de la basse, du xylophone, du violon et des nombreux autres instruments de Get Well Soon, l’écran derrière le groupe fait partie intégrante du spectacle. Il diffuse même le chanteur filmé par une caméra placée au-dessus du public. On y retrouve aussi la petite fille sur certains titres, tantôt bébé, tantôt inquiétante. Même si le groupe ne parle pas plus que ça avec le public, on ne lui en tient pas rigueur : la communion ici est musicale et totale. D’ailleurs le public reprend a capella Tick Tack ! Goes My Automatic Heart jusqu’à ce que le groupe se retire. Seuls Konstantin et sa sœur Verena restent sur scène et nous offrent un duo guitare/chœur avant d’être rejoints par les autres musiciens. La tension monte et arrive à son paroxysme lorsque Get Well Soon coupe les micros et achève Angry Young Man a capella. Ce moment aurait été parfait si les groupies version homme de plus de 30 ans aux gros bras ne l’avaient pas gâché par leurs cris bestiaux. Le groupe entame ensuite son dernier titre, Roman Empire, tandis que sur l’écran un générique de fin défile, présentant les membres du groupe, les acteurs et finissant sur « Special thank to you, the city of Lille and l’Aéronef ». Get Well Soon se retire comme il est arrivé, dans le noir, sur une vidéo.

Puis le groupe revient pour le rappel avec Forest Fires. Mais c’est surtout le morceau suivant qui enthousiasme la foule. Konstantin accueille Musée Mécanique avec ces quelques mots : « This is a… une première mondiale. We’ll see what happens… On attend les paroles parce qu’on ne les connaît pas bien encore ». Le duo (à neuf musiciens) est un régal et l’osmose entre les deux groupes est sans appel. Le public se laisse transporter, le sourire aux lèvres. Après les « au revoir » et les remerciements, GWS et MM s’en vont. Les lumières se rallument et la musique de fond est relancée alors que le public acclame encore le groupe. Et les efforts de la foule vont être récompensés : Get Well Soon remonte sur scène pour un ultime titre, bien plus rock et énervé, qui achève en beauté le concert. 23h15, c’est définitivement fini et on peut dire que ce soir, les briquets méritaient leur sortie.

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