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Glass Animals + Weekend Affair au Grand Mix

Les élégants duettistes en chemises blanches et cravates fine de Weekend Affair lancent ce joli samedi soir, rehaussé de cônes satinés lumineux suspendus qui donneront à toute la soirée de très belles oscillations scintillantes, des bleus splendides et un light show étonnant. On songe aux Sparks pour la distance élégante et le format duo. On joue live pour la basse et la batterie, on sample le reste. L’accueil est excellent d’autant que la promo de l’album à sortir est assumée avec beaucoup d’humour, on en fait un cadeau de Pâques idéal et même un cadeau de Noël potentiel. Timbre sombre et voix grave, on pense à The National, par exemple, aussi. Vraie découverte, à suivre, une électro dansante et distanciée, avec une jolie touche organique. Welcome to your fate, l’album, est disponible dès le 24 mars 2015. Malgré les costumes on reconnaît Louis Aguilar sans ses crocodile tears et Cyril Debarge sans We are enfant terrible. Weekend Affair est leur cour de récré et on a envie de jouer avec eux.

Quand Glass animals arrive sur scène, on entend une symphonie de chants d’oiseaux en fond sonore et le groupe reçoit un accueil très chaleureux de la part du public qui démarre sur les premières notes et semble connaître l’album par cœur. On est très heureux de découvrir l’album live, qu’on avait défendu dans les chroniques. Le chanteur est immédiatement dedans, très groovy, laissant passer derrière lui les ombres fines de Ian Brown et ses Roses ou de Tim Burgess et ses Charlatans, davantage que Sky de Morcheeba finalement. Chaloupé et baggy on va les chercher sur ce terrain. On commence bien, fort, intensément. Dave Bayley est à fond dans son concert, rien à dire. 

On déclenche ensuite les infra basses et le charme opère un peu moins, l’architecture sonore de l’album laissait supposer de nombreux emprunts synthétiques pour la scène, mais là, on se demande souvent, très souvent qui joue et quoi et comment. Le test involontaire de la musique écoutée de dos (il faut aller au bar à l’occasion) était assez parlant… Beaucoup de pistes, beaucoup de sons, beaucoup de blips et pas toujours grand-chose de joué d’autant que les sons organiques sont moins puissants que les pistes samplées. La machine ne déraille jamais et personne ne se plante mais sa puissance écrase tout, les basses mangent un peu toutes les fréquences, les axes mélodiques de l’album sont plus durs à défendre. C’est mieux pour un club, c’est moins plaisant pour un concert. Le batteur se démène et tente d’amener plus de groove, on sort même guitares et basse en renfort à l’occasion mais loops et basses synthétiques emportent tout sur leur passage. Sans s’ennuyer vraiment, une vague impression d’uniformité naît tout doucement pendant la performance. Avouons-le, on se déconcentre.

On avait pourtant regardé des performances live  et cette impression synthétique n’apparaissait pas. On n’a peut être pas eu le temps, vu le succès, de tout repenser pour la scène, comme l’a fait Son Lux, conscient qu’il ne fallait pas emmener l’album tel quel sur ce qu’on fait bien d’appeler la route, un endroit chaud et vibrant, avec des virages, de la sueur et du groove, sur laquelle on prend parfois des risques. Ici, soumis aux impérieux désirs de machines sans états d’âme, on ne peut que suivre le beat métronomique et même doit-on laisser passer un solo quand on n’a pas eu le temps de le prendre. Peut être auront-ils le temps de passer du studio à la scène lors d’une prochaine tournée, de mettre un peu à nu tout ce barnum synthétique surpuissant qui ne les sert pas forcément, même si le groove est là. A revoir.

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