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Gothic Festival – Jour 3 – Gary Numan, IAMX, Apoptygma Berzerk, Welle Erdball, Hocico & more

Gothic Festival 2009 - Jour 3

Pour le 3e et dernier jour du Gothic Festival, un nombre de visiteurs nettement plus élevé et un public très en forme. A notre concours du t-shirt le plus drôle, le grand gagnant du week-end est certainement "keep out of direct sunlight". A 12h30, sur la petite scène, un groupe français, Curse Of The Vampire joue le rock gothique du dernier opus Anger & Agony, mais également d'autres morceaux, dont une toute nouvelle compo en exclusivité, Haunting Shadows. Mise en scène, ambiance batcave, son impeccable, basse agréablement profonde et voix magnifique, que du bonheur et le public ne s'y est pas trompé.

Les Lizard Smile n'en sont pas non plus à leurs débuts puisqu'ils tournaient déjà il y a dix ans. Ils jouent également du rock gothique, mais teinté d'electro. Si Placebo était un groupe gothique, ils seraient probablement Lizard Smile (à moins qu'il ne fusse Apoptygma Berzerk, voir plus bas). Des paroles profondes, une ambiance très particulière malgré un jeu de scène réduit, assez bluffant.

Premier du genre pour le festival, Hedera Helix propose ses morceaux en flamand. Leurs shows font partie de ceux par lesquels on reste scotchés tant le spectacle est étrange. Le Dr. Oscar Valerius Kandinsky arrive sur scène, très solennel, en tenue très proche de celle d'un prêtre... jusqu'à ce qu'il ouvre son col et qu'apparaisse une cravate. Ce tour de passe-passe est caractéristique de ce que sera le concert : intrigant, ambigu (jeu avec un miroir), étrange (des danseurs jouent les automates), varié (le jeu de scène de Maestro Virgule) et intellectuel (lecture). Le groupe qualifie parfois sa musique d' "intellectro" et on comprend pourquoi : les paroles ont une importance capitale, très mises en avant sans empêcher les rythmes electro indus de donner des secousses aux hanches des spectateurs (les Hedera Helix aiment les Welle:Erdball et ça se sent). Le public est invité à participer, notamment sur Angularis Aurea (aka La Fille est Morte).

Sur la grande scène, un très étrange spectacle : les Scary Bitches. Trois étranges femmes dont on ne devine pas bien le but (dégoûter, étonner, ... ?), proposent un rock gothique aux accents synthpop. On reste un peu puis on va attendre IC 434, dont le show se révélera extrêmement efficace. Geert a une sacrée voix et se révèle très bon showman. Ajoutez à cela une bonne dose d'electro vitaminée et vous aurez une combinaison parfaite. Rien à redire, on en redemande.

Grande scène à nouveau et voici l'electroclash de Client, soit Client A, Client B et Client C. Ces dames présentent Command, leur très réussi dernier album, bien représenté dans la setlist : Lullaby, Make Me Believe In You, l'excellent single Can You Feel très efficace sur scène, mais également d'anciens morceaux comme Client, Radio ou encore le planant Drive. Pour qui a déjà vu Client sur scène, le show ne présente pas de surprise : si Charlotte de Ash a remplacé Emily à la basse, le show ressemble fort à ce qui a fait le succès de Client. Le jeu de scène est suggestif (on n'a pas dit putassier, Kate Holmes n'est pas Lady GaGa), voire ambigu : Client A et B se rapprochent tel un couple, portent des tenues d'hôtesse de l'air et gants de cuir pour le quota fétichiste, et Client A n'a pas perdu l'habitude de fouetter le sol avec le fil du micro.

Devant la petite scène, on se demande à quoi va ressembler la légende batcave Specimen en 2009. Quelques chansons plus tard, on est parfaitement rassuré : non seulement ils vieillissent bien mais leur musique décoiffe, avec une setlist très glam rock (Electric Ballroom en fermant les yeux, c'est du T-Rex gothique). Jusque là ce dimanche est décidément parfait.

Hocico ne va pas faire baisser le niveau, loin de là. Si leur passage avait été apprécié en 2006, c'est un show d'un autre niveau que nous avons eu là et il est regrettable qu'ils ne soient pas passés en tête d'affiche. Si comme d'habitude, on aperçoit peu Racso, caché derrière ses claviers et des écrans de fumée, Erk se révèle particulièrement bon pour réveiller les foules. La setlist est particulièrement bien imaginée (proche de l'album live Tora! Tora! Tora!), navigant à travers les albums : The Shape Of Things To Come, Forgotten Tears, Bloodshed bien sûr, mais également Poltergeist en rappel. Et surtout, une énergie incroyable, beaucoup de communication, presque une communion entre Erk et son public, qui s'active de manière efficace. Un show absolument incroyable et pourtant ils ne sont jamais mauvais. Probablement le meilleur concert de la journée.

Welle:Erdball divise le public : comme plusieurs groupes electro, ils lancent de nombreux passages pré-enregistrés et ne jouent pas grand-chose en live. En tout cas, l'originalité du show, le charisme des membres et les nombreuses allusions à Kraftwerk ne sont pas désagréables - et musicalement c'est impeccable, forcément. Ils seraient bien restés un peu plus mais doivent repartir pour une question de timing, ce qui causera des déceptions.

Sur la grande scène, on s'attend à du spectacle avec Apoptygma Berzerk, plus rock que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Le concert débute avec le premier morceau du nouvel album, Weight Of The World, et pendant une heure les hits vont s'enchaîner, passant par les incontournables In This Together et Shine On et quelques morceaux du nouvel album, dont le brillant Shadow. Ils constituent un groupe un peu mainstream et il faut aimer la synthpop (ou plus exactement la futurepop) mais la batterie et la guitare sont bien gérées. Bien meilleur que prévu et très efficace : en une heure on n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer tant l'énergie de Stephan Groth est communicative. Bonne surprise.

Pour IAMX, le son est TROP fort et on se félicite d'avoir mis des protections auditives. Bring Me Back A Dog ouvre la danse quasiment dans le noir. Tout le long du concert une semi-obscurité règnera sur la scène. Le nouvel album se révèle aussi brillant sur scène sur disque et vu le niveau de Kingdom Of Welcome Addiction, ça n'était pas gagné d'avance. Nature Of Inviting est envoûtant, tout comme Tears Garden et le show au complet se révèle aussi beau et ambigu que My Secret Friend.

Le festival se clôt presque parfaitement : après un petit Suffer Well dans le Dj set précédant le concert, Gary Numan apparaît, soit : une légende, rien de moins. On a bien suivi son évolution, passant de la new wave à l'indus. Mais la surprise sera tout de même de la partie. Bon ami de Trent Reznor, Gary a vieilli, pas forcément très bien et on se demande lequel de Gary ou Trent copie le plus les petites manies de l'autre (ce qui a de bonnes et mauvaises conséquences dans les deux sens). Néanmoins, le son est tout bonnement énorme ! Exit les sons de claviers, certes présents, bonjour les grosses guitares et la batterie en puissance. C'est un concert de rock industriel et même les classiques Métal en milieu de concert et Are Friends Electric se fondent plutôt bien dans la setlist - assez éclectique il faut dire - avec leurs réarrangements. Si le show est assez décevant humainement (on ne sait où s'arrête l'attitude rock et où commence le mépris), musicalement c'est quasiment un sans faute. Pendant ce temps, Bernd a préparé ses platines et la fête continue pour les courageux ayant encore des jambes en état de danser après ces trois jours de folie, en attendant la prochaine édition, qui aura lieu mi-juillet 2010...

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