Jeudi 17 mars 2011, Hub et NLF3 s'emparaient de la scène des concerts du jeudi à la Condition Publique pour nous embarquer pour un voyage sonore très intéressant.
Hub, à la croisée entre Drum&Bass, electro et expérimentations sonores propose un live qui se dévoile progressivement jusqu'à son point culminant. L'ensemble de sa performance est tissé comme une succession d'instantanés musicaux uniques. Chaque piste se compose de samples et d'improvisations intéressantes qui forment une musique instable, qui hésite entre les genres. Son attitude sur scène comme bien des musiciens electro, reste quelque peu statique, mais le jeune homme se lâche progressivement au fur et à mesure qu'il nous entraîne dans son univers sonore. On retrouve quelques passages plus mélodiques qui permettent d'offrir des pauses et d'apprécier l'idée d'expérimentation et de mélange des genres que revendique l'artiste. Autre fait notable, le musicien s'accompagnent de visuels compilés à un rythme précipité issus d'images d'archives, de programmes télé ainsi que d'images au contenu engagés ou à connotation historique et artistique. Un concert prometteur pour cet artiste qui s'est lancé voilà un an à peine en solo.
Après un début de soirée bien commencé, vient, ce que j'appelerais très peu objectivement, le "clou du spectacle", NLF3 composé de Nicolas “Don” Laureau, Fabrice “Flor” Laureau et Jean-Michel “Mitch” Pires . Le groupe est à la croisée entre le post-rock, l'electro et l'ambiant. Le concert en lui-même se présente comme un voyage sonore polymorphe, organique qui reste très mélodique et accessible. On peut voir entre les musiciens une réelle complicité, instinctive et technique à travers quelques hochements de têtes indiquant changements de tempo, passements de gamme et autre transition musicale. Ce que NLF3 donne à écouter, c'est une véritable expérience sonore rafraîchissante et atypique qui n'est pas sans rappeler le groupe américain Gang Gang Dance qui exploite aussi la veine d'un post-rock teinté de mélodies électroniques. On pourra remarquer l'excellente technique des musiciens à travers une souplesse d'exécution digne de jazzmen ou de percussionnistes.
Dès les premières mesures, on a l'impression d'être téléporté ailleurs, dans un lieu exotique et envoûtant. Au fur et à mesure qu'un tissage alambiqué de guitares et de rythmiques répétitives se construit, NLF3 nous emmène toujours plus loin. La mélodie se fait parfois plus vocale et plus décontractée à travers l'apparition d'un chant à peine perceptible et de ballades fredonnées. Pour faire court, on pourrait qualifier la musique de ce groupe parisien dépaysante, créative et fascinante. Le public n'a pu contester cette fascination, incitant lors d'un rappel le groupe à nous offrir encore quelques instants planant et le groupe, après une brève pause, nous a proposé quelques morceaux issus de leur précédent opus. Il n'y a pas à dire, Beautiful Is The Way To The World Beyond qu'on pourrait traduire par La Voie Vers Le Monde De L'Au-Delà Est Magnifique, mérite bien son titre et présente dignement la qualité de ce groupe.
