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Idles + Bison Bisou à l’Aéronef

07 décembre 2017, Johnny n’est plus. La France se lève dans le deuil, le ciel gronde, les nuages sombrent, mais c’est à l’Aéronef que la foudre s'abattra ce soir. Composée de larsens et de fureur, la tempête sera post-punk avec Idles + Bison Bisou.

BISON BISOU - Groupe nordiste détonnant

La soirée commence fort avec BISON BISOU. Pas besoin de traverser la Manche pour se chauffer à blanc, les Lillois s’en chargent très bien. Le combo nous présente des compositions palpitantes, aux accents punk, hardcore ou post-rock. Le quintet indie-rock entrechoque rythmes effrénés, guitares saturées, chant saccadé et structures complexes. Sorti cet année, leur deuxième album “Bodysick” est mis en valeur en live, marqué par une maîtrise de jeu frappante. BISON BISOU s’envole progressivement de l'underground nordiste pour tourner dans le Benelux et l’hexagone entier, et son expérience scénique se fait ressentir. Le chanteur se donne des airs faussement timides entre les morceaux, mais sait parfaitement donner vie à ses textes, portées par les instrus puissantes et obsédantes du groupe. Et si le groupe manque peut-être encore de singularité dans son identité, on attend la suite avec impatience.

IDLES - La fureur de vivre

Place maintenant à IDLES, grande sensation post-punk de 2017. Le groupe vient de Bristol,  et à entendre l’accent tranchant du chanteur Joe Talbot, ça n’en fait aucun doute. Avec son premier album sorti cet été, IDLES a fait l’effet d’un pavé jeté dans la mare. “Brutalism” porte bien son nom et propose une musique furieuse, aux textes dérangeants et rageurs, définitivement anglo-saxonne. Si le combo est adulé par beaucoup de médias comme la BBC, c’est surtout par leurs performances scéniques que les anglais se font remarquer. Et on va pas se mentir, leur live à l’Aéronef n’a pas déçu.

Le band attaque lentement avec un titre peu connu “Collossus”, pour nous permettre de plonger progressivement dans son univers chaotique. Un monde où la violence règne, où les rythmiques explosent au service de paroles sombres, brutes, mais subtilement teintées d’humour noir. Le live décolle littéralement avec le 3ème morceau “Mother", tube emblématique d’un album composé à la suite de la mort de la mère du leader du groupe. Les musiciens, notamment les deux guitaristes, sont déchaînés. Ils parcourent la scène, sautent et rejoignent la foule au rythme de leurs élucubrations soniques, foutraques mais parfaitement ajustées.

IDLES communique une énergie immense, hypnotique. Leur concert est cathartique, un défouloir de pulsions où Joe Talbot dépeint son mal-être avec hargne et ironie. Des titres comme "Well Done" ou "Heel/Heal" se transforment en hymnes sur scène, repris par une foule électrisée. Le groupe de Bristol puise son inspiration à la source du punk mais y ajoute une touche subtile, aussi violente que pop, où les guitares bruitistes se mèlent à des refrains curieusement irrésistibles.

Ce qui fait la force des IDLES, c'est aussi leur dimension clownesque. Même si leur musique n'est pas à prendre avec des pincettes, le groupe enchaîne les postures ridicules, blagues potaches et nous offrira même une reprise a cappella d' "All I want for Christmas is You". Le live s'achève sur l'explosif "Rottweiler" et les bad dudes quittent un public conquis et groggy. Dans un dernier effort (pas forcément nécessaire ?), la foule entamera une chenille sur "Gabrielle" de Johnny.  On ne jugera pas, mais ce soir c'était IDLES, notre idole des jeunes.

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