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Joan As Police Woman + The Prince Of Assyria au Grand Mix

Nul besoin d'épiloguer. Cette soirée du 24 février 2011 au Grand Mix fut une triste soirée. Une de ces soirées où l'on se dit que l'on aurait mieux fait de rester dans son canapé auprès de sa douce à buller devant la télé. Pourtant le programme était alléchant.

Une première partie encensée par les critiques : Prince of Assyria. Le projet de Ninos Dankha, artiste né à Bagdad avant d'être élevé en Suède par des parents ayant fui le régime irakien. Doté d'une belle voix, qui n'est pas sans rappeler celle de Stuart Staples (chanteur des Tinderstinks), celui-ci offre des chansons intimistes et fragiles, mêlant anglais et arabe, simplement accompagné d'un claviériste et d'une guitariste jouant avec les silences. L'univers de Ninos est un monde fait uniquement de tristesse, de spleen et de désolation. Et si on ne peut nier le sens mélodique des compositions, le groupe manque de charisme et peine à faire partager la sensibilité à fleur de peau du chanteur. Ses complaintes ne transportent pas et ne communiquent qu'une sensation: un profond ennui.

Malheureusement, ce n'est guère mieux avec la tête d'affiche: Joan As Police Woman, trio formé autour de l'Américaine Joan Wasser et qui a, pourtant, livré trois albums touchants, sensuels et sensibles, au groove liturgique (Real Life en 2006, To Survive en 2008 et le petit dernier The Deep Field). Le concert a tout de la rencontre ratée. On se regarde dans le blanc des yeux, on cherche à se charmer mutuellement mais le coeur n'y est pas. On commet même des bourdes. Joan demande dans quelle ville elle se trouve, montrant ainsi le peu d'intérêt qu'elle porte à cette soirée. Alors elle comble. Elle joue. Principalement des titres du dernier album. Mais le charme n'agit pas. Un peu comme dans une correspondance amoureuse avec un(e) inconnu(e) où l'on est charmé par les mots, l'émotion qui se dégage des lettres et qui débouche, en fin de compte, sur une déception quand arrive le moment fatidique du premier rendez-vous. Des silences gênés se font entendre. Deux ou trois minutes de silence s'installent entre les chansons. Joan Wasser accorde sa guitare, boit de l'eau à la bouteille, se bat avec son décolleté qui s'entre-baille dangereusement mais n'a rien à dire... Et nous non plus... Les chansons sont jouées platement, sans entrain particulier. Elles sont identiques à leurs versions studio. Aucun arrangement nouveau ne vient créer la surprise. Une partie du public s'en accomode. Une autre quitte la salle en raison d'un trop grand ennui. Arrive le morceau final : « Say Yes ». Et bien non, nous n'accepterons pas un second rendez-vous... Nous trouverons, lâchement, un prétexte pour ne pas venir. Et nous ne répondrons pas aux messages laissés sur le répondeur.

  1. lila

    Je ne suis pas d'accord avec cette review... nous avons passé un bon moment intimiste et très sympathique... pas ennuyé du tout

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