L’Australie était à l’honneur ce mercredi soir pour le plus grand plaisir d’un Aéronef plein à craquer. Loin du stéréotype des kangourous et des surfeurs, qui sont à l’Australie ce que sont les vaches et les footballeurs du dimanche pour le Nord ; la soirée nous aura permis d’assister à un spectacle étonnant, de faire connaissance avec un néo lillois assez sympathique et de bouger au rythme des morceaux funk et folk du Trio rendu mondialement célèbre en 2004 avec l’album Sunrise Over Sea et dont le dernier opus Grand National est sorti fin mars.
La première partie assurée par Mick Hart nous a permis de découvrir l’univers coloré et chaleureux de cet australien, Lillois depuis peu. Accompagné d’un percussionniste et de sa guitare, sa musique s’est postée entre ballades et morceaux plus funky. Entre deux chansons et dans un français plutôt maîtrisé, Mick fait participer le public enthousiaste. Il nous aura fait découvrir une partie de son répertoire et aussi une reprise de « Redemption song » de Bob Marley. Une bonne première partie histoire de chauffer un public qui n’attendait que ça !
Après les réglages des instruments un peu longs, une voix lointaine nous surprend, freudonnant « Feeling good » de Nina Simone et le John Butler Trio fait enfin son apparition, sous les acclamations du public. Il débute son set par « Better Than » et « Daniella » les deux premiers morceaux du dernier album. Dès les premiers sons de guitare, la foule est subjuguée par l’énergie qui se dégage de la scène.
La voix de John Butler, son timbre particulier posé délicatement sur des morceaux calmes comme « Caroline » et les longues mélodies instrumentales ont envoûté le public, le transportant dans une douce torpeur ; une sorte de masse sonore semblait alors flotter dans la salle pendant la première partie du concert.
Avec des chansons plus funky comme « Treat your mama » le public est transcendé. Les rythmes folk-blues ont rapidement fait monter l’ambiance dans la salle, permettant au trio d’opérer dans un déchaînement de cordes et percussions, mettant en avant tour à tour le batteur Michael Barker et le (contre)bassiste Shannon Birchall.
John Butler montre qu’il sait rester proche de son public, toujours prêt à raconter une anecdote sur une chanson ou un moment de sa vie. Par exemple « Gov did nothing » , écrite après que le chanteur ait été stupéfait par la réaction du gouvernement américain lors de l’ouragan Katrina ayant frappé la Nouvelle Orléans en 2005 (leur tournée américaine commence ce 28 avril à cet endroit). Il confiera plus tard dans la soirée au public qu’il s’en veut de ne pas avoir appris à parler français, surtout au moment où son ampli craque, l’empêchant momentanément de continuer le concert.
Le problème résolu, et après une petite impro, le groupe s’empresse d’enchaîner sur « Zebra » , morceau emblématique de l’album Sunrise Over Sea dont il chantera le titre éponyme en duo avec son ami Mick Hart.
La deuxième moitié du concert se déroulant sur un rythme effréné entre solos du batteur et du bassiste ; John seul à la guitare calme le jeu pendant presque 15 minutes avec une version d’ « Ocean » magnifique qui laissera le public scotché sur place quelques secondes avant une ovation méritée. Le groupe clôturera sa prestation par un « Peaches and cream » dont tout le public reprendra le refrain puis enfin par « Funky Tonight » , qui permettra à la fois aux musiciens et aux personnes présentes dans la salle de se défouler une dernière fois.
Le show aura été d’une grande qualité, avec un John Butler au sommet de son art, un batteur considéré comme le meilleur d’Australie et un bassiste très inspiré. L’occasion pour le groupe d’offrir une prestation impressionnante de 2h30 au public ravi de l’Aéronef.
Le spectacle aura été un régal tant pour nos yeux que pour nos oreilles, et à défaut de voir le Trio revenir bientôt sur nos terres, on pourra se consoler avec Mick Hart qui sera à coup sûr prochainement sur scène dans la région.
