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Korn, Soulfly & Flyleaf au Zénith

Ça fait tellement longtemps que j’attends ce moment, voir Korn en vrai. Le groupe qui m’a fait aimer la musique, le métal, le groupe qui m’a donné envie d’être musicien. Le groupe de mon premier album, de mon premier poster, de mon premier T-shirt de métal aussi … même si ça fait un moment que j’ai décroché (je les ai lâchement abandonné en cours de route après Issue), c’es un peu comme si j’allais voir Dieu (avec tatouages et rastas) se dandiner sur scène.
J’arrive très en retard, je n’ai donc pas pu voir la performance de flyleaf (toutes mes excuses).
En effet, lorsque je débarque enfin au Zénith, la voix ne trompe pas, c’est bien Max cavalera qui est au micro. Ancien fan inconditionnel de Sepultura et fan du premier album de soulfly, je m’en veux d’être arrivé en retard. Si Sépultura était une légende, Soulfly est la preuve que Max Cavalera n’a pas besoin de son frère et des deux autres pour faire du bon métal. Après quelques albums décevants et d’incessants changements de line-up, beaucoup se posent la question de savoir se que va livrer l’une des figures les plus charismatiques du métal. Du bon gros son ou un remake raté de Sépultura ?
Max avait annoncé son dernier album, Dark ages, comme un retour aux sources et en effet, c’est le cas. Si le changement de musiciens n’avait pas fait de miracle pour « Prophecy », ce dernier CD est nettement mieux. Des guitares explosives, une voix tonitruante qui ferait rougir n’importe quel chanteur de métal, une basse bien lourde et une batterie irréprochable. Tous les éléments sont réunis pour de la bonne musique. A cela viennent s’ajouter des petites sonorités brésiliennes qui ne sont pas sans déplaire et des invités plus prestigieux les uns que les autres (en t5 albums, Soulfly aura accueilli Chino Moréno (Deftones), Fred Durst (limp bizkit), Corey Taylor (Slipknot), Tom Araya (Slayer), Christian Olde-Wolbers de Fear Factory et j’en passe).
Sur scène, le quatuor donne bien. Mickey Dooling (guitare) saute partout, tandis que le bassiste reste dans un style plus calme. Max, lui, donne tout se qu’il a et inonde le Zénith de la puissance destructrice de sa voix. Le public est ravi, même si certains sont outrés de voir Soulfly assurer des premières parties. Le quatuor a déversé du bon gros son et la foule ne demandait que ça, une bonne mise en jambe avant l’entrée sur scène de Korn.
Après une bonne demi-heure de pause et quelques bières, la foule revient en nombre et appelle le quatuor issu de Bakersfield. Une émeute a failli éclater rien que quand le vigil a apporté le micro de Jonathan Davis. La salle est soudain plongée dans le noir. Des lumières rouges s’allument et la musique démarre, calmement. L’intro de « it’s on » commence à s’élever dans la salle. Encore personne sur scène. Certains patientent calmement avant de voir leur rêve devenir réalité, d’autres, comme moi, n’en peuvent plus et commencent déjà à pogoter. Le rideau tombe dévoilant une batterie digne de ce nom avec derrière, le magnifique
David Silveria, aussi bogoss tombeur que batteur talentueux. Aussitôt le beat démarre. Ca y est la foule craque, rien que le fait de voir l’un des musiciens de Korn la fait disjonctée. Il aura fallu à Korn moins de 5 minutes pour transformer le public en raz de Marrée, et même pas besoin de monter sur scène, la classe !
Les autres membres de Korn font leur entrée un par un. Etant fan des premières heures, je regrette évidemment l’absence de Brian Welsh (ou Head), qui a préféré le chemin de la croix à celui de la musique. C’est du moins la version officielle, les bruits ne manquent pas de courir. Certains pensent que Head a quitté le groupe suite à l’évolution de ses 4 compères, d’autres prétendent qu’il aurait été viré par Jonathan qui souhaitait remplacer la guitare lourde et saturée de Brian par des samples plus atmosphériques, bref, personne n’en sait rien. S’il doit y avoir une part de vérité dans chaque explication, la version officielle apparait comme la bonne, Brian s’étant réellement lancé sur les traces de Dieu.
Le seul regret de la soirée est de courte durée, l’intro s’achève. « goooooooooo », c’est parti ! Le concert est lancé ! Le public ne se fait pas prier pour se déchainer ! Après quelques chansons, les deux rideaux qui demeuraient tirés de chaque côté du batteur tombent et laissent place à 4 musiciens masqués, deux percussionnistes, un machiniste et un guitariste. Croyant dans un premier temps qu’il s’agit de Slipknot, j’observe plus en détail et en conclut que non, se n’est pas eux. Ils resteront jusqu’à la fin du show, apportant leur complémentarité à Korn. Deuxième guitare bien lourde, percussions originales et puissantes, samples atmosphériques, Korn est enfin comme Jonathan Davis le rêvait, et comme le public l’aime. M’étant arrêté à Issue, j’ai peur de ne connaitre aucune chanson, je me suis même surpris à avoir peur de m’ennuyer, d’être déçu. J’en arrivais à finalement ne pas vraiment vouloir y aller, je n’avais pas envie de voir l’image que j’ai du groupe qui fut le plus marquant pour moi se dégrader. Je comprends vite, à mon plus grand plaisir, que se ne sera pas le cas. En plus de chansons que je ne connais pas mais que j’apprécie (je vais vite aller chercher les CD qu’il me manque, quelle connerie j’ai fait de ranger Issue après la première écoute et de ne plus jamais l’avoir ressorti), Korn enchaine les « tubs » tels que « Shoots and ladders », « clown », « twist », « it’s on », « freak and a leach », « got the life » et j’en passe ! La foule est déchainée, aux anges, comme moi. Cette heure sera entièrement dédiée à Korn, aux pogos et aux slams, impossible de penser à autre chose. Quand Jonathan Davis demande au public de crier, tout le monde s’exécute, et à fond ! Les gens qui passaient devant le Zenith ont du être surpris, les cris ressemblaient plus à des cris de guerre genre Braveheart ou Gladiator qu’à des fans à un concert, c’est dire l’ambiance survoltée qui régnait. Jamais je n’aurais cru que des groupes comme Korn, Soulfly ou encore Deftones se déplaceraient jusqu’à Lille, alors pas question de les décevoir ! Si le public nordiste dispose déjà de l’aura du meilleur public français, il est grand temps d’étendre cette reconnaissance au monde entier. Korn a bien compris à qui ils avaient à faire et jouent le jeu, pour eux non plus, pas question de se retenir !
Les riffs s’enchainent, souvent remanié. Le son de munky est d’une limpidité impressionnante. Net, puissant, parfois doux, toujours précis en tout cas, parfait en fait. Le son de basse reste fidèle aux premiers albums, bien sourd et dynamique, se mélangeant parfaitement à la double pédale de David Silveria, clairement l’un des meilleurs batteurs du monde. Il est tout se qu’un groupe peut attendre d’un batteur, parfois puissant, parfois pas, discret à certains moments et prédominant à d’autres. Pas la peine de chercher, pas une erreur, ni la moindre inexactitude. Leur show est tout simplement parfait. Et que dire de Jonathan Davis ! Si son pied de micro est une merveille, il l’utilise bien peu et préfère assurer le jeu de scène. Son chant est incritiquable, tout simplement unique. Quand on les voit sur scène, on comprend tout de suite pourquoi ce groupe est devenu se qu’il est, et comment il a réussi à créer un style de musique qui est aujourd’hui l’un, voir le, plus répandu. Plus impressionnant encore, ce groupe n’a cessé d’évoluer alors qu’il aurait pu se satisfaire en se contentant d’exploiter tranquillement le filon qu’il venait de créer. Ne comprenant que très partiellement l’anglais, je ne comprends pas vraiment pourquoi je me retrouve à chanter Happy Birthday To You, une histoire de frère et de bébé je pense.
Jonathan Davis annonce ensuite « a very special song ». L’intro de batterie de trompe pas, il s’agit bien de Blind !!!!! La musique qui les a fait connaitre, la musique par laquelle je les ai découverts à leurs débuts. Inutile de préciser l’état dans lequel se trouvait le public, d’ailleurs ça m’arrange parce que c’était assez indescriptible. Tout le monde bougeait, profitait, certains en arrivaient même à pleurer. Le concert s’achève sur la musique par laquelle le groupe a commencé, aucun doute, Korn fait tout avec classe.
Une fois les lumières éteintes et le groupe sorti de scène, la foule se déverse du zénith, épuisée, en sueur mais ravie. Je suis étonné lorsque je regarde l’heure sur mon portable. Déjà la fin, j’avais sincèrement l’impression que le concert n’avait pas duré plus d’une demi-heure. A peine sorti on sent la nostalgie dans le regard des gens, tous donneraient n’importe quoi pour remonter le temps et revivre ce concert d’exception. Malheureusement, il va falloir attendre le prochain. Plus qu’une chose à espérer, qu’ils reviennent vite !
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