Après le traditionnel pot de présentation de la saison, le concert de rentrée du Grand Mix débute avec les Zurichois de Fai Baba, prolifiques songwriters si proches de l'esprit americana qu'on les croirait issus du pays de l'Oncle Sam, lorgnant vers Deerhunter à qui on les compare régulièrement, mais aussi les faces B de Tame Impala. Aussi bons en live que sur album, ils ne sont pas particulièrement présents pour disserter avec quiconque, leurs instruments parlant pour eux et leur musique transperçant la peau. Si le rendu live peut paraître austère de premier abord, il suffit de tendre l'oreille et de se laisser porter pour apprécier ce rock subtil tendant vers le psychédélique à ses instants rêveurs. Sad and Horny, dit leur dernier album : finalement c'est un bon résumé de leur oeuvre.
Changement d'ambiance complet pour ce qui va suivre, donnant l'impression d'une boum de pré-adolescents. Le public rassemblé au bord de la scène a d'ailleurs considérablement rajeuni, et de nombreuses jeunes filles se pressent pour apprécier ce groupe dont la moitié provient de feu The Dodoz. Cette nouvelle formation s'appelle Las Aves et rassemble un public hétérogène ce soir, composé d'habitués de la salle venus principalement écouter Fai Baba, de fans du groupe et de jeunes profitant d'une première date locale pour se changer les idées. Des problèmes techniques conséquents, longs à régler, vont donc voir le groupe perdre la première partie du public, pas plus motivée que cela après un début de chanson qui présageait du pire en matière de communication putassière. Le groupe bénéficie pourtant d'un capital sympathie plus haut que prévu, très motivé et surmontant les difficultés techniques de manière professionnelle et franche. Et, surtout, musicalement comme textuellement, c'est bien plus intéressant que prévu, concentré d'influences variées. La première impression n'étant pas toujours la bonne, avec le recul d'un concert, le groupe mérite d'être suivi. Leurs messages féministes, leur travail conséquent sur plusieurs années, leur évolution autour de sons hétérogènes et le côté léger de leur pop à la Santigold en font définitivement un projet intéressant. Non seulement c'est catchy, mais c'est tout sauf idiot.
