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Les Inrocks Jour 3 à l’Aéronef

Troisième soir, et c'est encore un public différent de celui des 2 précédentes soirées qui peuple l'Aéronef.
Ce soir, c'est plutôt slim et talons hauts!
La jauge n'atteint pas ses limites, et ne les atteindra d'ailleurs pas ce soir tant il y avait à faire sur Lille en cette fin de semaine (concert des Marcel et son orchestre entre autres...).

_ Pour ouvrir les festivités, genre jolies filles, on accueille BAT FOR LASHES.
Je ne connais ce groupe que de nom, emmené par l'envoûtante Natasha Khan, ayant déjà travaillé aux côtés de son ami Devendra Banhart, pour ne citer que lui.

D'entrée de jeu, le mystique est de rigueur: 4 déesses tout droit sorties de la mythologie gréco-romaine font leur apparition, diadem dans les cheveux et ceinturons dorés soulignant leurs tailles.

La musique qu'elles offrent au public (très peu nombreux, il est encore tôt) est captivante, on ne peut en douter, mais je trouve que son caractère mystique tombe parfois trop dans le registre de la 'sorcellerie', de l'ésotérisme...
Certains morceaux me plaisent beaucoup (le timbre de voix de Natasha Khan est vraiment touchant), mais d'autres m'évoquent par trop de clochettes et coups de balais l'atmosphère qui règnerait dans une boutique NATURE ET DÉCOUVERTES...

Celà dit, les demoiselles présentent un set d'une grande qualité musicale, échangeant tour à tour leurs rôles au sein du groupe.
En grandes musiciennes, toutes jouent avec talent de tous les intruments (violon, clavier, percus, guitare, basse).
Ce partage des instruments, cette 'communauté' du jeu influe sans doute sur cette image quasi-sectaire que projette les 4 filles.

Après avoir, avec une dérision certaine, toussoté entre (et pendant d'ailleurs) les titres, la chanteuse mystérieuse et ses acolytes quittent avec grâce la scène, après 3/4 d'heure de communion avec un public silencieux, très (trop?) attentif.

Aux lecteurs désireux de planer en musique, leur espace http://myspace.com/batforlashes permet l'écoute de 4 de leur titres, figurant sur leur album FUR AND GOLD (She bear Records).
À visiter également, leur site officiel au graphisme qui en dit long sur l'univers du groupe http://www.batforlashes.co.uk/.

_ Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'était un guillemot?
Non? Alors figurez-vous qu'il s'agit d'une espèce de pingouin.
Changement de scène, il est 21h50... et ce soir, les pingouins sont de passage à l'Aéro!

GUILLEMOTS, c'est une formation originale, tout en complicité et simplicité, venus eux aussi tout droit d'Angleterre, mené par un chanteur excentrique qui ne tient pas en place sur sa chaise en bois.

En effet, c'est un (jeune!) papy convalescent, en pantalon de tweed trop court, chaussures blanches, veste (peignoir?!) en laine tricotée et casquette marron bouffante qui nous apparaît en guise de leader-chanteur!

La scène est drôle, on ne le distingue quasiment pas, caché derrière les consoles et pupitres qui entourent cette fameuse vieille chaise en bois sur laquelle Fyfe Dangerfield est installé, excellant au clavier.

Composé de cuivres (2 membres originaux, saxo et clarinette), d'une batterie (batteur incroyable à la stature impressionnante, en longue tunique et baskets!), d'une contrebasse (élégamment féminine), d'une guitare (guitariste équipé d'une... perceuse sur certains titres!), et d'une console produisant les sons plus électros, GUILLEMOTS déchaîne la salle en enchaînant les titres (hystérie collective sur TRAINS TO BRAZIL et MADEUP LOVE SONG), et concluent leur set en apothéose par un dernier titre, tendance maracasses et percus (figurez-vous ici ledit papy convalescent s'agitant sur toute la largeur de scène, armé d'un bâton avec lequel il frapperait sur un couvercle de poubelle!), le public est littéralement surexcité.

Séduite et comblée, j'achèterai leur album THROUGH THE WINDOWPANE (Polydor).
En attendant, je peux toujours visiter leur joli site http://www.guillemots.com/ et écouter certains titres sur http://www.myspace.com/guillemotsmusic.

_ Hop, troisième changement de scène en ce 9 novembre... et c'est parti pour ¾ d'heure de pur délire punk-rock!
Le public accueille chaleureusement les suédois de LOVE IS ALL.

Rares auront été sur ce festival les groupes ayant réellement soigné leur scénographie, LOVE IS ALL aura songé à suspendre en fond de scène une bannière à son nom.
Contrairement à la plupart des autres groupes, la chanteuse participe activement avec les techniciens à l'installation de leur scène et instruments.

Dès le premier titre, impossible de garder le controle de mes pieds!
J'avais lu à propos de la chanteuse du groupe qu'elle présentait une énergie scénique du même ordre que celui dégagé par Keren O, la chanteuse délirante des YEAH YEAH YEAHS... la comparaison est justifiée!

Entourée de ses 4 musiciens (saxo, guitare, basse, batterie), chaussée d'une paire de baskets blanches et en tenue digne d'une majorette punk, l'excentrique Josephine Olausson (à la voix nasillarde) enchaîne les titres plus énergiques les uns que les autres sur les beats survoltés de l'incroyable batteur.

Ravie d'avoir fait la connaissance de ce groupe en live, la furie contagieuse de leurs titres est à écouter ici http://www.myspace.com/loveisall8 et là http://www.loveisall.se/.

_ C'est maintenant au tour de MIDLAKE, dernier groupe programmé pour ce soir.
Cette excellente soirée passe bien trop vite à mon goût.

Dès ses premiers accords (au clavier), le groupe texan emporte le public dans son univers tout particulier... je ne connaissais que leur succès (relativement) 'grand-public' ROSCOE, mais je tombe immédiatement sous le charme de ces 5 trentenaires américains (clavier, guitares, basse, batterie).

Ambiance mélancolique, étrange, aérienne, qu'un écran géant en fond de scène sur lequel sont projetés images et clips vient renforcer.
L'univers visuel de MIDLAKE est en adéquation avec leur style musical: images de forêts, de nature torturée, d'animaux imaginaires, évocation de guerre, de la mort...
Mmh, cette atmosphère ne serait pas des plus attrayante si je ne proposais pas ici aux curieux d'utiliser leurs oreilles pour juger par eux-mêmes.
Voici donc de quoi découvrir quelques titres (dont le splendide YOUNG BRIDE) http://www.myspace.com/midlake et quelques clips et infos http://www.midlake.net/.

_ Décidément, ces 3 jours m'auront rassasiée, et assister à l'ultime soirée de samedi (à laquelle je ne peux participer) aurait sans doute relevé du 'défi'!
Car, bien que les groupes jouent sur des timings restreints, rester attentif et réceptif à une concentration de tant de concerts (11 en 3 soirs) présente un réel caractère d'excercice intellectuel.
Si, si!

En brève conclusion, ce festival des INROCKS 2006 aura été une véritable réussite en matière de qualité de programmation, mon seul regret étant d'avoir, une fois de plus, constaté que ce festival s'adresse toujours au même public (stéréo)typé et averti... duquel je fais peut-être aussi finalement partie.

Review : MariOn - Lillelanuit.com
Photos : Duplouc - Lillelanuit.com

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