Aujourd’hui5 événements

Les Malpolis au Biplan

Les Malpolis : Politiquement incorrects  - Complètement malpolis !

"Chaque citoyen peut librement transmettre ses idées à condition de disposer des capitaux nécessaires et d'un plan marketing rigolo.. sexy."
(pub Dim à la guitare)

Le costard : costume de scène idéal pour en tailler.
Vendredi 22 février - Biplan, une cave bondée, attentive et charmée. On se retourne vers la scène. Surprise en écarquillement des yeux : 3 commerciaux en costume-cravate. Pas le genre de la maison... En s'approchant un peu, premiers soupçons de fantaisie : il y a des pois sur la cravate. La suite confirmera jusqu'où vont parfois les petits pois dans 3 petites têtes de musicien...

En commercial costard-et-coupe-fraîche, Piérick (textes, guitare et chant) dé-crie guitare à la main le monde d'aujourd'hui sur des textes plumés comme dans les livres. Il est flanqué d'un grand gars, Stéphane, flanqué lui-même d'une guitare basse et d'un troisième larron en costume-cravate-à-pois, André (dit Dédé) assis sur une... percu en caisse (tiens).

Décostarisation sociale
Dérision des beaufs, les "blérots grand standing", les losers, les B.B.M. (Blancs Bêtement Matérialistes) et autres B.B.M. (Blonds Bronzés Musclés), les "Charlottes" (exemplaires féminins de 8 à 14 ans), les "pauvres petits fachos", Madame Padbol, les altermondialistes sympathoches mais quand même, le nucléaire, le pétrole, la "p'tite barrette de shit", le quatre-quatre...

Bruits de verre trinqués rendus au xylophone. Batterie en bruits de bottes. Instruments, bandes sons, effets de voix... La musique d'abord, les textes ensuite, nous plongent dans l'anti-univers du super-anti-héros, véritable sujet décortiqué avec humour, passé à la cribleuse-textes avec un air de ne pas y toucher, le sourire en prime.

Je te chatouille la glotte de ma douce et blanche plume insidieusement pointue.

On questionne, on dénonce, on enfonce à petits coups de rimes, caressantes estocades, amusantes pichenettes et puis vlan, le dernier coup qui met K.O. et la salle exulte. C'est peut-être trop mais on aime ça.

SLOGAN MALPOLI 1 :
"On veut pas du travail ! On veut pas du travail !"

COMPARAISON DÉCONCERTANTE ET MALPOLIE 2 :
"Chez eux, c'est carrément Zola, et encore Zola, c'est bien écrit."

RÉFLEXION ÉCO-LOGIQUE MALPOLIE 3 :
"Quel foutu machin le pétrole, c'est noir, ça pue et puis ça colle."

QUESTION DÉPLACÉE, VOIRE MALPOLIE 4 :
"Avec tout ce qu'on produit, sans parler de tout ce qu'on jette,
pourquoi tout le monde n'a pas de quoi se remplir une assiette ?"

CHANSON VRAIMENT MALPOLIE 5 :
"Chanson avec des rimes en U, en M, en P..."

Les Malpolis : des "Gens formidables" et... drôles ! Ben oui, me direz-vous, rien d'étonnant - on les connaît déjà, ces Malpolis ! Pour la 4ème ou 5ème fois qu'ils viennent à Lille... Rien d'étonnant, certes, mais toujours mieux !

Très bien calés et re-travaillés, leurs jeux de scènes ne lassent pas et font rire aux éclats. Entre les morceaux, des sketchs humoristiques, de fausses pubs ("Chez mon resto du coeur"), des "saynètes" aux personnages surjoués par le trio sont relookés au gré de l'actualité.

"Et maintenant, on va vous jouer un groupe de hardcore dans une cave pourrie". Stéphane, le bassiste lâche ses cheveux, mini-gratte électrique, toute petite énervée dans les grandes mains du très très grand bassiste, sèche-cheveux pour faire le vent : le trio se déchaîne, le public avec : fou furieux, fou heureux. Le Biplan se transforme. Jubilation générale.

De rythmes légers en reggae voyageur, partie-en-délires thiéfainisante, fastcore... batterie, mélodica, accordéon, guitare et basse aux accords simples, se jouent des constructions rigoristes et inventent malicieusement. Car chez les Malpolis, musique et instruments servent d'abord le texte, les idées, l'univers à transcrire et transportent immédiatement dans le monde du personnage mis au piloris. Sans un mot de travers, avec cette ironie-aux-yeux-sourires (le même regard que Brassens !), Pièrick nous régale de son humour délicatement aiguisé. On adore. On adore le mot poli et cinglant. Le mal poli des malpolis. 

Deuxième épisode de la Trilogie des Malpolis : ce 1 mars pour le Festival Les Enchanteurs à Leforest  avec Éric Toulis.

Et si vous n'avez pas de voiture ("Quelle foutue machine la bagnole, il faut la remplir de pétrole même si ça pollue les nuages, il faut bien la sortir du garage." Les Malpolis), troisième et dernier épisode : le 22 mai au Biplan. Aaaahh !

Photos : JB

Revenir aux Live report Concerts
A lire et à voir aussi
148 queries in 0,338 seconds.