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Les Nuits Secrètes – Jour 2 – Katerine, Neneh Cherry, The Jon Spencer Blues Explosion, etc.

Le temps en ce samedi après-midi est beaucoup moins clément que la veille. D’ailleurs, tiens oui, à peine arrivés il pleut sur Les Nuits Secrètes… et on voit fleurir, parmi le public encore clairsemé beaucoup de coupe-pluie de toutes les couleurs, rendant un peu de gaieté à la scène quasi automnale !

En parlant de scène, il est temps de se rendre au Jardin pour  écouter le premier groupe de la journée : Obsolete radio. Ce qu’on retiendra d’eux se résume en quelques mots : sweat à capuches, lunettes 3D, très énervés. Ce quatuor est issu du tremplin de Bougez Rock. On sent la jeunesse dans leur attitude, leur look et leur musique. S’ils semblent arrivés là un peu par hasard, on souligne quand même le travail qu’il y a eu en amont pour leur permettre de se produire devant nous ce soir.Il n’est pas évident de se retrouver devant un public assez nombreux, qui a envie de rock le plus destroy possible (on attend quand même The Jon Spencer Blues Explosion plus tard). En tout cas, on leur souhaite bon courage, et de nous revenir avec plus d’assurance une prochaine fois!

Au même moment, se produit la chorale de The Mamys and The Papys sur la grande scène. Ils sont une vingtaine en rangs bien définis et revisitent des standards de la scène française. J’aime regarder les filles, Résident de la République de Bashung et surtout… surtout... Antisocial de Trust. Il fallait oser mais on peut le dire ça dépotait grave ! Passée la surprise d’avoir reconnu les premières paroles on se laisse embarquer et on ne peut s’empêcher d’applaudir les deux Mamys qui se promènent sur la scène en faisant du air guitar ! Un moment de détente assuré qui fait du bien et qui réchauffe le cœur à défaut du corps (la pluie ne laissant que peu de répit aux spectateurs).

Après nos grands parents rockeurs, on espère qu'un peu de soleil va envahir les festival avec ceux venus tout droit du Mexique , puisqu’il s’agit des Puta Madre Brothers. Le nom peut faire tiquer certains et sourire les autres. Mais au final on se retrouve devant un trio un peu déjanté munis de guitares et de batteries (une pour chaque membre) qui revisite les rythmes cubains. L’ambiance est tout à fait détendue, agréable, les 3 larrons n’hésitant pas à balancer des tortillas dans la foule ! Elle est d’ailleurs de plus en plus fournie souriant et dansant aux sons de la Cucaracha et autres joyeusetés venues de loin. Le set passe vite, le temps de se dégourdir un peu les jambes et de lutter contre le froid et le moment est venu de s’installer pour Neneh Cherry.

La grande Neneh Cherry se produit effectivement devant nous ce soir. Si on pouvait craindre d’avoir une diva en face de nous qui ne fait que chanter et s’en aller aussi vite qu’elle est arrivée il n’en est rien ! Neneh semble ravie d’être là et ne se gène pas pour nous le faire entendre. Le set commence par la très connue Shine. Et le public est déjà sous le charme. La voix est belle et sensuelle, et les chansons envoûtantes avec un mélange de hip hop, de rock, et d’autres influences musicales. Le set continue avec I got you under my skin, Naked, Sundays (de son dernier album), Kootchy. Tout cela fait mouche et l’engouement se propage rapidement. Neneh nous gratifie de quelques petites phrases bien senties dont un magnifique « Fuck it ! Merde ! » en parlant de la pluie. La grande scène vit un instant superbe quand elle entame Woman, une version pleine d’émotion et de douceur, et finit en apothéose sur Seven seconds.

Dans un tout autre genre, The Jon Spencer Blues Explosion a réussi à faire monter la sauce bien comme il faut. Ce trio réussit parfaitement à réinventer le rock mâtiné de blues un peu cradingue tout en restant parfaitement classe. Jon le chanteur est vêtu d’un pantalon de cuir qui en a fait hurler plus d’un dans le public. Un public au taquet d’ailleurs, les premiers rangs ressemblent plus à une marée humaine à force de pogo qu’à autre chose… D’autres restent la bouche ouverte devant cette débauche de sons parfaitement maîtrisée. L’ambiance est électrique, la sécurité allant même jusqu’à séparer quelques personnes dans la foule massée contre les barrières. Si beaucoup sont très heureux d’être là, on sent pourtant des frustrés en écoutant les commentaires de gens désabusés : « Peuuuh ! Ils jouent pas du blues… ». Bref, The Jon Spencer Blues Explosion est un groupe à suivre, à coller, à écouter en bande et à apprécier en live comme sur album !

On se retrouve dans un tout autre univers pour le dernier concert de cette soirée sur la Grande Scène puisqu’il s’agit de Philippe Katerine. Katerine est ce qu’on peut appeler un ovni musical, avec son look totalement barré et ses musiques toutes aussi déglinguées. En parlant de look, Monsieur se présente affublé d’une cape zèbre laissant deviner autre chose dessous. Ses musiciens ne sont pas très vêtus pas plus que les jeunes filles qui dansent derrière. On découvrira plus tard qu'il porte une jupe et un tee-shirt moulant sous cette magnifique cape. On a un peu une impression de fouillis qui se confirme quand les premières chansons démarrent. L’esprit est certes bon enfant, on ne peut s’empêcher de sourire les 3 premières minutes et puis de se lasser, très rapidement. On se demande même si nous ne sommes pas en face d’une Chantal Goya sous acide… Autant son album précédent "Robots après tout" avait un gout de délire aggravé mais maîtrisé, avec notamment des titres comme Louxor j'adore. Autant son dernier opus, intitulé "Philippe Katerine" ressemble à une blague. Mais peut être que c’est cela finalement : une blague à « savourer » entre potes avec l’état d’esprit avoisinant le gamin hystérique ? Le public est lui enchanté, bougeant et chantant tant et plus, et c’est tant mieux. Un instant de détente fait souvent oublier beaucoup de choses !

En repartant pour d’autres contrées, nous avons croisé un Batman sans cape et sans Batmobile mais avec son Robin. Finalement c’est aussi ça un festival : la rencontre de personnes de genres et de cultures différentes, toutes là pour passer un bon moment et pourquoi pas l’espace d’un instant se prendre pour un super héros …

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