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Les Nuits Secrètes – Jour 3 – George Clinton and Parliament Funkadelic, I’m From Barcelona, etc.

Le troisième jour est souvent plus familial, et c'est clairement le cas dans le public. On commence en tout cas avec l'amère déception d'avoir manqué Gush pour Bazbaz. Un reggae aux arrangements parfois douteux que complètent des paroles qui le sont encore plus. Quelques mouvements de hanches suggestifs lui ont peut-être valu une Victoire de la musique catégorie "révélation scénique". Il faut aimer les crooners pop. Peut-être que la mauvaise humeur suit telle une ombre jusqu'au jardin, mais Get Well Soon apparaît sans sel et sans saveur. S'ennuient-ils, est-ce une posture, est-ce la fatigue d'une longue tournée épuisante, est-ce le genre indie-folk qui ne passera peut-être jamais auprès de votre servitrice ? C'est mignon tout plein, c'est bon enfant, ça rappelle Cocoon. Pas moyen d'écouter vraiment les paroles sans baîller.

Bonaparte font donc figure de coup de fouet sur la Grande Scène. Ils n'y vont certes pas avec le dos de la cuillère côté spectacle : de nombreux costumes, des surprises constantes. La recette est en tout cas très efficace puisqu'on ne parvient pas à détacher ses yeux de la scène. Un cirque visuel et sonore, où l'electro côtoie le punk-rock et une dance qui côtoie l'electroclash. Si Too Much était brillant, le petit dernier My Horse Likes You se révèle aussi barré. Le groupe, habitué aux tenues légères, reste presque sage pour un public décidément très familial statistiquement. On savoure une demi-heure de la prestation avant de filer devant I'm From Barcelona. Tristesse de ne pouvoir voir le concert entier, mais les Suédois le valent bien. Le groupe fait partie de ceux dont les albums pénibles découragent à tort d'assister aux concerts. Le quota bon enfant est déjà largement rempli pour ce dimanche et I'm From Barcelona enfonce un peu plus le clou. Mais le collectif propose un peu de tout et surtout une musique complètement adaptée aux vacances. De quoi paresser à l'ombre d'un arbre pour éviter l'ondée d'août, et regarder les traditionnels ballons rouges géants être relayés par une foule enthousiaste.

Une heure et demie, un plat de cuisine du monde d'un stand près du jardin, plusieurs bières et plusieurs traversées de la fête foraine plus tard, le Parliament Funkadelic monte sur la Grande Scène alors que la pluie recommence à tomber. D'abord des guitaristes entament un long solo, suivis un quart d'heure plus tard par le maître de cérémonie George Clinton, entouré de multiples danseurs, choristes et musiciens de tous âges. Drapé dans un k-way jaune fluo - uniforme réglementaire et non caprice du temps -, il a également adopté les lunettes noires et salue la foule qui l'acclame. Il faut dire que George Clinton est une légende vivante, incarnant à lui seul le funk qu'il a développé et fait connaître dans les années soixante-dix. Et sans Gary "Diaperman" Shider, décédé en juin dernier, mais grâce à la présence de nouvelles têtes, le Parliament Funkadelic est bien vivant et propose ses tubes toujours efficaces. Atomic Dog évidemment, mais aussi Knee Deep, Cosmic Slop ou Give Up The Funk, les classiques y passent tous sans qu'on ait l'impression de s'ennuyer. C'est que visuellement l'ensemble est éclectique et bon enfant : au lieu de se complaire dans la nostalgie, George Clinton paraît malicieux et à la page dans son langage et son attitude. Et si on sent souvent l'émotion poindre au coin d'un riff, les petits sketchs improvisés et la bonne humeur générale contribuent à mettre l'ambiance malgré une pluie toujours battante. De quoi clore le festival de manière agréable pour la plupart des gens, même si Toots & The Maytals joue au jardin, avant les mythiques Andy Smith et Keb Barge.

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