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Les Ogres de Barback et La Fanfare du Belgistan à l’Aéronef

Une vraie surprise party !

Le concert n’a pas encore commencé que déjà une surprise émerveille le public : pour ceux qui n’étaient pas au courant (et aussi pour ceux qui l’étaient), recevoir un DVD du concert des Ogres à l’Olympia en entrant à l’Aéronef est un vrai cadeau ! Oui oui, c’est gratuit. Reste à trouver comment garder ce petit bijou intact jusqu’à la fin du concert…

« Bienvenue au Belgistan ! » Ce drôle de pays, bien qu’inconnu du grand public, existe pourtant : petit état autonome de la Belgique orientale, le Belgistan est le seul pays qui se déplace à domicile. Et ce soir, c’est le public de l’Aéronef qui profite de la tournée de cette fanfare typique de… nulle part. Et même si leur origine géographique est difficilement identifiable, les 7 membres de La Fanfare du Belgistan ont des origines musicales bien précises (musique tzigane, jazz, Drum’n Bass et sons africains). Mais caser leur son dans un genre particulier est impossible. Des cuivres, des percussions, de la joie et du bon son, cette fanfare mélange tout ça et invite le public dans une transe arabo-balkanique. Cette musique tantôt teintée d’Orient, tantôt imprégnée de rythmes gitans, emporte le public dans un mouvement enivrant. Pas une seule parole : les instruments parlent d’eux-mêmes. Entre les morceaux pourtant, on a droit à quelques « intermèdes » très rapides : « Non seulement on a rien à dire, mais en plus il faut qu’on reprenne notre souffle. Donc on va jouer ! » / « On a un CD qui sort bientôt. Si vous l’achetez pas, venez au moins à nos concerts… ou faites les deux ! »
Au milieu des rires, ces sept multi-instrumentistes se font applaudir chaleureusement tout au long de leur prestation. Dans la fosse, quelques personnes s’agitent de manière assez folle ; sur scène, les lumières elles aussi dansent. Alors qu’on se pavane au rythme d’un titre nonchalant, un autre nous apporte des senteurs d’Orient. Et tandis que les odeurs d’encens embaument encore la salle, il faut déjà saluer une dernière fois cette fanfare.

Car ceux que le public est venu voir en masse à l’Aéronef ce soir, ce sont bel et bien Les Ogres de Barback. Après la surprise du DVD, surprise sur scène : de drôles de constructions métalliques supportent une pléiade d’instruments (grosse caisse, cymbales, tuba…). Sur la gauche, une "grue" est placée entre une petite estrade et les écrans du fond ; sur la droite, un piano devance une autre construction, un "vélo-percu" qui balancera tout son superbe tintamarre sur Mécanique. Le groupe arrive enfin et le ton – humoriste – est très vite donné : « Bon, vous avez eu un DVD normalement en entrant. Mais vous savez pas c’qui a dedans ; si ça se trouve, c’est un concert d’Enrico Macias qu’il y a dessus ! Ou peut-être qu’ils sont vides les DVDs… Alors en fait, ce que vous allez faire, c’est simple : vous mettez le DVD dans votre PC, et vous allez voir, vous avez juste à payer 350€ et pis c’est bon vous aurez les vidéos ! » Ce fameux DVD reviendra souvent dans la bouche de Fred, toujours sur le ton de la rigolade : « Bon en fait on a des potes qui sont là ce soir. Donc, comme on a un projecteur, un écran et que vous avez le DVD, et que dessus c’est à peu de choses près le même spectacle, on met le DVD et on vous laisse ; on va boire un coup au bar là-bas au fond avec nos potes, ok ?! … Mais seulement si vous voulez bien hein ! »

Autre thème récurrent du concert : la famille. « On s’appelle les Ogres de Barback parce que fallait bien trouver un nom, mais nous on a des prénoms : au piano Mathilde, son frère Sam, sa sœur Alice et moi son autre frère, Fredo. Et là on vous a présenté notre père, donc on va continuer à vous présenter notre famille avec notre oncle maintenant. C’est lui qui traîne souvent au coin d’un bar, il s’appelle Jésus ! » Après avoir fait connaissance avec leur père, leur mère et d’autres membres de cette grande famille, c’est au tour de L’Arménienne de faire son entrée; autrement dit, la grand-mère, qui entonne un chant du pays en ouverture du titre.

Un concert des Ogres, c’est un vrai spectacle festif à regarder et à vivre. Sur 3-0, le groupe entame un petit manège : chacun leur tour, ils montent sur l’estrade pour jouer une partition qui tourne ensuite en boucle. Et lorsque les 4 premiers instruments ont posé la mélodie de base (de la contrebasse aux cuillères), les Ogres montent un à un sur cette estrade, chantent un couplet, tournent en rond pour faire place au suivant, et ce jusqu’à ce que tous se retrouvent sur moins de 3m² pour chanter ce tour des villes de France ! Des guitares, un cajón, un piano, un tuba, un cor, une contrebasse... une foule d’instruments qui invitent le public à pogoter et slamer dans tous les sens, tout comme l’Accordéon Pour Les Cons et ses refrains entraînants. Bras dessus/bras dessous, dans la fosse ça danse à tout va.

Contrairement à la plupart des concerts, on profite de celui des Ogres de Barback même si on les connaît peu et on se prend vite à chanter en chœur ces quelques paroles facilement mémorisables. C’est d’ailleurs en chœur et instinctivement que le public entame Rue de Panam alors que le groupe quitte la scène avant le rappel. Une autre surprise, venue cette fois d’un public en totale osmose ! Une communion à vous donner des frissons émerveillés.
Alors que sur l’écran (jusqu’ici divisé en trois parties et maintenant ne faisant qu’un) sont projetées des images et des écrits, la voix grave et rauque de Jeanne Moreau retentit dans la salle. Fred nous l’apprendra plus tard, c’est une lettre de Réseau Éducation Sans Frontières que la comédienne lisait [on peut retrouver cette lettre sur le site de RESF]; dans la salle, quelques poings gauches se sont levés.

Suite à cette petite fenêtre politique, le groupe entame le rappel avec son côté le plus électrique : Tequeno et ses sons électro continuent d’agiter le public qui pogote encore sur le très rock Ni Dieu, Ni Dieue. Sur scène, la grue instrumentale et le "vélo-percu" ont été démontés. L’agitation laisse peu à peu place à l’intimisme avec Salut à Toi et Salut à Vous. Le concert s’achève même dans un unplugged total : tout a été enlevé, jusqu’aux micros ! Au plus près du public, le groupe chante et joue sans aucune amplification Monsieur Perd Ses Copains. L’Aéronef, (presque entièrement) silencieux, se laisse porter par ce bonheur. Les Ogres de Barback entament les premiers accords de Rue de Panam avant de laisser le public finir en chœur et a capella cette chanson, sous les applaudissements du groupe.
Dernier morceau, dernière surprise : sur l’Akoustik qui clôt le concert, ce sont les marionnettes des Ogres (animées par le groupe) qui viennent nous saluer. Jusqu’au bout ce concert aura été surprenant.

En scrutant le sol de l’Aéronef en partant, un seul DVD est à terre… Sur plus de 1500 DVDs distribués, on appelle ça une réussite !

> MySpace de La fanfare du Belgistan
> Site officiel des Ogres de Barback
> MySpace des Ogres de Barback

Une info pour les fans:
Au milieu du concert, Fred nous a confié " qu'il se dit qu'il se pourrait bien que peut-être hypothétiquement paraît-il vraisemblablement... le Pitt' Ocha pourrait faire son retour avec un nouvel album cet automne ! " Affaire à suivre donc...

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