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Little Barrie + Thee Marvin Gays au Grand Mix

En ce dimanche de Pâques, certains fêtent la résurrection du Christ. D'autres, celle du Rock N'Roll. Avec une messe musicale organisée au Grand Mix de Tourcoing, placée sous le signe du Revival. Une autre manière de porter la bonne parole.

Les premiers à prendre possession de l'autel sont les Belges de Thee Marvin Gays. Un nom de groupe quelque peu sacrilège pour un amateur de Soul Music. Mais pas de quoi les envoyer au bûcher pour autant. La musique Black, ce n'est pas leur came. Leurs influences sont plutôt à aller chercher dans le Rock Garage des Sixties (The Seeds, Flamin Groovies, The Monks...). Les morceaux sont courts et s'enchaînent rapidement au rythme des " One, Two, Three " introductifs. Des accents Punks viennent chatouiller les oreilles. L'urgence ressentie et l'esprit déconneur renvoient aux Ramones ou aux plus jeunes Black Lips. Les compositions respirent la sincérité. Mais ne marquent pas les esprits. En raison d'une trop grande redondance.

Les anglais de Little Barrie prennent la suite de la prêche. En connaisseurs érudits des saints évangiles du Rock N'Roll. Comme l'ont prouvé leur trois albums: 'We Are Little Barrie', 'Stand Your Ground' et le récent 'King Of The Waves'. Des disques lettrés, habités par un amour inconditionnel pour les grands groupes du passé qu'ils soient Blues, Funk ou Soul. Du Rock passéiste de haute volée, faisant écho à des formations d'outre-Atlantique comme les Black Crowes ou Hazy Malaze. Le son britannique en plus.

Excellents instrumentistes (des artistes reconnus tels que Primal Scream, Paul Weller, Mark Ronson ou Morrisey se sont déjà d'ailleurs adjoint les services guitaristiques de leur leader, Barrie Cadogan, en raison de l'excellence de son jeu), on s'attend à vivre un bon concert vintage. Les apparats sont là: amplis d'un autre temps, fringues rétro, coupes de cheveux Seventies à la Ron Wood...

Dès l'entame du concert ('Surf Hell'), le groupe démontre qu'il maîtrise à merveille l'art des compositions à l'ancienne. Leur Rock est basique, au bon sens du terme. Aucun racolage. On s'approprieavec nonchalance l'héritage des modèles du passé (les Stones ou les Faces, entre autres). Barrie wah-wah-tise, réverbérise, fait tourner le Fuzz à plein régime. Il impressionne. Tout comme ses acolytes: Virgil Howe à la batterie et Lewis Wharton à la basse. Très efficace.

Mais s'il est vrai que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs plats, à force de vouloir reproduire les recettes du passé, le groupe oublie d'exister pour lui-même. Le concert force la sympathie. Néanmoins, il manque un grain de folie. Une approche personnelle de la scène et du live. Les Little Barrie sont d'excellents élèves qui pêchent par une application excessive.

Avec un album intitulé 'King Of The Waves', on pensait se prendre une belle vague en pleine face. Il fallait juste se contenter d'un agréable clapotis.

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