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Louise Attaque à l’Aéronef

Ils étaient partis dans des carrières, des univers parallèles. Ils reviennent dans le réel au bout de dix ans par une Anomalie, le nom de leur nouvel album. Mais mardi soir à l’Aéronef, dont les places s’étaient arrachées depuis des mois, dès l’annonce de la tournée de reformation, les Louise semblaient sortir d’une éclipse de quelques semaines seulement, tant on les retrouvait comme autrefois. Dans le public, la moyenne d’âge permettait de penser que beaucoup revivaient la joie de vivre de leurs années de collège. Tous étaient venus penser à autre chose qu’aux plaies rouvertes le jour même à Zaventem, quatre mois après le Bataclan. Personne n’avait hésité.

Gaëtan Roussel et ses amis, aidés par d’excellents ingénieurs son et lumière, ont adroitement mélangé leurs classiques, mettant leurs fans en transe, et des extraits du nouvel opus. Le bassiste Robin Feix déclarait deux jours plus tôt à la presse lilloise que si de nombreux morceaux sont plutôt folk et pourraient se jouer à la cool, le groupe démarre en trombe et à l’instinct dès qu’il retrouve la scène. Confirmation à l’Aéronef, avec des interprétations musclées, tendues à l’extrême, mais d’une force et d’une qualité musicale remarquables. Un son étonnant, travaillé, avec des titres souvent revisités, légèrement modifiés.

Rares sont les concerts où le public chante autant les paroles. « On sent qu’il y a de l’affectif ce soir », disait Chloé, venue justement retrouver les sensations de ses années de collégienne, observant les milliers de bras levés et les mains battant le rythme à l’unisson. « Elle est pas jolie. Elle est pas moche non plus. Elle est pas à gauche. Elle est pas à droite. Elle est pas maladroite. Elle est pas terroriste… », tout cela résonnait si fortement mardi… On était « Sur un volcan », avec cette chanson empruntée à La Maison Tellier, on vibrait sur les standards éternels et on reprenait en chœur « tu penses quoi, tu dis rien » (Tu dis rien, 2000), « savoir qui est la plus belle de vous deux » (Savoir, 1997), et Gaëtan Roussel en profitait pour demander qui dans le public était là en 1997 pour le premier passage du groupe à l'Aéronef…*

Forcément, quand les cinq musiciens lançaient J’t’emmène au vent (« Allez viens, j't'emmène au vent, je t'emmène au dessus des gens, et je voudrais que tu te rappelles, notre amour est éternel et pas artificiel »), on se pâmait. Au milieu des rappels (Si c’était hier, ou encore Arrache moi), lui-même ému, Gaëtan ne savait plus comment remercier la foule. Mais l’hommage aux Nordistes, Louise Attaque l’avait déjà signé par cette pochette de l’album Anomalie confiée au street-artiste lillois Jeff Aérosol

* Décembre 1997 [+ en première partie jouaient DYONISOS + LUC DMK]

Vidéo making of de la création de la pochette du nouvel album :

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