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Luce et Mathieu Boogaert + Nach

C’est un dimanche 19 avril ensoleillé ! C’est avec plaisir que nous avions donc emmagasiné ces premières rations de vitamine D nous laissant un peu nonchalant et pour ma part me faisant oublier que les concerts, le dimanche soir, ça commence un peu plus tôt ! On dirait bien que je suis la seule car le club de l’Aéronef est déjà rempli et tout le monde écoute studieusement la première partie de cette soirée : Nach. La scène est jolie et la voix de cette jeune chanteuse n’est pas désagréable. Elle semble aussi tout à fait à l’aise sur scène ce qui rend le tout plutôt plaisant à regarder. Entre les chansons quelques conversations répandent la rumeur : c’est la sœur de -M-. Nach ne nous propose qu’une pop (avec une petite touche d’électro) à texte dont on décroche vite, du déjà vu... Heureusement pour elle tout le monde ne semble pas être de cet avis et beaucoup l’accompagne au chant et en tapant des mains pour son titre Je suis moi. A la longue liste déjà existantes des chansons sur Paris – ville qu’on aime, qu’on déteste, qu’on quitte et retrouve… - Nach en ajoute une de plus, Oh oui je t’aime, qui se révèle en fait être une bonne surprise. Remise au goût du jour avec la boîte à rythmes, rimes entêtantes et drôle de danse des trois musiciens, c’est un univers enfin captivant et atypique qu’on découvre. Malheureusement trop tard : c’était la dernière chanson !

Sentiment mitigé donc pour cette première partie. Autour de moi le public discute principalement de son patrimoine familial et mon voisin convaincu lance à ce propos « Hé bien ! On sait d’où elle tient son talent » !

Après le changement de plateau ou plutôt son déblayage, on retrouve sur une scène dénudée et modeste Luce et Mathieu Boogaerts. Pour les présentations, Luce est une surprise issue de la Nouvelle Star. Avec une très jolie voix elle nous avait démontré sur son premier album l’étendue de ses capacités. Elle revient avec Chaud pour cette fois ne rien démontrer du tout, pas besoin. Sa voix de porcelaine, ronde et moelleuse sur une bouille de poupée russe suffisent pour nous séduire.  Elle s’associe à Mathieu Boogaerts, un poète méconnu qui a étrangement loupé le coche de la célébrité. Un vrai bijou de la chanson française qui mérite d’être découvert et redécouvert. Peut être l’aviez vous croisé au détour d’un clip nocturne sur M6 il y a une dizaine d’années, nu dans les bois ou encore caché derrière les paroles de Vanessa Paradis. Cette fois ses jeux de mots et son univers loufoque, décalé et unique prend vie dans ce tandem avec Luce.

Pour les connaisseurs de Mathieu Boogaerts, ça en est même perturbant tant on peut l’entendre et le retrouver dans la douce voix de Luce. Duo de choc, ces deux présences extraordinaires  habillent et investissent la scène vide. Chaque mot, chaque note, chaque sourire, chaque mimique des deux compères s’orchestrent pour faire vivre leur musique et surtout nous faire rire ! Eh oui, ce concert c’était l’occasion d’entendre un public qui glousse ou rit aux éclats toutes les deux minutes, un plaisir ! On a eu le droit à un festival de chansons. 21 au total, avec des reprises à l’accent français assumé : SexyBack de Justin Timberlake et Don’t be Cruel d’Elvis traversent l’Atlantique pour un bon coup de fouet ; et aussi des petits bouts de morceaux pas encore fini qui nous laissent sur notre faim (il fait quoi alors l’Amigo à part manger du guacamole !?). On a pu entendre aussi le merveilleux J’me fume, qui avait été écrit pour l’album Première Phalange de Luce, des bijoux d’humour comme Chaussures ou Chat Doux, des morceaux voluptueux qu’on ne se lasse pas de réécouter comme Crâne, Quitte pas ou Let’s go et puis des immanquables comme Le feu au cul ou la fameuse Polka. Bien plus qu’un concert c’est un spectacle auquel on a assisté mené de main de maître par ces deux beaux artistes et drôles d’oiseaux. A voir et revoir ! Bravo !

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