Marcus Miller, sans aucun doute l’un des bassistes, et musicien, car ne l’oublions pas, ce génie touche à plus ou moins tous les instruments que l’on retrouve dans le Jazz, les plus innovants et talentueux actuellement en activité. Il est le digne successeur d’un certain Jaco Pastorius, de par sa créativité et sa technique, et c’est aujourd’hui, après de nombreux passages aux arènes de Nice pour le Festival Jazz, que ce bassiste hors pair nous fait l’honneur de venir réveiller le public de l’Aéronef, au cours de sa tournée française.
Le concert a commencé relativement fort avec, après une courte mais intense introduction des cinq musiciens, une reprise de Stevie Wonder, suivit d’une reprise de Miles Davis, avant d’enchaîner les compositions originales de son nouvel album. Le milieu du concert a également été marqué par une reprise totalement novatrice de « Come Together » des Beatles. Cette première moitié de concert était donc définitivement tournée vers les reprises, voir réinterprétations tant les titres étaient différents des originaux, pour avoir une seconde partie beaucoup plus diversifiée où Marcus Miller s’est adonné au clavier, à une sorte saxophone, à la clarinette, mais aussi au chant. Chant qu’il maîtrise d’ailleurs parfaitement, et dont on ne peut que regretter l’absence tout au long de ce concert, si ce n’est la présence sur un unique morceau.
Le concert, relativement long, une heure vingt environ, a été terminé par deux rappels d’une durée d’environ trente minutes, autant dire que l’on en a pour son argent. Ces deux rappels ont été l’occasion de mettre en avant les autres musiciens qui accompagnent Marcus Miller, et qui a eux seul valent le spectacle, tant leur niveau est impressionnant. Ce fut également le moment d’un duo entre Marcus Miller et le public, qui avait totalement rempli la salle de l’Aéronef, et de quelques paroles échangées en français.
Après ce concert, il est à n’en pas douter que Marcus Miller (Myspace) est l’un des plus grands bassistes actuellement en activité, avec un certain Victor Wooten. Il est parvenu à une totale maîtrise de son instrument sans pour autant tomber dans le ridicule, et chose extrêmement importante, il est parvenu à diversifier son style, enchaînant reprises, compositions originales, et diversités des instruments, offrant ainsi un concert des plus distrayants, et un grand moment de jazz comme seuls les plus grands savent en donner.
