Vendredi une file impressionnante s’était formée vers 19h devant le Splendid avant l’ouverture des portes, pour le concert de Marillion qui affichait complet. C’est donc dans une salle bondée où la chaleur est vite montée que s’était retrouvé un public d’amateurs avertis et d’inconditionnels du groupe réduit, à ses débuts dans les années 80, à un simple clone de Genesis.
Pour la première partie, les néerlandais de Monstertux nous ont fait découvrir leur rock tantôt énergique tantôt plus calme, dans un décor d’abat-jour et autres lampes de déco, pour le plaisir d’un public assez intéressé par la prestation scénique qui lui était présentée. Une bonne ambiance s’est installée en attendant la tête d’affiche ; et après le départ du sympathique groupe venu des Pays Bas, l’impatience gagna rapidement l’esprit de toute la foule.
Après quelques longues minutes, la salle est plongée dans le noir pendant une courte intro et le visage à peine éclairé de Steve Hogarth apparaît. Tout de suite on comprend mieux ce que cette foule galvanisée est venue faire là, le charisme du chanteur saute aux yeux, dès ses premières mimiques. Les lumières flashent, le groupe est enfin visible, et comme si le public n’était pas déjà assez chaud, sur le deuxième morceau les confettis pleuvent sur scène, et le concert prend tout de suite des allures de véritable show.
Leur musique est maîtrisée et vibrante, alternant rock dur et intense et mélodies aux sons magiques, Marillion nous transporte dans un univers à part, nous faisant oublier tout ce qu’on a vu avant, un pur plaisir pour les oreilles et pour les yeux. Steve, le chanteur au look bien particulier n’hésite pas à parler avec le public pendu à ses lèvres qui lui répond avec enthousiasme, ils chantent, rient (quand le chanteur nous fait découvrir sa guitare rose et son pantalon et ses chaussures sortis tout droit des seventies) et partagent beaucoup plus qu’un simple concert. Le groupe profite d’un de ces nombreux interludes participatifs pour rappeler son engagement, salué par la foule, pour l’association Make Poverty History.
Le concert allie pendant plus de deux heures, qualité et intensité. Entre le bassiste Pete Trewaras, surexcité et les solos du guitariste Steve Rothary, à l’inverse beaucoup plus calme, les envolées mélodiques de Marillion sont somptueuses et toujours ovationnées par le public du Splendid. Ils nous font découvrir leur quatorzième et dernier album « Somewhere else », sorti le mois dernier, avec des morceaux riches comme « Thank you whoever you are », « Somewhere else » ou encore « See it like a Baby », qui prennent une toute autre dimension en live.
Le groupe s’offrira une pause de deux minutes avant de répondre au plébiscite que leur réserve la salle, pour un rappel qui va terminer le concert en apothéose, avec le retour des confettis et le déchaînement de tout le groupe et le public, qui aura su profiter au maximum de ce grand spectacle offert avec sincérité par un groupe qui malgré les années, aura su se renouveler et donner toujours plus de plaisirs aux nombreuses personnes venues les voir.
