A la recherche de la Découverte du Printemps de Bourges 2010.
Ce soir, à l’Aéronef, l’objectif est de trouver l’artiste ou le groupe qui sera LA découverte Nord – Pas-de-Calais de l’édition 2010 du Printemps de Bourges. L’enjeu est donc de taille pour Minsurar, Sim#6, H.O.Z., Shiko Shiko, Skip The Use et Auto présélectionnés lors de l’appel à candidature en septembre. L'audition régionale était ouverte au public sur simple invitation à retirer auprès de l’Aéronef ou de la Fnac. Qui succédera à Cercueil, vainqueur l’an dernier ? [Cf la review]
Mission difficile pour Minsurar qui doit lancer l’audition. Minsurar, qui désigne un crocus très présent dans les Balkans, est le projet de Sophie Patricia Thibaud. Pourquoi ce nom ? Parce que Sophie est passionnée par le Mystère des Voix Bulgares. Elle partage d’ailleurs sa passion avec le public en rendant sur scène « un hommage à la Bulgarie ». On se laisse transporter par ce duo piano-voix, mais un peu trop peut-être en ce vendredi soir. Ce début d’audition commence doucement, vraiment très doucement, et c’est parfois un peu pesant. Mais on ne peut contester les capacités vocales et les connaissances en chant bulgare de Sophie. Elle a notamment appris la technique du chant guttural propre aux chanteurs de l’Est. La chanteuse aux pieds nus laisse sa place à Sim#6.
Simon, seul sur scène, joue avec sa guitare et son clavier face à un public plutôt bavard et dissipé. Mais la musique Electro / Pop et les images projetées sur scène attirent l’attention des spectateurs. Le fait de triturer des sons qu’on produit en live comporte des risques auxquels s’est confronté Simon, qui a eu quelques soucis techniques et a dû recommencer à plusieurs reprises. Le stress de l’audition peut-être… Mais cette erreur humaine a eu pour effet d’inciter le public à se manifester et à l’encourager. Aidés par des vidéastes, Sim#6 a réussi à créer un univers visuel plaisant à regarder quand on écoute sa musique qui peut aussi bien être un morceau posé qu’une session plus énervée, en restant toutefois mesuré dans le choix de ce terme vu ce qui va suivre…
Petit tour d’horizon de la salle, beaucoup de membres de groupes régionaux dans le public : Ace Out, La Goutte, What Planet Is This ?, les participants de l’an denier Marvin Hood et Sexual Earthquake in Kobe... Alors là, impossible de continuer les conversations dans la salle à l’arrivée du groupe suivant : H.O.Z. A moins d’aimer leur mélange de Mathcore / Grindcore / Hardcore, les conservations se sont poursuivies dans le hall ou dans la cour de l’Aéronef. Car même leur « chanson pour les demoiselles » est très très bruyante. Et ce n’est pas le titre de leur 2ème album « Loud Noise Making » sorti en septembre qui contredit cette impression. Bouchons d’oreilles très fortement conseillés !
On est à la moitié de l’audition. Au tour de Shiko Shiko. On sait que le groupe peut être très efficace mais aussi désordonné. Alors que nous réserve-t-il ? Pas de membre supplémentaire déguisé en crocodile ce soir. Un mec a quand même traversé la scène dès le début du concert. La sécurité n’a pas du tout rigolé. L’ambiance est totalement différente des prestations précédentes. Un son particulier créé grâce aux synthétiseurs, aux ordinateurs et aux montages électroniques. Un live énergique et efficace. Deux raisons pour que le public se bouge. D'ailleurs, Shiko Shiko ne lui laisse pas le choix. A la fin de leur set, des membres du groupe ont pris des morceaux de la batterie et sont allés dans la fosse, au milieu du public pour finir leur dernier morceau.
L'ambiance ne retombe pas à l’arrivée de Skip The Use. Alors non, ce n’est pas Carving, non ce n’est pas Bloc Party, c’est bien Skip The Use. [Lisez l’interview pour en savoir plus]. Des rumeurs dans la salle laissent entendre qu'ils seraient les futurs gagnants, qu'ils seraient les plus attendus. Dès leur entrée sur scène, un changement d’ambiance considérable se produit. Le groupe dégage une présence incroyable. Le chanteur, Matt Bastard, tatoué de la tête aux pieds, nous laisse parfois l’impression qu’il débarque d’une autre époque avec son petit style de chanteur à la Woodstock. D’une énergie débordante, il saute partout ce qui le mène à se mettre torse nu assez vite, ce qui n’est pas pour déplaire aux nouvelles fans ! Proche de son public, il ira même jusqu’à se percher en équilibre sur la barrière de sécurité soutenue par les spectateurs et un vigile. Ce dernier sera d’ailleurs remercié d’un bisou sur le crâne un peu plus tard. Mais Skip the Use n’est pas une découverte pour certains et tout au long du concert on pourra entendre les paroles résonner parmi les spectateurs. Surprise (ou pas) le groupe aura le droit à un rappel contrairement aux groupes précédents.
Pour finir le show : Auto. Mais le concert de Skip the Use sonne comme la fin de la soirée, beaucoup de gens sortent... Dernier métro oblige pour les uns, soirées prévues pour les autres...
