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Moriarty + Shannon Wright au Théâtre Sébastopol – Ground Zero

Voir Moriarty depuis un balcon. Ce soir, c’est au Théâtre Sébastopol qu’on les retrouve !

C’est tout d’abord Shannon Wright qu’on découvre sur scène. Le son rock de ce groupe mené par sa chanteuse-guitariste déménage, oscillant entre dark et agitation nerveuse. Cependant, Shannon Wright reste discrète et le groupe plutôt renfermé sur lui-même, sans réelle communication avec le public.
Une attitude étonnante vu l’énergie que dépense Shannon Wright : elle parcourt toute la scène comme si elle se prenait de véritables murs du son à chaque riff. Mais elle sait aussi se faire troublante quand, cachée derrière son épaisse chevelure brune, elle finit You'll Be the Death par ces quelques mots a capella : « I wait for you ».
L’artiste poursuit son set au piano. Une fois encore, une sorte de magie se dégage d’elle lorsque ses doigts semblent se balader naturellement sur les touches et répéter un gimmick entêtant. Le public applaudit poliment mais sans effusion de plaisir. Shannon Wright s’en va sur un simple « Thank you very much ». On reste un peu sur notre faim pour une première partie…

On attend donc impatiemment l’arrivée de Moriarty. Sur scène, l’ambiance est un peu moins "vieux-western" que sur leur précédente tournée : pas de paravent, pas de carafe emplie de tisane fumante pour Rosemary. Mais toujours cette multitude d’instruments. Que nous réserve donc cette nouvelle tournée ?
Et bien tout d’abord, une première "surprise" : Rosemary (chant) joue de la guitare. Charles (guitares, dobro) arrive sur scène en chemise, pantalon de costard et… chaussettes ! Dès les premiers titres, le public applaudit chaleureusement Moriarty pendant et après les morceaux : pas de doutes, le groupe était attendu. « Il s’agit pour cette nouvelle série de vous présenter les nouveaux morceaux du nouveau CD qui n’est pas encore sorti, explique Rosemary. Ça, c’est la plage 3 du CD » (rires).
On sent que les
Moriarty n’ont pas envie de rester chacun derrière leur micro. Et cette générosité fait son effet auprès de la foule. Le « morceau 5 » qui va crescendo emporte d’ailleurs le public. Puis Rosemary vient se poser seule devant la scène, une télé à la main. Elle l’allume, et alors que le reste du groupe entame le titre, la chanteuse utilise une boîte de barres en bois et écrit petit à petit le mot "Hotel" sur le devant de la scène. Là encore, le morceau monte en pression jusqu’à finir en épopée rock, tandis que Rosemary regarde la télé.
Au milieu des gimmicks de country gothique, et entre français et anglais, Rosemary garde tout son humour : assise sur un seau, la chanteuse lance « On fait une petite brocante après le concert » (rires). Arthur (guitare, piano, percussions) s’empresse de renchérir : « Et ya aussi mes bottes en crocro !» Le set se poursuit avec des titres du précédent album. Le groupe s’installe autour d’un micro et offre un Private Lily qui enflamme le Sébastopol qui applaudit en rythme. Puis le public suit Jimmy en claquant des doigts. L’instant est sublime et le groupe est ovationné à la fin du morceau.
Rosemary vient remettre une touche d’explication et d’humour à cette frénésie : « Le prochain titre s’appelle Isabella Will Be Jealous ». La chanteuse continue en expliquant que cette Isabella vivait sur l’Île de Circé, qu’elle voulait des enfants, qu’elle attira un homme du nom d’Ulysse et qu’après bien des péripéties, Ulysse fut obligé de lui faire six enfants… « Et nous voilà ! » s’exclame Rosemary dans un sourire. La salle applaudit et rit. Au-delà de son humour, on apprécie aussi chez elle le côté chanteuse de cabaret sexy dans sa robe rouge et son blouson de cuir.

Pour le dernier titre, le parterre du Sébasto est debout ! Il faut dire qu’il est difficile de résister à l’envie de bouger dans un concert de Moriarty. Après un salut général, le groupe s’échappe derrière le drap blanc qui fait office de fond de scène mais qui laisse apparaître les backstage. Les lumières se rallument et le public réclame un rappel bien mérité.
Il aura lieu, mais sans micros ! Moriarty nous présente Long Is The Night avant de nous dire « Good night ! » Une fois le groupe reparti, on comprend pourquoi il est magique : que ce soit dans leur musique ou dans leurs interactions avec le public, on a l’impression que les Moriarty nous font une impro bien ficelée. Des musiciens et des acteurs dignes du théâtre. Ça tombe bien, c’est là qu’ils jouaient ce soir !

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