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Motorama + Dear Deer à la Cave aux Poètes

Si les noms de Popoï sdioh et celui de Cheshire Cat (the Bouncing) sont loin d'être inconnus dans la région lilloise, celui de Dear Deer vient se greffer à la scène underground, rassemblant justement Federico Lovino du premier projet (et d'autres pour les amateurs de rock gothique) et Sabatel du second. Le groupe est tout neuf et on lui passe donc des approximations et quelques morceaux qui mériteraient d'être retravaillés. Il n'en reste pas moins que, sur la scène post-punk de la région, c'est l'un des projets les plus enthousiasmants qu'on ait eus l'occasion de voir sur scène récemment. La recette n'est pourtant pas spécialement nouvelle, mais diablement efficace : une coldwave classique, basse lourde au rythme entêtant et précis, et cela donne de petites pépites comme Clinical / Physical. Cote de maille sur la tête, le duo maîtrise bien les codes, et ce qu'on pourrait prendre pour de la froideur théâtrale s'efface très vite en un sourire et un commentaire. Les deux musiciens sont de toute façon sur leur terrain, face à autant de gens conquis que de nouvelles têtes, et leur recette est irrésistible.

Comme nous le soulignions, tous les morceaux ne se valent pas en live, mais il s'agit de mesurer leur caractère "en travaux" et, cet élément pris en compte, les titres les plus captivants le sont d'autant plus. Le petit nombre de musiciens sur scène ne permettant pas plus de latéralité, une boîte à rythme est nécessaire, et le rendu a un côté DIY qui transparaît moins sur les versions studio les plus abouties - à découvrir sur l'album Oh My... sorti en 2016 -, mais nul doute que Dear Deer va évoluer. Un projet à suivre de près pour tous les amateurs du genre. Pour preuve un titre récent comme One Zero, à la froideur binaire et au rythme entraînant :

Le concert est complet ce soir, en tout cas et à la froideur de la brume hivernale s'oppose la chaleur qui règne à la Cave aux poètes. De la coldwave on glisse vers un côté plus new wave avec Motorama, un groupe faussement froid venu de Russie et donc le nom vient d'un road movie surréaliste méconnu. Motorama est d'ailleurs plus proche de Trisomie 21 ou de The Sound que de Joy Division, et le public se laisse facilement entraîner par les mélodies les plus catchy, sans oublier s'apprécier les passages les plus atmosphériques. Leurs clips en sont la preuve, il se partage dans Motoroma une sensibilité mélancolique que ne vient brusquer qu'un sens du rythme qui les fait parfois pencher en faveur du post-punk, le dernier album étant toutefois plutôt contemplatif :

D'ordinaire cinq sur scène, ils se sont déplacés à trois et, s'ils sont souvent timides, ils semblent apprécier l'ambiance de la cave qui, en retour, est très enthousiaste. Pas de rappel mais une trace mémorable et, on l'espère, l'envie de revenir dans nos contrées.

 

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