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Musiques de R.U. au Kino – Cinnamon Screen et Phok’s Story

Cinnamon Screen, en solo : Tim

Le premier talent d’un musicien, c’est l’improvisation. En l’occurrence ici, celle de remplacer au pied levé un pote. Et quand les punks de Q.u.a.c.k.s ont perdu le bras (cassé) de leur batteur, Tim, leader de Cinnamon Screen (« L’écran cannelle »), a aussitôt répondu présent : « En fait j’étais treizième sur la liste des sélectionnés ; donc s’il y avait un désistement, c’était moi qui prenait la relève ». Pour le prix d’un groupe – même si le concert est gratuit, rappelons-le -, on a un multi guitariste qui a la délicatesse de nous faire avoir une pensée pour Q.u.a.c.k.s.

Le set commence tranquillement : la douze corde entre les mains, Tim nous fait entrer dans son univers tamisé. L’ambiance est posée et le public apprécie. Assis sur son tabouret, Tim enchaîne ses mélodies baladeuses et sirupeuses sans encombre. Le public qui commence à affluer dans le Kino réagit aux petites touches d’humour entre chaque titre : « Comme je remplace un groupe de punk, je suis censé balancer mes instruments à la fin du concert ! » Rire général, avant que les sonorités hawaïennes du ukulélé ne retentissent sur The Lucky Scraped. Tim, qui a un peu des allures de Jésus guitariste, concentre dans sa musique le lyrisme de Jeff Buckley, la douceur de Soko, la mélancolie de Johnny Cash et l’énergie des Red Hot Chili Peppers. On retrouve aussi un petit côté Nosfell dans son chant.
Que ce soit avec 4, 6 ou 12 cordes, peu importe, Tim gère les arpèges comme les riffs. Le concert est empreint d’apesanteur et de légèreté, tantôt aigues tantôt intimistes. Encore une petite vanne pour amuser la galerie : « C’est difficile aussi pour vous de chanter en chœur avec moi ; au départ je voulais mettre toutes les paroles à l’entrée, mais bon… ». Lol.
Le set de Cinnamon Screen se poursuit, sur la même lancée, avec des titres dignes de présence sur les B.O. de films comme Babel, Into The Wild… ; des films magnifiques où la musique remplace presque les dialogues. Mais au bout d’une demi heure de concert, on sent que l’ambiance est peut-être un peu trop calme et redondante, même si le public répond relativement présent. Il faut dire que les blagues de Tim étaient là pour éviter tout risque d’ennui. Aussi, le guitariste nous confie que sur certains titres, il est accompagné de percussions, qu’il gère lui-même ou confie à d’autres musiciens ; ce qui doit certainement apporté un peu plus de punch aux prestations de Cinnamon Screen. Néanmoins, celle d’aujourd’hui aura ravi le public et il faut reconnaître à Tim que, pour un « remplacement » - qui lui permet de rentrer dans la course pour la finale le 18 mars -, il a assuré.

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Phok’s story

Bienvenue en Russie ! Allez ! « Chef, un ptit verre, on a soif !... »
C’est sur le gimmick de cet air d’accordéon en guise d’intro que les picards de Phok’s Story arrivent sur scène, pour nous conter leurs histoires à base de reggae. Là aussi, l’ambiance est bon enfant avec ce trio qui a son mot à dire sur le monde qui l’entoure : les filles en prennent pour leur grade avec Superficielle (qui parle d’une rupture), mais les mecs ne sont pas en reste sur Eh ! Garçon. Sur des airs aux accents parfois country, les Phok’s Story s’amusent et communiquent leur bonne humeur. La musique des Phok's Story s'apparente à un mélange de reggae, de chanson française, de folk, d'un peu de musette et de beaucoup de sourires.
À la guitare rythmique et au chant, on trouve Max et son chapeau de paille. Avec sa mine souriante, il ressemble un peu à Renan Luce ! Pour l’accompagner, il y a François à l’accordéon ainsi qu’à la seconde guitare, lorsque ce n’est pas Math, le troisième larron - qui gère aussi les percussions - qui s’en charge. Il faut d’ailleurs souligner que Math a un sacré rythme dans la peau et qu’il s’occupe à merveille aussi bien du cajón que du djembé ou de la « grosse caisse électronique ». Mais le problème, c’est qu’on entend trop cette sorte de « grosse caisse électro » au détriment des voix et autres instruments.
Petit souci au niveau des balances donc, qui n’enlève cependant rien à la prestation de Phok’s Story. Celle-ci se poursuit avec Sans Doute un Automne (« du reggae à notre sauce » comme l’a décrit le groupe), Mon Voyage et se termine avec L’Accord des Cons. Le Kino n’est pas plein mais il est bien rempli lorsque les Phok’s Story achèvent leur concert.

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Cette troisième journée de tremplin a donc été marquée par deux concerts sympathiques et surtout teintés d’humour. Espérons que cette bonne ambiance perdure pour les autres dates de Musiques de R.U. !

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